avril 26, 2024

Asphyx – Necroceros

Avis :

Il est très compliqué d’établir un historique du Death métal européen, tant celui-ci prend ses racines dans la fin des années 80 et à travers plusieurs pays. Quoi qu’il en soit, il y a un peu plus de trente ans, Asphyx sortait The Rack qui, pour certains, posait une pierre angulaire dans le Death européen. Mais le groupe néerlandais aura connu bien des déconvenues. Actif de 1987 à 1996, il va ensuite changer de nom pour devenir Soulburn jusqu’en 1999. Retrouvant son nom de base, Asphyx jette néanmoins l’éponge en 2000, avant de revenir avec le line-up originel en 2007. Comme on peut le voir, la carrière du groupe est faite de hauts et de bas, mais il semblerait qu’aujourd’hui, la stabilité soit de mise. En effet, Necroceros est le dixième album de la formation et il démontre la bonne santé du groupe, qui propose un bel uppercut.

Le skeud débute avec The Sole Cure is Death et d’entrée de jeu, les bataves ne font pas dans la dentelle. Les riffs sont brutaux, le rythme ne faiblit jamais et on s’en prend plein la tronche. Le vrai bémol que l’on peut apporter sur ce morceau, c’est la voix du chanteur, Martin Van Drunen, qui semble galérer un petit peu. Une voix cassée, qui peut paraître essoufflée par moment, mais qui arrive à bien suivre le rythme. Le pont est puissant et ralentit le rythme pour mieux nous cueillir par la suite avec une grosse montée d’adrénaline. Bref, ce début est costaud et promet pour la suite. Et on ne sera pas déçu. Notamment avec Molten Black Earth, qui ouvre une ambiance plus lourde, plus morbide et un riff imparable qui donne immédiatement envie de headbanger dans tous les sens. Le groupe sait parfaitement y faire.

Mount Skull, qui arrive par la suite, sera un peu différent des autres titres. En effet, oscillant constamment entre Death et Doom, le groupe va partir plus vers ce deuxième genre dans ce morceau. Dépassant les six minutes, le rythme est plus lent, mais les riffs restent bien gras, ce qui donne une atmosphère particulière, lourde et redondante. Avec Knights Templar Stand, on va vers encore autre chose. Plus vif, plus sec, le groupe ne lambine pas avec une ambiance particulière et propose un Death accessible mais qui a des choses à dire. Alors certes, c’est moins marquant que d’autres titres plus construits, mais ça fait parfaitement le job dans cet album. Et ce sera contrebalancé avec Three Years of Famine, gros titre de l’album, dépassant les sept minutes, pour un moment virulent, mais en totale maîtrise, aussi bien ce que ça raconte que dans la structure même du morceau.

De plus, c’est dans ce morceau que l’on va retrouver toute la sagacité d’Asphyx, arrivant même à se rendre touchant lors d’un solo tout bonnement incroyable. Ce qui ne sera pas le cas dans Botox Implosion, morceau brutal en diable qui ne cherche aucunement à faire dans la dentelle et qui balance du lourd pendant plus de trois minutes. Ce morceau montre aussi les limites du groupe, qui parfois, fait des trucs un peu too much et qui sont relativement random. In Blazig Oceans envoie lui aussi du lourd, mais il est plus maîtrisé que le titre précédent, en atteste sa durée, déjà, plus de cinq minutes, mais aussi sa rythmique, plus posée et donc plus maîtrisée. The Nameless Elite repartira vers les titres moins longs, mais gardera cette patte si caractéristique du groupe, avec un rythme agréable et une volonté de rendre une belle copie, sans faille.

Pour conclure son album, Asphyx propose deux très gros morceaux de barbaque. Yield or Die démarre au quart de tour et nous assène de gros coups de massue. C’est puissant, mais comme quasiment tous les titres de l’album, c’est taillé au cordeau et ça reste d’une rare maîtrise. Enfin, Necroceros renoue avec un Death à l’ambiance apocalyptique, qui débute de façon très calme, pour mieux nous imprégner d’un moment infernal, puis de nous plonger dans les enfers. Les néerlandais propose un titre fort réussi, où l’ambiance prévaut sur le reste et démontre une autre facette de construction, celle d’un Death/Doom ténébreux et envoûtant.

Au final, Necroceros, le dernier album d’Asphyx, tient toutes ses promesses. Les piliers du Death européens signe un retour puissant et percutant, qui ne peut laisser indifférent. Si on peut reprocher à l’album l’absence de véritables hits, on reste face à un monolithe dense et sombre, qui fait étalage de la bonne santé de la bande, plus enragée que jamais. Bref, un excellent cru pour les bataves qui, on l’espère, ne spliteront pas de nouveau, surtout si c’est pour pondre des albums aussi bons.

  • The Sole Cure is Death
  • Molten Black Earth
  • Mount Skull
  • Knights Templar Stand
  • Three Years of Famine
  • Botox Implosion
  • In Blazing Oceans
  • The Nameless Elite
  • Yield or Die
  • Necroceros

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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