mars 28, 2024

Désenchantée Partie 3

D’Après une Idée de : Matt Groening

Avec les Voix de Abbi Jacobson, Nat Faxon, Eric André, John DiMaggio

Pays : Etats-Unis

Nombre d’Episodes : 10

Genre : Animation

Résumé :

Bean doit assumer son rôle de princesse au milieu des mystères et des intrigues, de l’instabilité croissante du roi Zøg et des inquiétudes pour sa succession.

Avis :

Quand on évoque Matt Groening, on pense bien évidemment aux Simpson. Dessin animé qui ne semble jamais vouloir s’arrêter, Les Simpson ont marqué toute une époque et continuent aujourd’hui à s’inscrire dans la légende. Mais réduire Matt Groening à ses simples bonshommes jaunes est trop facile. Car le type a aussi créé Futurama, ainsi que Désenchantée en 2018 pour Netflix. Prenant place dans un univers médiéval fantastique où l’on va suivre Bean, une princesse ivrogne et désabusée, Désenchantée avait su conquérir son public, avec des vannes incessantes et des moments plutôt drôles. Sauf qu’avec la deuxième partie, la série commençait déjà à battre de l’aile, avec notamment un manque flagrant d’inspiration. Quid de cette troisième partie ?

La Folie

Cette troisième partie commence lorsque Bean tombe dans un puits et que tout le monde pense qu’elle brûle sur le bucher. Elle découvre alors un monde souterrain que sa mère dirige d’une main de fer. Elfo va faire la connaissance de Trixy, une elfe des souterrains un peu trop entreprenante. Alors Bean essaye de rejoindre les deux bouts avec sa mère, le roi Zog veut s’échapper du château et se laisse enterrer vivant. Cela lui coûtera sa santé mentale. Très clairement, cette troisième saison/partie (appelez cela comme vous vous voulez) est un beau bordel. Les destins se croisent et s’entrecroisent. Certains épisodes sont obligés de se scinder en plusieurs segments pour que l’on suive ce qui se passe à droite et à gauche. Et globalement, on n’aura pas de grosse nouveauté à se mettre sous la dent.

Pire, on a la sensation que la série tâtonne et fait durer le suspens pour pas grand-chose. C’est-à-dire que Bean va se sauver de sa mère, puis elle va partir à Steamland pour découvrir un secret, avant de revenir pour tenter de sauver son père d’un complot. Zog, quant à lui, devient paranoïaque avant de sombrer dans une folie incurable. Il faudra aussi compter sur Elfo et ses nombreuses déceptions amoureuses, Luci qui se fout de tout et qui n’a aucune importance sur cette partie, ou encore des personnages secondaires qui complotent pour on ne sait quelle raison. Et c’est là la grande faiblesse de cette partie. On ne sait jamais où veut aller le showrunner. Les tenants et les aboutissants ne sont pas clairs et on va avoir du mal à se projeter dans toutes ces histoires.

Vannes à gogo

Ce qui sauve réellement Désenchantée, c’est sa capacité à sortir des vannes régulièrement. Si l’histoire comporte peu de moments drôles, certaines séquences viendront piquer notre sensibilité humoristique. Les « cancanements » du roi Zog seront un running gag assez savoureux. Ces excès de colère aussi, notamment lorsqu’il catapulte un servant. Les malheurs qui tombent sur Elfo, véritablement souffre-douleur de la franchise, sont souvent hilarants. Tout comme les réflexions de Luci, qui s’en bat les reins de tout ce qui se passe autour de lui. On notera aussi des moments ubuesques et pourtant bien trouvés. On pense bien évidemment à Cheval rieur, qui n’est malheureusement pas assez présent. Ou encore à tout ce petit monde dans le palais de l’horreur, avec des freaks qui n’en sont pas vraiment et qui auraient mérité un peu plus d’attention. En un sens, cette troisième partie possède son lot de moments drôles.

On peut même dire que d’un point de vue graphique, la série claque bien. C’est très joli. Les décors sont bons. Les animations sont réussies, et même les incrustations numériques sont plutôt chouettes. Mieux, on va découvrir de nouveaux mondes, à l’image de Steamland. Peu de doute à l’évocation de son nom, on va naviguer dans un univers steampunk. Et si c’est bien fichu, avec son parc d’attractions et ses usines, on restera un petit peu sur notre faim avec le « méchant » de l’histoire. Là encore, ça ne tient pas vraiment. On va voir Bean qui va se découvrir un maire gentil, mais qui veut l’épouser pour allier la magie avec la technologie. Chose que refuse Bean. Le scénario n’est pas assez explicite sur ce qu’il veut raconter et on a l’impression de manquer d’éléments pour tout comprendre.

Tout comme sa relation avec sa mère qui reste conflictuelle pour on ne sait quelle raison. Enfin, si, on le sait, mais ça reste redondant et assez flou par moments.

Le fond dans tout ça ?

Si on peut être conquis par le déroulé de blagues et les graphismes assez charmants, il n’empêche que Désenchantée semble s’être vidée de toute substance. Il n’y a pas vraiment de fond à l’histoire. On retrouve les sempiternels questionnements de Bean sur son père, sur son héritage et sa capacité à diriger, mais ça reste superflu et survolé. Tout comme Elfo qui se pose des questions sur l’amour et l’amitié, mais qui ne trouve finalement pas de réponse à tout cela. Seul Luci semble indifférent à tout ce qui l’entoure, devenant de ce fait un personnage secondaire cynique et sans saveur. Alors oui, il y a de bonnes idées, comme la folie de Zog qui va se mettre à parler avec une marionnette, mais ça reste peu de choses.

Il en va de même avec Derek, qui se marie et devient un vrai ado, mais tout cela reste en suspens et ne sert pas vraiment le propose de la série.

Au final, cette troisième partie de Désenchantée est une petite déception. Si on sentait que la série perdait en rythme dès sa deuxième partie, cette sensation se confirme ici. Les vannes sont nombreuses mais moins percutantes. L’histoire semble piétiner sévère. Et les personnages ne trouvent plus leur aura d’antan, même Bean qui est pourtant le personnage central de la série. Bref, si on prend tout de même un petit plaisir devant, cette troisième partie reste décevante quand on voit le potentiel de l’univers et des thèmes qu’il y a à aborder…

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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