avril 19, 2024

Spenser Confidential

De : Peter Berg

Avec Mark Wahlberg, Winston Duke, Alan Arkin, Iliza Shlesinger

Année: 2020

Pays: Etats-Unis

Genre: Policier, Action, Comédie

Résumé :

Spenser, un ancien flic, replonge dans les bas-fonds de Boston lorsqu’il découvre la vérité sur un complot retors et un meurtre qui a défrayé la chronique. Malgré des menaces répétées, Spenser décide de prendre l’affaire en main pour prouver que personne n’est au-dessus des lois.

Avis :

Peter Berg et Mark Wahlberg, c’est une grosse histoire d’amour qui commence en 2013 avec le film Du Sang et des Larmes. Depuis, les deux compères ne se quittent quasiment plus, enchainant coup sur coup quatre autres films, Traque à Boston, Deepwater, 22 Miles et Spenser Confidential qui vient de sortir directement sur Netflix. Si les deux hommes ont toujours tendance à tourner autour du film d’action, on va avoir droit à d’autres films un peu plus différents, comme Deepwater qui lorgne du côté du film catastrophe ou encore Traque à Boston qui est plutôt un film policier. Avec Spenser Confidential, le duo va se laisser tenter par le Buddy Movie à la sauce détective, essayant de renouveler un genre qui semble s’éroder avec l’âge, malgré des films qui sortent toujours, comme en atteste Bad Boys for Life par exemple. Cependant, entre les libertés octroyées par Netflix et une bande-annonce qui joue à fond la carte du duo comique, on pourrait s’attendre à un renouveau du genre, ou tout du moins à un Buddy Movie intéressant. Et si le film est intéressant, il n’en demeure pas moins qu’il lui manque pas mal d’éléments pour être vraiment bien.

Le scénario est relativement basique dans son déroulement. On assiste à la chute d’un flic à Boston, car il vient de tabasser son supérieur qu’il pense corrompu jusqu’à la moelle. En sortant de prison, Spenser se découvre un nouveau voisin de chambre en la présence de Hawk, un homme massif et un peu bourru. Alors qu’il se décide à passer son permis poids lourds pour partir vivre en Arizona, Spenser découvre que son chef vient de se faire assassiner et que visiblement, tous les flics étouffent l’affaire. Tous sauf un qui vient d’être retrouvé mort dans sa voiture et semble impliqué dans le meurtre. Retrouvera son envie d’enquête, Spenser va faire cavalier seul pour faire éclater la justice. Il sera alors aider de Hawk qui semble prendre goût à cette aventure. Concrètement, Spenser Confidential possède une intrigue à tiroirs assez simple qui grille beaucoup d’étapes et n’arrive pas vraiment à ménager son suspens. Les Bad Guys sont assez vite identifiables et les quelques éléments que laisse le film sont très facilement reconnaissables. Les indices que trouve le personnage principal sont évidents, et tout le sel du métrage réside dans les rouages de l’affaire. Une affaire de corruption et de gros sous qui remonte très loin et qui va mettre en danger toute la police locale. On a connu Peter Berg plus inspiré, mais globalement, ça se laisse regarder, malgré l’absence d’un réel suspens.

Et là, on va aborder rapidement la mise en scène. Spenser Confidential est un film énergique et qui contient très peu de temps mort. D’ailleurs, on commence avec une bagarre stylisée, qui évoque les polars suédois, avant de partir dans une baston de prison avec beaucoup d’humour. Peter Berg livre un film très rythmé qui alterne constamment entre trois pôles, les moments d’enquête, les phases humoristiques et l’action à l’état pur, entre gunfights et combats à mains nues. Le film tourne principalement autour de ces trois points et permet donc d’insuffler un rythme soutenu à l’ensemble pour que l’ennui ne pointe pas le bout de nez. En termes de mise en scène, ce n’est pas la folie, et Peter Berg est loin d’être un génie derrière la caméra. Cependant, on va voir qu’il s’efface un dans ce métrage, essayant de mettre au point des tics de réalisation qui sont proches de ceux de Guy Ritchie. Entre l’humour, les personnages hauts en couleurs ou encore un rythme très soutenu, on peut parfois avoir l’impression de voir un film du réalisateur britannique. De ce fait, Spenser Confidential manque de caractère et d’identité et c’est bien dommage.

Malgré tout, le film fonctionne bien. On s’amuse devant, on passe un bon moment et si cela est dû à la rythmique du film, c’est aussi grâce à un Mark Wahlberg qui semble prendre un plaisir fou à jouer ce policier au grand cœur, un peu loser sur les bords, amoureux de son chien et d’une femme au caractère excessif. Il donne du corps à son personnage, même si ce dernier manque un peu d‘épaisseur et d’un background un peu plus sombre. Le plus décevant sera Winston Duke, non pas à cause de son jeu d’acteur, mais plutôt à cause de son personnage. Hawk est le partenaire par défaut du héros, et il n’a aucune histoire. Il s’agit juste d’un repris de justice qui souhaite avoir une deuxième chance et veut savoir boxer. Son rôle de gros bras est bien rigolo, mais il manque de profondeur et on ne ressentira aucune empathie pour lui, ce qui est un gros point faible. C’est d’autant plus un point faible que le duo marche sans marcher, tout simplement parce que la relation reste superficielle et manque d’ambition. C’est trop léger et on pourrait presque croire que ce Buddy Movie n’en est pas vraiment un. Heureusement, Alan Arkin est assez drôle dans son rôle de papy à la grande gueule et Iliza Shlesinger est tout à fait détestable en tant que petite amie intrusive et qui balance des vannes plus vite que son ombre. D’ailleurs, la grosse ombre au tableau concerne les méchants, qui sont eux aussi très vite expédiés et manquent tous de charisme, ce qui est bien tristounet.

Au final, Spenser Confidential est un film relativement agréable qui mélange trois genres pour aboutir à un hybride pas si dégueulasse que ça. On a connu Peter Berg en meilleure forme, mais on pourrait presque prendre cela comme un film récréatif, qui n’a pas grand-chose à raconter ou à dénoncer, mais devant lequel on passe un agréable moment grâce au rythme et à un humour qui évite soigneusement les blagues vaseuses et qui peuvent mettre mal à l’aise. Bref, un film pop-corn divertissant, idéal un dimanche soir pour se remettre la patate avant la semaine.

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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