avril 25, 2024

Love and Death – Perfectly Preserved

Avis :

Il arrive de plus en plus souvent que les guitaristes de groupes de métal connus décident de se lancer dans des projets solos. Soit parce qu’ils n’arrivent pas à exprimer leur propre musique au sein du groupe. Soit parce qu’ils veulent trouver un autre crédo, un autre style, que leur groupe d’origine. C’est un peu le cas avec Brian Welch, guitariste de Korn. Au début des années 2010, il fonde un groupe en parallèle de Korn qui porte son nom. Un premier album arrive, mais qui reste assez confidentiel. Dès lors, bassiste et batteur décampe pour des raisons financières, et le leader doit retrouver des musiciens pour continuer l’aventure, et en profiter par la même occasion pour changer le nom du groupe. Rejoint par le bassiste de Red, Head renomme sa bande Love and Death et se lâche dans un second album, Perfectly Preserved.

La première question que l’on se pose quand on pose les oreilles sur un tel objet, c’est le lien de parentalité avec Korn. Bien des guitaristes ou chanteurs ont fait des projets solos pour finalement faire le même chose qu’avec le groupe. On pense par exemple au chanteur de System of a Down, ou même à Scars on Broadway. Bref, une chose est sûre avec Love and Death, c’est que l’on reste sur du Korn uniquement en ce qui concerne certains riffs de gratte. En effet, Brian Welch alterne chant clair et growl et se différencie pas mal de son groupe d’origine, mais surtout, on se retrouve face à un Métal Alternatif un peu mou du genou et qui n’a pas la hargne d’un Jonathan Davis. Et cela commence dès le départ avec Infamy, une introduction toute timide qui ne laisse rien présager de bon. Avons-nous raison ?

Les choses vont faire illusion le temps du début du morceau suivant. Tragedy démarre de façon virulente avec un riff assassin et bien lourd. Malheureusement, dès que le chant débute, on sent que l’on nage en plein Nu-Métal très classique et qui a des années de retard. D’ailleurs, le refrain ne fera que confirmer cela, se voulant terriblement catchy et un poil sombre, mais il ne va pas du tout nous rassurer. Si on aura droit à quelques envolées criées, cela reste très terre à terre. Peut-être trop. C’est très classique et ça ne réinvente rien. Pire, on a la sensation que ça n’a pas grand-chose à raconter. Et cela se confirme avec Down et son démarrage qui se veut moderne, mais qui reste bas du front et sans réelle saveur. Alors oui, quand les riffs « korniens » débarquent, c’est un peu la fête, mais ça reste très lisse.

Il manque une réelle identité au groupe pour pleinement convaincre. En l’état, on a la sensation de voir du Korn qui se serait marié avec Adema. En gros, c’est comme si les deux frères Davis copulaient ensemble, et on n’a pas forcément envie d’avoir cette image en tête. Head semble avoir du mal à trouver un axe intéressant pour raconter ses paroles chrétiennes, et globalement, ça ne marche pas. On peut aussi citer Death of Us qui se veut percutant dès son départ, mais qui va bien vite se ramollir dans son couplet, ne parvenant qu’à faire quelques tricks avec les riffs pour donner un aspect un peu particulier à l’ensemble. Ou encore Lo Lamiento, qui peine à convaincre et manque d’énergie. Seul Affliction semble prendre une direction intéressante, avec une prise de risque plus grande et des élans plus puissants.

Même au sein des trois feats, on sent une grosse fatigue. Le premier est avec Lacey Sturm, ex-chanteur de l’insupportable groupe Flyleaf. Let me Love You est certainement le pire titre de l’album. C’est mou, c’est langoureux tout étant ultra commercial et rien ne sauve ce morceau d’un ennui poli. Sans déconner, on dirait un titre issu d’un album de Breaking Benjamin. Et ce n’est certainement pas pour rien que le deuxième feat se fait avec Keith Wallen, guitariste rythmique de… Breaking Benjamin. Et pour le coup, The Hunter envoie du lourd. Les riffs sont proches d’un Djent des familles, mais malheureusement, on retombe très vite dans les travers du groupe, avec des couplets trop doux et une fainéantise persistante. Enfin, White Flag avec Ryan Hayes rehausse un peu le niveau. Même si rien ne reste vraiment en tête, si ce n’est que ça ressemble à du Static-X.

Au final, Perfectly Preserved, le dernier album en date de Love and Death, est une petite déception. Non pas que l’on en attendait beaucoup, mais venant du guitariste de Korn, on avait espoir de taper dans quelque chose de plus lourd et de plus percutant. Ici, on navigue dans un Nu-Métal fainéant qui a au moins vingt ans de retard et qui n’apporte rien de novateur dans un style qui a tendance à parfois tourner en rond. Si on retrouve, par-ci, par-là quelques élans un peu vigoureux, on reste face à quelque chose de trop classique et qui peine clairement à convaincre.

  • Infamy
  • Tragedy
  • Down
  • Let le Love you feat Lacey Sturm
  • Death of Us
  • Slow Fire
  • The Hunter feat Keith Wallen
  • Lo Lamento
  • Affliction
  • White Flag feat Ryan Hayes

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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