mars 29, 2024

Le Tombeau d’Acier – Bear Grylls

Auteur : Bear Grylls

Edition : Hugo et Compagnie

Genre : Thriller

Résumé :

Une femme et son fils enlevés dans les montagnes galloises.
Un homme torturé et exécuté sur la lande écossaise.
Un avion perdu et sa mystérieuse cargaison découverts au coeur de la jungle amazonienne.
Une conspiration terrifiante héritée des heures les plus sombres de l’Allemagne nazie.
Une même histoire les unit.
Un seul homme peut éviter le pire.
Will Jaeger.
Le chasseur.

Avis :

Les amateurs de télévision et de survivalisme connaissent Bear Grylls pour son émission Man Vs Wild. Le concept est simple, il se retrouve seul face à la nature (d’où la traduction française) avec pour unique assistance son expérience, une gourde, une pierre à feu et un couteau. Le succès est tel que huit saisons ont été produites. On a même eu droit à un jeu vidéo de sinistre mémoire (comme c’est bien souvent le cas avec les titres à licence), ainsi qu’à un guide de survie, nettement plus recommandable que son homologue vidéoludique. Aussi, voir l’homme pour prendre la plume et offrir un roman à part entière a de quoi surprendre et laisser dubitatif, du moins dans un premier temps…

Pour sa première fiction, Bear Grylls s’inspirerait librement du passif militaire de son grand-père. Ce dernier aurait combattu dans une unité secrète traquant les nazis à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Nanti de ce bagage héréditaire, l’auteur ne cache pas qu’il avance son récit comme un vibrant hommage à son aïeul. Là encore, on peut rester perplexe quant aux réelles motivations de l’ouvrage. S’agit-il d’un coup de pub douteux ou d’une sombre supercherie qui sombrera bien vite dans les oubliettes ? Étonnamment, ce n’est absolument pas le cas, loin de là. Sous couvert d’une expédition en Amazonie, l’intrigue se révèle aussi remarquable que maîtrisée sur la longueur.

Il se dégage deux points essentiels qui mettent à l’honneur les compétences de Bear Grylls. Le premier étant l’aspect militaire. Ultra-documenté sur les méthodes d’affrontements, d’infiltrations, les grades et l’arsenal, les pages montrent que l’auteur n’a rien perdu des aptitudes acquises au cours de son passage dans les forces spéciales. Il retranscrit ici ce qu’il a appris en les exposant dans des situations concrètes, car il ne suffit pas d’étaler ses connaissances pour faire une bonne histoire. Il est nécessaire de les instaurer dans un contexte précis. En ce sens, les scènes d’action se révèlent percutantes et fluides avec un style direct, sans fioritures.

Autre point qui s’impose une fois l’Amazonie atteinte : la survie. Cet élément paraît inévitable, mais l’on parvient à trouver une réelle justification dans sa présence. Outre un cadre où la nature est des plus hostiles (la faune, la flore, l’isolement et les tribus locales, pour ne citer que quelques exemples), l’érudition est également de circonstances en pareil cas de figure. Ici, le mot survivalisme prend tout son sens. La question physique est bien sûr clairement évoquée (nourriture, danger de certains animaux et plantes), mais l’aspect mental est tout aussi prépondérant. Tensions et résistances psychologiques, réactions aux problèmes, sans compter les éventuelles divergences relationnelles que les protagonistes rencontrent…

Il s’agit d’un véritable condensé de ce que l’on peut espérer trouver dans un livre d’aventures. La thématique principale, et la manière dont elle est développée, rappelle le thriller historique ou le techno-thriller. On remarque de nombreuses allusions à Clive Cussler, Robert Ludlum, mais aussi, dans une moindre mesure, à David Gibbins et James Rollins. Il est vrai que le sujet a parfois tendance à s’effacer au vu d’une expédition qui s’étale sur des points de détails. Le saut en parachute démontre que certains passages auraient gagné à être raccourcis. Pour autant, l’ensemble tient la route grâce à une progression nerveuse et pour le moins entraînante.

Au final, Le tombeau d’acier s’impose comme une véritable surprise. Si on peut le considérer davantage comme un roman d’aventures plutôt qu’un thriller à part entière (les influences sont néanmoins présentes et vivaces), le premier roman de Bear Grylls nous offre une plongée quasi immédiate dans son univers. À savoir, un mélange de survivalisme sur fond d’intrigue militaire. Nul patriotisme à l’horizon qui se base sur de quelconques valeurs à défendre les couleurs d’un drapeau. Le récit se penche sur une partie oubliée, voire inexplorée, de l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Un livre à l’histoire travaillée qui s’équilibre parfaitement avec une bonne dose d’action. Un premier tome qui tient toutes ses promesses.

Note : 16/20

Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.