mars 28, 2024

Holidays

De : Kevin Smith, Gary Shore, Matt Johnson, Scott Stewart, Nick McCarthy, Dennis Widmyer, Kevin Kolsch, Sarah Adina Smith, Anthony Scott Burns, Adam Egypt Mortimer

Avec Harley Quinn Smith, Seth Green, Lorenza Izzo, Clare Grant

Année: 2017

Pays: Etats-Unis

Genre: Horreur

Résumé:

Plusieurs histoires horrifiques autour de périodes festives comme Noël, Pâques, Halloween ou la Fête des mères.

Avis :

Les films d’horreur à sketches ne sont pas une nouveauté et on a aujourd’hui un très large panel avec des réussites et des déceptions. Si Creepshow était par exemple un bon film à sketches plutôt sympathique, d’autres sont carrément loupés comme V/H/S faute de cohérence et d’un univers construit. Bien souvent, ce qui manque aux films à sketches, c’est une continuité, du liant, pour ne pas finir dans le foutraque. Et ce n’est pas une chose évidente. Il est plus facile de lancer une idée, un concept et de pointer quelques réalisateurs plus ou moins connus pour faire des segments qui auront comme point commun une date, un lieu, une thématique. Holidays est donc un film d’horreur à sketches qui n’a pas de liant entre ses huit épisodes et qui propose un segment pour chaque fête. On trouvera donc Noël, le jour de l’an, Pâques, la fête des pères, la fête des mères, la Saint-Patrick, la Saint-Valentin et Halloween, bien évidemment. Pour chaque fête, un cinéaste, ou un duo de cinéaste et le moins que l’on puisse dire, c’est que rien, absolument rien, ne va…

Le film débute dans l’ordre chronologique des fêtes dans une année. On débute donc avec la Saint-Valentin. Réalisé par le duo qui sera la cause du remake de Simetierre, ce sketch va se concentrer sur une jeune fille qui est la souffre-douleur de sa classe et qui est secrètement amoureuse de son prof de sport. Alors qu’elle reçoit une lettre d’amour de son prof et qu’elle le sait malade du cœur, elle va lui faire un cadeau pour le moins… sanglant. Et c’est bien là tout le problème de ce segment, commun à tous les autres, comment créer une intrigue qui tient la route en seulement une dizaine de minutes. Ici, tout est ridicule, mal fichu et on ne ressentira aucune empathie pour les personnages. On n’a pas le temps pour cela et les cinéastes vont droit au but, oubliant de créer une atmosphère anxiogène et lorgnant plutôt du côté de la comédie macabre. Une comédie ridicule, qui sombre dans le mauvais goût. Avec la Saint-Patrick, on va aller vers quelque chose de complètement différent, de plus hallucinogène, de beaucoup plus étrange. Avec un montage éclaté et bien trop nerveux, on va y voir une professeure tomber enceinte et accoucher d’un gros serpent punk. A la fois délirant et bordélique, non-sensique et souvent malsain, ce segment est peut-être le plus réussi, mais le moins facile d’accès.

Survient après, en toute logique, la fête de Pâques. Ici, l’histoire met en scène une petite fille un peu trop curieuse, qui veut voir le lapin de Pâques, malgré l’interdiction de sa mère. Sa rencontre avec la bestiole va lui être fatale, devenant elle-même le nouveau lapin. Délire autour d’un monstre hybride entre Jésus et un lapin géant qui fait sortir des poussins des trous dans la paume de ses mains, ce segment ne vaut pas grand-chose si ce n’est le design de la créature qui est cool. Et si le fond est assez cynique et glauque avec le destin de cette petite fille, la partie ne va pas assez dans l’horreur pure et ne prend pas le temps de peaufiner une ambiance délétère intéressante. Quand arrive le segment sur la fête des mères, on va sombrer dans le très oubliable. Une nana ne veut pas devenir mère, elle ne comprend pas pourquoi tout le monde autour d’elle désire qu’elle soit mère et elle va se retrouver embarquée dans une secte au milieu du désert à fumer du peyolt et à tomber enceinte d’une entité maléfique. Sans aucun fond, d’une longueur extrême, sans un seul sens de la mise en scène, ce segment est certainement l’un des moins bons du film. Même la fin, qui se veut un peu gorasse, nous laisse de marbre devant tant de bêtise.

Le segment sur la fête des pères va énormément diviser. Il va diviser car le récit n’est pas vraiment horrifique si ce n’est sur sa fin. On va suivre une jeune femme qui trouve la cassette posthume de son père et qui va suivre les indications de cette cassette. Lancinant, triste et mélancolique, le film dévoile son horreur sur la toute dernière minute. Une minute qui gâche tout, puisque le spectateur aguerri aura deviné le sort de la jeune femme très rapidement et on voit que le réalisateur en fait des caisses pour tenter de montrer son savoir-faire. En fait, on a presque la sensation d’avoir à faire à une bande démo pour produire une futur long-métrage. C’est dommage, même si en l’état, ce n’est pas si mal que ça. Quant à Halloween, on aurait pu s’attendre à un sursaut, puisque c’est le délirant et expérimenté Kevin Smith qui tient la caméra. Et quelle déception… On juste suivre un sale type qui gère de façon honteuse un réseau de cam-girls et ces dernières vont se rebeller et le forcer à faire des choses ignobles. Sans aucune ambiance, vulgaire et mal joué, Kevin Smith se perd dans un mauvais goût qui n’a, en plus, aucun rapport avec la fête d’Halloween, si ce n’est la date à laquelle se passe l’histoire.

Par la suite, on a droit au segment sur Noël. Ici, point de père Noël maudit et destructeur, mais juste un père de famille qui va laisser mourir un homme pour avoir le dernier cadeau à la mode, des lunettes qui vous montre tel que vous êtes vraiment. Le papa découvre alors que sa femme est vraiment amoureuse de lui quand il tue des gens et il trouve aussi que sa femme est une tueuse. Bref, ce n’est pas très drôle, ce n’est pas du tout horrifique, ça joue très peu sur la malaise des nouvelles technologies un peu trop intrusives et le seul plaisir que l’on prendra, c’est de voir Seth Green qui manque tant au cinéma. Enfin, le dernier segment part très vite en eau de boudin. Un tueur matche des filles sur tinder, puis s’amuse à les buter. Il va trouver une perle rare le soir du réveillon et va se rendre compte qu’il est pris au piège par une nana serial killer. Court, concis, complètement con mais aussi très prévisible, il n’y a rien à souvent de ce passage, si ce n’est un gore décomplexé et plutôt amusant.

Au final, Holidays est un ratage complet. Si on reste indulgent, on trouvera bien quelques petites choses à droite ou à gauche, mais rien de bien mirobolant et surtout, aucun segment n’est satisfaisant. Partir sur un concept, des historiettes d’horreur correspondant à chaque fête du calendrier, pourquoi pas, encore faut-il tenir un lien solide entre chaque segment pour construire une intrigue qui tienne la route et ce n’est clairement pas le cas ici, n’offrant qu’un pot-pourri désuet et sans intérêt de moments gênants et de réalisateurs peu inspirés.

Note : 05/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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