avril 26, 2024

Léviathan

De : Andrey Zvyagintsev

Avec Aleksey Serebryakov, Elena Lyadova, Vladimir Vdovichenkov, Roman Madyanov

Année : 2014

Pays : Russie

Genre : Drame

Résumé :

Kolia habite une petite ville au bord de la mer de Barents, au nord de la Russie. Il tient un garage qui jouxte la maison où il vit avec sa jeune femme Lylia et son fils Roma qu’il a eu d’un précédent mariage.
Vadim Cheleviat, le Maire de la ville, souhaite s’approprier le terrain de Kolia, sa maison et son garage. Il a des projets. Il tente d’abord de l’acheter mais Kolia ne peut pas supporter l’idée de perdre tout ce qu’il possède, non seulement le terrain mais aussi la beauté qui l’entoure depuis sa naissance. Alors Vadim Cheleviat devient plus agressif…

Avis :

Grand cinéaste russe, Andrey Zvyagintsev fait partie des nouveaux visages du cinéma russe. Débutant comme comédien, c’est au cours des années 2000 qu’il se lance dans la réalisation et après quelques « nouvelles » pour la série « Black Room« , il réalise son premier film en 2003. « Le retour » trouvera un très joli succès, allant même jusqu’à recevoir le Lion d’Or à la Mostra de Venise. Dès lors, la carrière d’Andrey Zvyagintsev est lancée.

Pour ma part, je ne connaissais de son réalisateur que son dernier film en date, « Faute d’amour« . Le film m’avait mis une belle claque et m’avait donné l’envie de découvrir toutes les œuvres de son réalisateur. Ainsi, quand j’ai pu mettre la main de l’un de ses films, je me suis jeté dessus, surtout que ce dernier avait une affiche qui m’intriguait au plus haut point. Ne sachant rien du film, m’y lançant avec curiosité et envie, je dois dire que je ressors déçu de cette deuxième incursion dans le cinéma d’Andrey Zvyagintsev, car si le film a des qualités certaines, ainsi que des sujets intéressants, sur son ensemble, il n’aura pas réussi à se faire intéressant. Et plus dure encore, il n’aura été que longueurs, sur longueurs, sur longueurs, au point que j’ai bien cru que je n’allais jamais en voir le bout.

Kolia habite une petite ville perdue quelque part près de la mer de Barents dans le nord de la Russie. Kolia mène une vie sans histoire, jusqu’au jour où le Maire de la ville veut racheter sa maison, car il a un projet touristique pour la ville. Kolia refuse, car il ne veut pas abandonner tout ce qu’il a. Si Monsieur le Maire était, au départ, conciliant, bientôt ses méthodes vont devenir plus agressives…

« Léviathan » est un film duquel je ressors très embêté, me trouvant face à une œuvre qui a de très grandes qualités, mais aussi une œuvre qui m’a profondément ennuyé. Ne sachant rien du film, la première chose qui me vient à l’esprit, c’est la sorte de mensonge que peut vendre son affiche et son titre, car même si cela me paraissait très étrange venu d’Andrey Zvyagintsev, « Léviathan » est vendu comme un film de science-fiction, ou du moins un film où l’on imaginait trouver ce monstre marin biblique, et finalement, il n’en sera rien et le film sera tout autre.

Dans les qualités qui viennent en tête immédiatement, « Léviathan » est un film qui visuellement parlant est une petite bombe. Plongée totale aux confins de la Russie, Andrey Zvyagintsev livre une mise en scène faite de plans larges et d’une photographie qui est à tomber par terre. Utilisant très bien ses décors, le metteur en scène russe nous scotche sur place, prenant le temps de nous immerger totalement dans sa région, dans son film et auprès de ses personnages. Par la suite, il faut aussi s’arrêter sur l’atmosphère que tient « Léviathan« . Le film est froid, austère, et laisse planer une tension quasi-permanente, comme si un danger, une chute, un effondrement, pouvait intervenir n’importe quand, et faire basculer le film. De ce côté-là, « Léviathan » est donc une très belle réussite.

Une réussite qui s’élargit aussi lorsque l’on approche le scénario, ou du moins les thèmes qu’aborde Andrey Zvyagintsev à travers l’histoire qu’il veut nous raconter. De ce côté-là, « Léviathan » pointe du doigt une Russie où certains politiques n’hésitent pas pour arriver à leur fin a utilisé des méthodes mafieuses. Andrey Zvyagintsev aborde la justice, le système judiciaire et la corruption, et d’ailleurs, si le monstre marin est absent, le « Léviathan » est ici un maire prêt à écraser tout et tout le monde et devant lequel finalement, les personnages ne peuvent rien faire. Ainsi, la métaphore manquera de subtilité, mais elle est là et elle servira l’intrigue.

Enfin, « Léviathan » est un film où si les personnages n’arrivent pas vraiment à être attachants, ils demeurent bien incarnés par une belle brochette d’acteurs qu’on prend plaisir à découvrir, notamment Roman Madyanov, qui dans la peau du maire de la petite ville est presque terrifiant.

Mais voilà, comme je le disais, je ressors de « Léviathan » très embêté, car face à toutes ses qualités, le film d’Andrey Zvyagintsev n’aura réussi qu’à m’ennuyer. Si la mise en scène est belle et marquante, elle est aussi interminable. Très contemplatif, trop contemplatif, « Léviathan » est un film qui n’avance pas, surtout pour une histoire qui finalement, malgré ses très bons sujets, malgré son côté politique, demeure somme toute assez classique. En fait, il y a quelque chose avec « Léviathan » qui fait qu’on reste dans l’attente interminable que le film commence enfin. Certes, comme je le disais plus haut, il y a une tension quasi-permanente, mais malgré ça, le film n’arrive jamais à pleinement démarrer et nous emporter, et finalement, les deux heures et vingt minutes que dure le film paraissent bien longues, surtout pour une histoire de corruption comme celle-ci au final.

Ainsi donc, « Léviathan » est un film sublime visuellement parlant. C’est un film qui tient une richesse dans ce qu’il raconte, injustice, bataille contre plus grand que soi, corruption des politiques, mais finalement, malgré ses qualités, parfois même ses immenses qualités, cette séance de cinéma fut bien longue, et très vite l’ennui s’est installé, pour ne jamais me quitter.

Note : 09/20

Par Cinéted

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