D’Après une Idée de : Laurie Nunn
Avec Asa Butterfield, Gillian Anderson, Emma Mackey, Ncuti Gatwa
Pays: Angleterre
Nombre d’Episodes: 8
Genre: Comédie
Résumé:
Nouvelle année à Moordale ! Otis multiplie les relations sexuelles, Eric et Adam sont officiellement en couple et Jean attend un enfant. Pendant ce temps, une nouvelle proviseure, Hope tente de remettre Moordale sur le chemin de l’excellence, Aimee découvre le féminisme, Jackson a le béguin et un message vocal oublié remonte à la surface. Préparez-vous à des animaux comme preuve d’engagement, des phénomènes extraterrestres, des cupcakes en forme de vulve et encore plus de Madame Groff.
Avis :
Fille du metteur en scène Trevor Nunn et de l’actrice australienne Sharon Lee-Hill, Laurie Nunn a connu un succès très rapide. S’intéressant à l’écriture, elle commence à écrire des scénarios très tôt. Durant les années 2010, Laurie Nunn écrit principalement pour des courts-métrages. En parallèle de cela, la jeune scénariste a une idée, parler de l’adolescence, et c’est de cette envie que naît « Sex Education« . Alors qu’elle aurait pu s’arrêter sur un ou deux films qui auraient ce thème-là, Laurie Nunn avait envie de décortiquer ce thème et elle s’est donc lancée dans une série. Une série dont le concept a énormément plu aux dirigeants de Netflix.
Succès surprise de 2019, la première saison de « Sex Education » s’est posée comme une immense bouffée d’air frais sur le genre. Oscillant parfaitement entre comédie et sujet plus sérieux, présentant des personnages tous plus intéressants les uns que les autres, entre « Sex Education » et nous, il s’est passé quelque chose et depuis ses premiers épisodes, l’amour n’a fait qu’augmenter. Aujourd’hui, la série de Laurie Nunn s’impose comme une incontournable et chaque nouvelle saison est alors attendue avec une impatience terrible.
Une nouvelle année commence à Moordale. Si l’été fut pour les élèves un moment d’évasion, la rentrée va être elle, assez déroutante. Le lycée a un nouveau proviseur, Hope, une jeune femme d’une trentaine d’années qui au premier abord a l’air on ne peut plus sympathique. Mais ça, c’est au premier abord. Otis, Eric, Adam, Maeve, Aimée, Jackson et tous les autres vont devoir prendre des décisions importantes, et de ces décisions, bonnes ou mauvaises, tous en sortiront grandis.
S’il y a bien une série que j’attendais pour cette rentrée 2021, c’est bien la troisième saison de « Sex Education« , tant la série, en deux saisons quasi parfaite, a su s’imposer comme l’un des meilleurs shows du moment, si ce n’est le meilleur.
Après une deuxième saison qui avait grandement bousculé les choses, ces huit nouveaux épisodes viennent enrichir encore un peu plus la série de Laurie Nunn. Bienveillante, osant mettre les deux pieds dedans quand elle s’aventure sur un sujet, « Sex Education« , c’est la parfaite équation entre divertissement, comédie, sérieux et émotion. Drôle et tendre à la fois, intéressante, pleine de reliefs et de bienveillance, « Sex Education » soulève beaucoup de sujets, pose de très bonnes questions, ne juge encore une fois aucun personnage et au-delà de ça, elle fait des portraits qu’on adore suivre encore et encore et encore.
Pour cette saison trois, Laurie Nunn et ses scénaristes vont bousculer beaucoup d’éléments, et nous entraînent dans une série qui ne cesse de surprendre. Continuant toujours sur les mêmes sentiers, « Sex Education » ne se répète pas et ne nous sert jamais quelque chose de réchauffé. S’adaptant très bien à notre époque, la série développera encore un peu plus le mal-être, les névroses, les sexualités, le désir, les envies, l’amour, les amis, les amitiés, la famille, les convictions ou encore la résilience, les combats à mener, les jugements des autres, ou même de soi-même, ou encore l’avenir, la peur ou le désir de ce dernier. Bref, encore une fois, la série est particulièrement riche, et derrière ce constat, c’est aussi avec passion, qu’on suit tous les développements, les portraits et les révélations que la série peut faire sur ses personnages.
Parmi la multitude de personnages qui ne cessent d’évoluer à cause ou grâce aux épreuves qu’ils rencontrent dans leur quotidien, je dois dire de manière personnelle que la série frappe très, très fort avec l’un de ces personnages, qui comme pour la deuxième saison, se pose comme le plus intéressant et plus beau de tous. Ce personnage, c’est Adam, divinement incarné par Connor Swindells. Si des personnages, ceux d’Otis, Eric, Meave, Jackson, Ruby ou Cal sont passionnants, car tous sont complexes, il est clair que le cas d’Adam est au-dessus de tous et la série, en plus de nous offrir l’un des plus beaux personnages du petit écran, nous offre aussi l’une des plus merveilleuses évolutions de personnage, au point qu’il en est bouleversant. Puis je le redis, mais Connor Swindells est tout bonnement exceptionnel dans le rôle.
Ce qui est très bien avec « Sex Education« , c’est la facilité avec laquelle la série arrive à conjuguer sérieux et divertissement, nous offrant ici un teen movie en série. Car oui, si la série est parfaite dans ce qu’elle raconte, elle sait aussi emprunter tous les codes du teen movie, qu’elle mélange avec ingéniosité avec de la comédie, et le tout est toujours parcouru d’émotions qui ne franchissent jamais le pathos ou la niaiserie. En constante évolution, « Sex Education« , c’est aussi un esthétisme tenu, un show qui ne perd jamais de son rythme et un show qui est même capable de nous offrir encore une fois des moments aussi cultes qu’ils peuvent être beaux et très émouvants (un poème lu à haute voix ou encore le sourire d’Adam, à un moment donné, sont sûrement les plus beaux éléments de la série).
En trois saisons, « Sex Education » s’est imposée comme une grande série. Si nous y sommes allés pour la comédie et le sexe que nous vantait son titre, il est clair qu’aujourd’hui, on y revient encore et encore pour ses personnages magnifiques et bouleversants, puis aussi pour les émotions que la série sait parfaitement offrir. Belle, riche, intelligente, complexe, réaliste, drôle, fun, émouvante… Bref, les adjectifs manquent et finalement, le seul défaut qu’on lui trouvera, c’est d’être trop bien, car une fois qu’on se lance dans un épisode, on est incapable de s’arrêter avant la fin de saison et ça passe beaucoup trop vite.
Note : 18/20
Par Cinéted