De : Jeffrey G. Hunt
Avec Marc Barnes, Sarah Hyland, Steven Krueger, Justin Chon
Année: 2016
Pays: Etats-Unis
Genre: Horreur
Résumé:
Quatre étudiants en route pour Coachella font un détour pour visiter des lieux où ont été commis des crimes occultes, mais soudain leur voyage dérape, et leurs vies avec.
Avis:
Pour beaucoup de monde, Netflix est une plateforme qui, au niveau des films, est très médiocre. Et si c’est un tout petit peu vrai au niveau des productions Netflix, ce n’est pas le cas sur tout le catalogue, puisque l’on peut y découvrir de belles pépites, des films cultes et parfois des productions maisons réussies comme Okja ou The Irishman. Cependant, comme dit plus haut, difficile d’accorder plus de crédit que ça à la plateforme de streaming en matière de films, puisque la plupart sont des métrages fauchés, surfant sur une mode ou un genre et essayant tant bien que mal de faire exister le service. C’est un peu ce qui se passe avec Satanic. Film d’horreur américain mettant en scène une actrice de série plutôt jolie et mis en scène par un réalisateur de série (Fringe, Gotham, The Originals, Scorpion, etc…), ce film d’horreur n’avait pas grand-chose pour lui au départ, si ce n’est une affiche un peu glauque et un sujet intéressant, le dark tourism, ces touristes qui partent en vacances sur des lieux glauques et morbides. Malheureusement, le film ne va jamais au-delà de son postulat de base, et on va vite se rendre compte que l’histoire tourne à vide autour de quatre personnages parfaitement insupportables.
Chloe, son chéri, sa cousine et le copain de cette dernière, partent pour Coachella. En route, ils décident de s’arrêter à Los Angeles pour découvrir des lieux un peu morbide, la cousine vouant un culte malsain aux délires sataniques qui ont marqué l’histoire. Les jeunes décident alors de s’arrêter pour voir l’ancienne maison de Polanski, là où Sharon Tate s’est faite assassiner, mais aussi de visiter des magasins occultes et pu connus. Là, ils tombent sur une nana vivant dans la rue qu’ils vont accueillir et qui va les initier à une séance de spiritisme qui va légèrement partir en couille quand elle va se suicider et impliquer les quatre dans une histoire démoniaque, où chacun, à tour de rôle, va disparaître dans les limbes de l’enfer. Alors autant vous arrêter de suite, il ne s’agit pas d’un ersatz de Hellraiser, on en est très loin et les délires infernaux s’arrêtent à une séance de Ouija et à un corps qui semble avoir fusionné avec du plastique. Rien de bien croustillant à se mettre sous la dent et donc, et le film ne va faire qu’enchainer les bêtises. A commencer par ce scénario alambiqué pour rien, qui cultive les doutes et les réactions débiles pour finir en boucle temporelle sans aucun sens dans un bâtiment délabré, parce que niveau budget, on commence à tirer la gueule chez Netflix.
Non content d’avoir un scénario crétin et qui patine sur la glace un jour de froid sordide, Satanic s’enlise dans une non envie de cinéma. C’est mou, il ne se passe rien hormis une bagarre de rue avec un chauve qui va expliquer aux jeunes qu’ils ont fait une erreur en acceptant la présence de cette folle furieuse qui vient de se trancher la gorge. Le film ralentit au maximum son rythme pour durer dans le temps, tant il n’a rien à raconter. L’histoire est bancale, elle ne dénonce et ne raconte rien, et ne montre même pas à quel point ce tourisme est malsain et presque contre-nature. On a bien compris de Jeffrey G. Hunt veut faire un film simple et basique où les quatre jeunes vont servir de plat de résistance à un mal invisible et pourtant bien réel, l’enfer et ses sbires. Des sbires que l’on ne verra pas, un enfer que l’on ne verra pas, mais que l’on va vraiment vivre à travers ce métrage vide de sens et vide d’enjeu. Le réalisateur ne possède aucune vision sur son métrage. C’est bien simple, on se retrouve face à un téléfilm lambda, en présence de quatre jeunes parfaitement insupportables, qui s’amusent à foutre le bordel dès que quelque chose ne leur plait pas. Et l’héroïne de pleurer à chaque fois que son type hausse le ton sur sa cousine crétine qui veut à tout prix voir des fantômes et discuter avec les esprits. Rarement un film d’horreur n’aura tourné autant à vide…
Et les personnages sont creux. Si au moins on pouvait ressentir de l’empathie pour eux, on aurait pu trouver des points positifs au film, mais il n’en sera rien. Chloé, jouée par Sarah Hyland, qui fait office d’héroïne, ne sert strictement à rien et n’est là que pour faire plaisir au réalisateur et rajouter un métrage à son CV. Elle se demande encore comment jouer la peur, quatre ans après le tournage du métrage, et il se pourrait bien qu’elle ait honte de ce film, du moins ce serait mon cas. Sa cousine est une tête à claque imbitable, un peu gothique sur les bords et qui va finir dans des chiottes de chantier. Un départ à l’image de ce personnage pénible et qui est peut-être la meilleure idée de ce métrage, peu lucide sur sa condition. Le petit copain de la cousine est navrant, une sorte d’asiatique lui aussi gothique qui ne va pas se gêner pour rouler une pelle à une autre devant sa nana. Un connard donc, qui ne mérite que ce qui lui arrive. Et enfin, reste le beau gosse, le copain de l’héroïne, lui aussi con comme un balai, qui se moque de tout le monde mais qui ne vaut pas mieux. Bref, une brochette de débiles pour lesquels on se réjouira de leur mort, même si elle semble bien trop douce.
Au final, Satanic est donc un très mauvais film et il ne redore pas le blason de Netflix. Mou, sans histoire, surfant sur les idéologies morbides de visiter des lieux occultes et hantés, le film ne fait rien de ce tourisme malsain et tourne le tout en dérision, y foutant pêle-mêle des idées foutraques et bancales, comme la boucle temporelle, l’enfer, les sectes ou encore les petits joueurs de magie noire. Bref, une purge que vous pouvez largement oublier.
Note: 02/20
Par AqME