mars 28, 2024

Coroner Saison 1

D’Après une Idée de : Morwyn Brebner

Avec Serinda Swan, Alli Chung, Roger Cross, Paniz Zade

Pays: Canada

Nombre d’Episodes: 8

Genre: Policier

Résumé:

Ancien médecin urgentiste et mère d’un adolescent, Jenny Cooper se découvre après le décès de son mari un lien primitif avec les morts, lié à un secret de son passé. Elle décide donc de devenir “coroner” pour résoudre les enquêtes les plus intrigantes. Malgré sa vulnérabilité, cette femme courageuse et déterminée, défend les morts même lorsque cela dérange les vivants.

Avis :

Le rôle de l’inspecteur ou de l’agent spécial est particulièrement plébiscité pour présenter une intrigue policière ; a fortiori, à l’écran. Et pour cause, il est au cœur des affaires qu’il mène et est amené à côtoyer les autres maillons de la chaîne d’investigations. Il est vrai que l’on peut toujours trouver des alternatives, comme le changement des points de vue ou l’enquête d’infiltration. On peut même malmener la probité des protagonistes pour aborder le genre sous un angle différent. Toujours est-il que, dans l’ensemble, ce schéma reste largement usité. Bien qu’il soit un acteur essentiel dans les affaires criminelles, le coroner, lui, est moins souvent mis en avant.

Certes, les techniques médico-légales ont pu être appréciées à leur juste valeur dans des séries telles que Les Experts. Cependant, elles sont rarement le centre de toutes les attentions. Aussi, Coroner semble succéder à deux autres tentatives en la matière : Forever et Harrow qui abordaient le sujet avec plus ou moins d’originalités et de réussite. Avec la présente production, on se situe dans un registre beaucoup plus pragmatique. Dénuée de toutes « fantaisies », l’idée initiale se base sur un changement de carrière poussé par une perte familiale. Dans de telles circonstances, on serait toutefois amené à distinguer une singularité à même de prétexter l’entame narrative ; à tout le moins lui offrir une identité propre, en vain.

Coroner se démarque surtout par un classicisme alarmant dans son approche de la série policière. Cela tient tout d’abord au personnage principal, Jenny Cooper, dont le caractère versatile souffle le chaud et le froid. Si ses compétences et son professionnalisme demeurent exemplaires, elle peut également faire preuve d’apathie et d’indécision dans ses relations sociales. Développer des failles psychologiques reste indispensable, mais il n’y a aucune cohérence dans ses réactions. Au-delà de récurrentes crises d’angoisse, le fait d’exploiter son aspect névrosé aurait aussi contribué à la rendre plus attachante.

De même, le rapport à la mort et aux défunts n’est pas suffisamment valorisé. Parler aux morts en guise d’ultime réconfort, parler à un chien invisible, d’autres « visions »… Ces éléments possèdent un potentiel évident pour travailler la psychologie ambiante, sans toutefois lorgner du côté du surnaturel. Là encore, tout survient de manière confuse et inopportune pour réellement faire office de liant au gré des épisodes. Ceux-ci présentent d’ailleurs une architecture décousue dans le sens où l’on peut suivre une enquête sur différents laps de temps. Le fil rouge est assez déconstruit et reflète la vie familiale du personnage principal.

La plupart des investigations sont bien menées, même si certains aboutissants apparaissent plus simplistes qu’escomptés. On regrette surtout l’absence de continuité dans les épisodes qui ne trouvent jamais le bon équilibre entre des enquêtes indépendantes et des affaires qui nécessitent un développement plus important. De nombreux éléments sont occultés dans la suite des évènements, tandis que d’autres surviennent sans crier gare. Il est difficile de déterminer un schéma narratif précis tant l’ensemble paraît brouillon, vraisemblablement fignolé avec maladresse pour qu’il s’en dégage une véritable cohérence.

Au final, Coroner s’avance comme une petite déception si l’on souhaite découvrir une série policière qui sort de l’ordinaire. Cette production CBC impose une atmosphère austère qui s’explique par sa caractérisation, une bande sonore trop discrète et un rythme mal maîtrisé. L’alternance entre vie familiale et professionnelle est, à ce titre, la cause d’une évolution erratique qui fait presque office de remplissage. Il en émane des affaires criminelles menées avec circonspection. Les investigations demeurent toutefois réalistes et les déductions bien agencées pour contenter le spectateur. On regrette surtout un traitement trop classique, voire prévisible, dont les évènements fortuits ont tendance à se multiplier plus que de raison. Correct, mais guère marquant.

Note : 12/20

Par Dante

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