D’Après une Idée de : Malcolm Spellman
Avec Anthony Mackie, Sebastian Stan, Wyatt Russell, Erin Kellyman
Pays : Etats-Unis
Nombre d’Episodes : 6
Genre : Super-Héros
Résumé :
Sam Wilson, alias Falcon, et Bucky Barnes, le Soldat de l’Hiver, se lancent dans une aventure autour du monde qui va mettre leurs ressources – et leur patience – à rude épreuve.
Avis :
Cela va bientôt faire deux ans que nous n’avons pas eu de film Marvel au cinéma. Pour cause, l’épidémie de Covid-19 a bousculé tous les calendriers et certains films promis aux salles obscures se sont retrouvés sur des plateformes de streaming tandis que d’autres sont repoussés ad vitam aeternam. Pour combler l’attente des fans, Disney et Marvel ont l’idée d’enrichir leur plateforme avec des séries, qui sont en lien avec les films du passé, et les futurs films. La première série qui a essuyé les plâtres est WandaVision. Tourné comme un soap avec la volonté de brasser un maximum de références télévisuelles, la série semble avoir fait mouche dans le cœur des fanas du MCU. Mais on ne va pas se mentir, ce n’était fou non plus. Aujourd’hui, la boîte à rêves revient avec une deuxième série estampillée Marvel, Falcon et le Soldat de l’Hiver.
Black Lives Matter
Cette nouvelle série se veut plus courte et plus mature que la précédente. Ici, point de sorcière ou de robots volants, mais des super-soldats, un héros plutôt commun et un combat pour une justice plus égalitaire. La série va donc raconter l’histoire de Sam Wilson (Falcon), qui fait quelques missions pour le gouvernement et qui n’a pas voulu du costume de Captain America. Il se lance alors dans une mission à la recherche d’un groupe de super soldats qui lutte pour l’égalité des revenants, ceux que Thanos avait fait disparaitre, et qui vivent désormais dans des camps insalubres. Aidé par Bucky (le soldat de l’hiver), il va devoir accepter son héritage et se faire le porte-parole des laissés pour compte et combattre autre chose que des extraterrestres belliqueux ou des terroristes aux bras musclés.
Falcon et le Soldat de l’Hiver est une série qui se veut plus ancrée dans le réel, avec une tonalité plus grave. Le scénario va s’appuyer sur les névroses et les doutes de ses deux personnages principaux. Sam renoue avec sa famille et souhaite se battre sur deux fronts, ses proches et les méchants dans la rue. Un combat compliqué qui lui impose une rigueur dans l’image qu’il renvoie. Il va alors prendre conscience de l’importance de son combat, mais aussi du racisme systémique qui sévit en Amérique. Le message est clair, Marvel se la joue politiquement correct (comme d’habitude) et rentre dans les clous pour plaire aux afro-américains. Et si le message est positif, avec un discours dans le dernier épisode poignant et véritable, il manque cependant de nuances et de finesse. La série va empiler les fautes de scénario et les incohérences pour tout simplement aller trop vite.
Tout va trop vite
La série n’a beau durer que six épisodes, les quatre premiers sont relativement longs. Il s’agit d’épisodes de présentation, qui vont enchainer les plans iconiques pour démontrer plusieurs choses. Un nouveau Captain America fait son arrivée, mais il va difficilement tenir son rôle. Jusqu’à un pétage de plombs dans les règles de l’art, où il va commettre un assassinat aux yeux de tous. Un moyen de mettre en avant l’interventionnisme américain et de présenter ce pays comme un assassin notoire. Le bouclier ensanglanté en contre-plongée montre bien cela. Cependant, est-ce que cela amène à une réflexion dure sur la géopolitique américaine ? Non. Tout simplement car sur la fin, l’ancien Captain America revient sur le champ de bataille pour aider les deux héros. Cela voudrait-il dire que l’interventionnisme américain, ce n’est pas bien, mais c’est indispensable ? Le scénario s’emmêle les pinceaux.
De plus, les évolutions des personnages, malgré la lenteur des premiers épisodes, vont beaucoup trop vite. Au départ, les deux héros ne peuvent pas s’encadrer. Puis, très rapidement, ils vont collaborer, jusqu’à devenir très complice. Et cela pose tout de même un problème, car les interactions entre eux sont très faibles, voire factices, et tout tourne autour de Sam qui a refusé le bouclier. On reste sur une ligne très fine et qui n’a que peu d’impact sur le futur du MCU, si ce n’est que mettre Falcon en nouveau Captain America. Un Captain America noir, qui va lutter contre les méchants et contre le racisme. A côté de ça, Bucky, qui est un personnage vraiment torturé, n’a que peu d’intérêt et n’est pas suffisamment travaillé. Alors qu’il est celui qui a le plus de pistes de lecture ! C’est vraiment dommage de ne pas avoir plus bossé ce héros.
Méchants en carton/Réal aux fraises
Si le déséquilibre dans le traitement des deux héros se fait sentir, il en va de même avec les méchants de la série. On va donc suivre des terroristes qui veulent plus de justice et qui, pour se faire entendre, commettent des attentats. On aurait pu avoir un antagoniste fort et dichotomique, mais il n’en sera rien. A la place, on aura une armée de super soldats portée par une adolescente capricieuse et pénible. Les quelques apparitions du Baron Zemo sont risibles et ne participent qu’à un happening pour réjouir les fans. Bref, on reste dans du basique. Et il en va de même avec la réalisation, totalement impersonnelle. Les scènes d’action sont illisibles, avec un montage qui a beaucoup trop de coupes. Les teintes sont grisâtres, sans âme et la série manque réellement d’une aura.
Contrairement à WandaVision qui n’avait pas grand-chose à dire, mais qui essayait des choses pour surprendre dans son image. Là, on reste dans une série qui peut se voir comme un buddy movie, mais qui a un ton trop sérieux, trop terre à terre, pour pleinement convaincre. On reste dans l’expectative d’un gros démarrage, et finalement la série s’enlise dans un message politique maladroit desservi par une réalisation fainéante.
Au final, Falcon et le Soldat de l’Hiver est une série qui n’a pas vraiment d’impact dans le MCU. Si le fond est intéressant et donne un sentiment de vouloir surfer sur l’actualité et la lutte anti-racisme (ce qui est très bien), on ne peut s’empêcher d’y voir de l’opportunisme et un ton racoleur. La série développe trop vite ses personnages et ne prend pas le temps d’imposer un méchant digne de ce nom. Il s’agit d’un moyen pour présenter le tout nouvel Captain America et, concordance incroyable des plannings, un Captain America 4 est prévu, par le même scénariste que la série. Opportunisme, racolage, tout ça, tout ça…
Note : 11/20
Par AqME