avril 20, 2024

Another Wolfcop

De : Lowell Dean

Avec Leo Fafard, Yannick Bisson, Amy Matysio, Jonathan Cherry

Année: 2018

Pays: Canada

Genre: Comédie, Horreur

Résumé :

Le flic loup-garou alcoolique Lou Garou passe à l’action quand un homme d’affaires excentrique avec de mauvaises intentions séduit les résidents de Woodhaven avec une nouvelle brasserie et une équipe de hockey dans cette suite de comédie d’horreur scandaleuse…

Avis :

C’est en 2014 que sort une comédie horrifique canadienne, Wolfcop. Réalisé par Dean Lowell et avec Leo Fafard dans le rôle-titre, le film n’était pas une franche réussite. Vulgaire, putassière, fauchée et avec un scénario totalement imbuvable, cette comédie n’avait pas beaucoup de points positifs. Si ce n’est une idée, celle de placer un flic loup-garou irascible qui doit résoudre des enquêtes avec une pointe de paranormal. Rien de fou donc, mais le film a eu un petit succès. Ce qui a suffi à toute l’équipe pour se replonger dans une suite avec Another Wolfcop qui verra le jour deux ans plus tard. Reprenant la même équipe, ou presque, Dean Lowell va aller au bout de son délire avec un second opus loufoque, barré, toujours aussi irrévérencieux, débile, et pourtant plus réussi que le premier métrage. Regardons de plus près ce délire abracadabrantesque.

Loufoque

Alors que le premier film semblait ne pas aller au bout de son délire, avec Another Wolfcop, on en aura pour notre argent. En effet, tout en gardant un esprit irrévérencieux et potache, Dean Lowell va aller très loin dans son scénario. Ici, notre flic loup-garou va devoir faire face à un homme d’affaires qui décide de rouvrir une brasserie en faisant de la bière au lait de poulet. Sauf que derrière cette brasserie, cet homme veut faire naître en chaque personne ayant bu de cette bière un métamorphe qui va ressembler à un petit dinosaure en plastique. Complètement givré, le scénario n’a ni queue, ni tête, et pourtant, on va rester accroché à cette mauvaise blague. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’ensemble est tellement bordélique, c’est tellement n’importe quoi, que le rire va prendre le dessus et un plaisir régressif va se faire ressentir.

D’ailleurs, en parlant de régression, c’est véritablement le cas ici. Il n’y a pas une once de réflexion derrière cette comédie gorasse qui s’amuse avec tous les codes qu’elle utilise. Science-fiction, horreur, gore, comédie grivoise où l’on voit un loup-garou avec une grosse bite, rien ne nous est épargné et c’est peut-être pour cela que l’on prend un malin plaisir à regarder cette daube. Car soyons honnête, rien ne vient vraiment relever le niveau de ce scénario absurde. Il a d’ailleurs dû être écrit sur le coin d’une table de bar après une bonne dizaine de shots. Les plus courageux y verront peut-être une critique de la société de consommation, avec le grand méchant qui veut conquérir le monde. Le fait aussi de faire du business avec l’image du flic loup-garou, mais c’est vraiment chercher de l’intelligence là où il n’y en a pas.

L’Outrance

Bien évidemment, ce qui fait l’intérêt d’un tel film, c’est de savoir jusqu’où est poussé le délire. Si on sentait que le premier opus hésitait grandement pour partir très loin, les vannes ont complètement lâché avec celui-ci. Si le scénario part très loin, il faut en dire de même avec la mise en scène. Syncopée, tout aussi bordélique que son pitch, la réalisation laisse pantois devant tant de bêtises qui font pourtant mouche. Certaines séquences n’ont pas de lien entre elles, Dean Lowell se veut percutant et très rapide dans ses ellipses, mettant en avant un montage épileptique, à l’image de son histoire. Alors il y aura deux écoles. Ceux qui y trouveront du plaisir, parce que c’est cohérent avec ce qui se passe à l’écran. Et ceux qui vont détester, parce que justement, c’est trop le bordel avec très peu de maîtrise. Pour autant, le métrage pue l’honnêteté.

Une honnêteté qui se sent parce que le film va au bout du bout de son délire. C’est débile, c’est même très con, mais ça ne freine jamais. C’est kitch, tout le monde le sait sur le plateau, et pourtant, c’est fait avec un amusement certain de sale gosse. La séquence d’introduction est d’ailleurs à l’image de tout le film, gore à souhait et d’une bêtise crasse. Les têtes décapitées vont fleurir, les corps démembrés seront présents et on aura même droit à une séquence finale où le sang gicle à flots. Un gore qui s’assume et qui ne fait pas appel aux CGI numériques, rendant l’ensemble finalement plus artisanal et plus jouissif. L’aspect artisanal, on le retrouve aussi dans les maquillages et les créatures qui peuplent le métrage. Les métamorphes sont ridiculement mal faits, sorte de dinosaures en plastique, mais c’est un parti pris payant. Tout comme le type qui parle à son intestin ou encore la nénette chatte-garou et son costume tout moche.

Au final, Another Wolfcop est une comédie gore qui s’assume totalement. Certes c’est moche, c’est mal fait et c’est complètement con, mais Dean Lowell en profite pour se lâcher totalement et fournir un nanar qui ne pète jamais plus haut que son cul. On pourra aussi compter sur quelques références, comme le monstre de Frankenstein qui, ici, ne servira à rien, ou encore sur des acteurs qui cachetonnent pour le plaisir, avec notamment un Kevin Smith non crédité mais qui semble s’amuser comme un fou. Bref, Another Wolfcop rentre dans la catégorie des nanars qui se connaissent, mais qui arrivent à essorer tout le cynisme pour ne garder finalement que la bonne humeur et une débilité somme toute triviale.

Note : 10/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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