avril 25, 2024

Brainstorm – Midnight Ghost

Avis :

Il est assez étrange de voir à quel point l’Allemagne fournit à chaque fois des groupes de métal de qualité. Outre les tauliers de chez Rammstein, on peut découvrir chaque année des groupes teutons qui émergent ou qui continuent leur petit bonhomme de chemin au gré d’albums plus ou moins réussis. Fondé à la toute fin des années 80, Brainstorm est un groupe originaire de Heidenheim et dont Midnight Ghost est le douzième effort. Malgré leur longévité, malgré le nombre conséquent d’albums sortis, Brainstorm reste un groupe assez confidentiel, qui n’a jamais vraiment percé les frontières de son pays, hormis chez les amateurs de Heavy. Car oui, il est question ici de Heavy teinté de Power, comme l’Allemagne semble en produire à la pelle, et il est très difficile de trouver son identité dans ce genre. Est-ce que cela a changé avec cet album ? Pas vraiment.

Le skeud débute avec Devil’s Eye et dès le départ, on sent la volonté du groupe d’aller vers quelque chose de tonitruant et d’épique. Riff ultra rapide, chant clair en voix de tête, grosse production, on navigue en terrain connu mais l’ensemble fonctionne parfaitement, jusqu’au refrain, assez classique et fédérateur. Comme entrée en matière, le groupe tente de faire fort et à quelque part, il y parvient malgré un certain classicisme. Et c’est un peu ce qui va revenir durant tout l’album. Brainstorm ne prend pas vraiment de risque et délivre un album qui ne surprendra guère. Revealing the Darkness en est l’exemple même. Un titre sympathique, en mid-tempo, mais qui manque justement de prise de risque et de punch. En l’état, c’est sympathique, mais c’est tout et ça n’emballe pas suffisamment. Il en ira de même avec Ravenous Minds qui, pour le coup, ne marche qu’à moitié à cause d’un refrain faiblard.

Cependant, après ce titre un peu plus faible que la moyenne, le groupe va se ressaisir en fournissant coup sur coup deux gros titres. Le premier est The Pyre qui a tous les atours d’une compo Power/Speed. Si là aussi le morceau souffre d’un manque d’originalité, il demeure assez puissant et surtout, son refrain fonctionne à pleine régime. Mais c’est surtout avec Jeanne Boulet (1764) que le groupe se fait violence. Baignant dans une atmosphère médiévale plutôt plaisante. Démarrant dans un style très axé Power Folk, le morceau utilise à bon escient les cloches et surtout, il démontre que le groupe peut sortir de sa zone de confort. Plus construit, plus long, ce morceau est clairement la pierre angulaire de Midnight Ghost qui jusque-là avait du mal à exploser.

Pour casser un peu sa direction, le groupe propose ensuite Divine Inner Ghost, plus brut, plus direct et qui affiche cette volonté de mélanger les styles en allant vers quelque chose de plus violent. La rythmique un peu saccadée est parfaite pour cet exercice et globalement, nous faisons face à un bon morceau avec un refrain sympathique. Néanmoins, on remarquera que par la suite, le groupe se repose un peu sur ses lauriers. When Pain Becomes Real est un long titre, mais il manque de mordant et d’une belle identité. On a la sensation d’écouter n’importe quel groupe de Heavy et tout cela manque d’inventivité. Certes, le classique permet de se rassurer et de plaire aux fans de la première heure, mais ça reste très basique et c’est dommage.

Tout comme The Four Blessings qui marche sur l’instant mais ne restera pas en tête, la faute à un style suranné et des gimmicks que l’on retrouve trop souvent dans le Heavy. C’est bien fichu, c’est bien produit, mais ça manque clairement d’innovation et de prise de risque, comme dit auparavant. Haunting Voices va faire entrevoir une lueur d’espoir avec un départ virulent et des riffs très lourds, mais on va rapidement se rendre compte que le groupe ressert la même chose. Musicalement, c’est cool, mais encore une fois, ça n’imprègne pas notre cerveau. Reste alors The Path qui va clôturer l’album de manière délicate au départ, puis qui va jouer avec nos émotions par la suite. Un joli morceau qui change du reste de l’album, malgré son mid-tempo un poil pénible.

Au final, Midnight Ghost, le dernier album en date de Brainstorm, est un bon album dans sa globalité. Il s’agit d’un Heavy Métal de qualité, qui ravira certainement les fans. Néanmoins, le groupe ne sort jamais de sa zone de confort et délivre un album très classique sur sa forme. Se faisant, rien ne reste vraiment en tête, même après plusieurs écoutes, si ce n’est un sentiment agréable d’avoir écouté un album plaisant, mais pas démentiel. Bref, un effort qui s’adresse certainement aux fans du groupe et à tous ceux qui aiment le Heavy classique.

  1. Devil’s Eye
  2. Revealing the Darkness
  3. Ravenous Minds
  4. The Pyre
  5. Jeanne Boulet (1764)
  6. Divine Inner Ghost
  7. When Pain Becomes Real
  8. The Four Blessings
  9. Haunting Voices
  10. The Path

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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