avril 19, 2024

Sage Femme

De : Martin Provost

Avec Catherine Frot, Catherine Deneuve, Olivier Gourmet, Mylène Demongeot

Année: 2017

Pays: France

Genre: Comédie, Drame

Résumé :

Claire est la droiture même. Sage-femme, elle a voué sa vie aux autres. Déjà préoccupée par la fermeture prochaine de sa maternité, elle voit sa vie bouleversée par le retour de Béatrice, ancienne maîtresse de son père disparu, femme fantasque et égoïste, son exacte opposée.

Avis :

Martin Provost est un réalisateur français qui a toujours rêvé de faire du cinéma et plus précisément de la mise en scène. Après avoir fait l’acteur en début de carrière, il a très vite abandonné ce métier pour se lancer dans la réalisation. Dès les années 90, Martin Provost réalise, d’abord de petits films, puis peu à peu, il se fait remarquer jusqu’en 2008 et son « Séraphine« , qui trouvera un joli succès et sera couronné de pas moins de sept César, dont meilleur film et meilleure actrice pour Yolande Moreau. Depuis, Martin Provost propose des portraits de femme. Après un nouveau film avec Yolande Moreau, le cinéaste s’attaque aux portraits de l’écrivaine Violette Leduc, film avec Emmanuelle Devos.

Quatre ans après son dernier film, Martin Provost était de retour dans les salles obscures avec deux immenses actrices pour porter son film, Catherine Deneuve et Catherine Frot. Petite comédie dramatique, « Sage femme » est un film qui est porté par une jolie humanité et plus largement une belle histoire, tournant autour du pardon et du don de soi. Mais si Martin Provost livre un joli moment de cinéma, « Sage femme » finira par perdre de sa superbe, avec notamment un final qui se fait bien attendre et par conséquent un film qui tire en longueur. Un choix étrange, car tout ou presque était dit, et ces longueurs finissent par entacher le film de Martin Provost. Dommage.

Claire, la cinquantaine, est sage-femme et elle a dédié toute sa vie ou presque à ce métier qu’elle chérit. Or, la maternité dans laquelle elle travaille va fermer et l’on propose à Claire d’intégrer une plus grosse maternité. Une maternité qui regarde plus la rentabilité que l’humain, chose que Claire ne peut accepter. Alors que Claire est à un moment précis de sa vie, tout autour d’elle va se précipiter, entre un fils qui lui annonce sa future paternité et surtout le retour d’un ancien amour de son père, Béatrice, une femme fantasque, brute de décoffrage et déconnectée de la réalité.

Sixième film pour Martin Provost, « Sage femme » est un film qui donnait envie de s’y arrêter rien que pour son duo d’actrices réunies pour la première fois à l’écran. L’idée de voir ces grandes dames du cinéma français se chercher, se taquiner et s’amuser avait du charme et il est vrai que de ce côté-là, Martin Provost et ses deux actrices sont très loin de décevoir. Drôles, touchantes et surtout attachantes, se complétant parfaitement, Catherine Deneuve et Catherine Frot sont vraiment le moteur de « Sage femme« . Martin Provost a su capturer une belle alchimie entre les deux comédiennes et au-delà de ça, il nous donne envie en permanence de les suivre et ça, même quand son film commence à se faire longuet.

Du côté de son scénario, « Sage Femme » a de quoi se faire joli et intéressant. On appréciera tout ce qui est fait autour du pardon. Le pardon à l’autre, comme le fait de se pardonner aussi à soi-même. « Sage Femme » aborde les relations de famille, offrant une belle relation entre Catherine Frot et le jeune Quentin Dlomaire qui incarne son fils. À travers eux, le temps qui défile, les générations ou encore le passé sont abordés. Un passé qui est aussi très souvent moteur de réflexions, entre les passés en commun avec d’autres personnages, et la vision qu’elles en ont. Le passé est aussi évoqué à travers le métier de sage-femme qu’exerce le personnage de Claire. On trouve en ce sens, une superbe scène avec Pauline Etienne.

Mais voilà, si le film de Martin Provost a de jolis arguments et des moments intéressants, il tient aussi des longueurs et surtout une sorte d’essoufflement à la longue. Alors que la réalisation tient bien sa barre, étrangement, il décide de prolonger son intrigue, de l’étirer, pour ne plus dire grand-chose, et ainsi, vers sa fin, « Sage Femme » a une tendance à retomber. Certes, on prend plaisir à suivre les élucubrations de Catherine Deneuve ou encore l’encanaillement de Catherine Frot, mais les minutes se font longues, car on ne voit pas ce que Martin Provost a encore à raconter et surtout où il veut en venir.

« Sage Femme » est donc un petit film assez sympa, qui vaut clairement pour son duo d’actrices et le contraste de leurs personnages. On va s’amuser quelque peu, d’autres fois, quand le film aborde le métier de sage-femme, on va être plus touché, car cela sonne juste et beau, mais sur l’ensemble, outre le final qui se fait attendre, « Sage Femme » se pose comme un petit film comme un autre, qui risque fort de se faire oublier à la longue.

Note : 10/20

Par Cinéted

Une réflexion sur « Sage Femme »

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