avril 25, 2024

Engrenage T.01 – Une Braise Dans la Nuit – Lucie Goudin

Auteure : Lucie Goudin

Editeur : Editions Elixyria

Genre : Dystopie

Résumé :

Le troisième conflit mondial tant redouté a ravagé la Terre. Le monde est devenu hostile… inhabitable. Pourtant, les Grandes Plaines d’Amérique ont été épargnées. Ici, près d’un siècle plus tard, les survivants y ont bâti des engrenages, mégapoles animées qui protègent les habitants des monstres qui vivent au-dehors. Mais dans l’une de ces cités, les inégalités ont créé un fossé entre les riches et les plus démunis. C’est là que vit Heaven, une jeune femme qui se bat pour instaurer une véritable justice. Sa rencontre avec Kragen, étranger en mission au sein de cette colonie, peut-elle lui donner un souffle d’espoir ? Car de terribles violences urbaines vont éclater !
… La communauté tout entière est désormais en danger.

Avis :

Un univers prometteur et très cliché

La dystopie Engrenage innove par certains côtés, et reprend les grands classiques du genre par d’autres. Le décor fascine : des engrenages, des rouages sur plusieurs étages, des plateformes à tous les niveaux, des escaliers dangereux… Pourtant, l’auteure ne parvient pas à nous partager sa vision de son univers ; les détails minimalistes ne nous aident guère à nous immerger dans ce contexte original. C’est dommage ! Il paraissait prometteur.

Pour le reste, les clichés et stéréotypes ne cessent de pulluler, tant et si bien qu’il devient ardu de s’attacher véritablement aux protagonistes : entre la jeune femme, travailleuse et pauvre, qui cherche à s’émanciper ; le capitaine, plus élevé socialement, qui souhaite l’égalité en passant par la non-violence ; et le frère de la jeune femme, relégué aux tâches les plus ingrates dans les bas-fonds, qui préfère la violence pour rendre justice aux siens… les surprises se font rares.

Des personnages en tous genres

Heureusement, le capitaine s’avère le personnage le plus intéressant, le mieux construit. Il est charmant, intelligent et téméraire. Malgré ses lignes directrices peu étoffées, il plaît d’emblée. Au contraire, les deux autres personnages manquent de profondeur pour nous happer et nous convaincre. Ils baignent dans des clichés vus et revus, qui n’intéressent plus ou qui nécessiteraient des spécificités uniques pour nous attirer.

Des incohérences ou des oublis dans leur construction dérangent également. Par exemple, on nous apprend que la nourriture se fait rare dans les niveaux les plus bas, alors pourquoi la population n’est-elle pas régulée pour que les enfants puissent espérer survivre ? La famille des protagonistes possède quatre enfants à nourrir ! L’univers, à l’image de ses héros, n’est pas assez développé ou réfléchi pour nous persuader de sa réalité tangible. Les puissants détestent les pauvres au point de les tuer dès qu’ils le peuvent, et les pauvres subissent ou se révoltent pour rien, morts pour la cause, alors qu’ils fournissent toute la nourriture et la force nécessaire pour faire tourner l’engrenage. Un tel système ne paraît vraiment pas viable, même s’il se base sur des aspects réels et connus de l’humanité : cruauté et dépravation, inégalité et classes sociales.

Chaque protagoniste s’exprime du point de vue interne : le capitaine reste celui qui s’exprime le mieux et dont l’écriture comporte le moins de fautes de français. Quant aux deux autres, ils agacent par leurs tons, fautes et pensées lourds qui ne nous aident pas à les apprécier plus que ça. Rien n’est nuancé chez eux, tout est exagéré. Ils paraissent peu réalistes, et surtout peu complexes ou savoureux à suivre.

Une nouvelle manière d’écrire de la dystopie ?

Certaines scènes d’action ne passionnent pas, et s’allongent, notamment sur la seconde partie du roman. Le manque d’attachement aux personnages ne fait malheureusement pas trembler le lecteur face aux péripéties que ces derniers vivent.

Les actions et l’intrigue restent également trop prévisibles, même si la toute fin apporte son lot de faits intéressants, qui promet un tome deux certainement plus envoûtant.

Malgré ces défauts, le livre se lit vite et bien, l’univers dystopique se trouve assez captivant pour que l’on ait envie d’arriver au bout. L’histoire d’amour naissante intéresse davantage que les problématiques sociétales du roman. C’est dommage pour un roman du genre de Hunger Games, où le système et sa brisure figurent habituellement en haut de l’intrigue. Néanmoins, ce n’est pas une si mauvaise idée. Les deux peuvent parfaitement se combiner !

D’ailleurs, la série Engrenage ne suit pas les étapes habituelles d’une trilogie dystopique. Ici, le premier roman détruit le système d’emblée, alors qu’il faut en général parvenir au dernier tome pour qu’une telle chose se produise. Cela se prépare, cela se travaille : pas ici. L’auteure façonne la dystopie à sa manière, perturbe les lecteurs et innove à sa sauce. Cela passera ou cela cassera ! A vous de vous faire votre propre avis.

En bref

Ce premier tome d’Engrenage comporte sa part de nouveautés mais avance avec de lourds bagages stéréotypés ou incohérents, qui déstabilisent la lecture et le lecteur. Certains personnages manquent cruellement de profondeur quand d’autres en sont porteurs. Une balance qui penche d’un côté ou de l’autre, qui ne sait trouver son juste milieu.

Note : 10/20

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Par Lildrille

Lildrille

Passionnée d’imaginaire et d’évasion depuis longtemps, écrire et lire sont mes activités favorites. Dans un monde souvent sombre, m'évader et fournir du rêve sont mes objectifs. Suivez-moi en tant qu'auteure ici : https://www.2passions1dream.com/. Et en tant que chroniqueuse aussi là : https://simplement.pro/u/Lildrille.

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