mars 29, 2024

Archive DC Batman 1964/1965

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Résumé :

Une anthologie des Batman sortis en 1964 et en 1965.

Avis :

Grâce à l’avènement des super-héros au cinéma, les hommes et femmes masqués sont devenus des icônes pour beaucoup de jeunes gens et de jeunes adolescents. On peut même dire qu’ils ont remplacé allègrement les héros de manga qui ont bercé les trentenaires, comme Dragon Ball Z, Les Chevaliers du Zodiaque ou encore Cobra. Est-ce mieux ou moins bien ? On n’en sait rien et on s’en fout. Tout ce que l’on peut en déduire c’est que ce phénomène est dû au cinéma et aux progrès dans les effets spéciaux, permettant aux comics américains de se transposer sur grand écran. Et comme le cinéma est tenu par Hollywood, il faut être très curieux pour voir et montrer Naruto, One Piece et autres mangas dans les salles obscures. Ou habiter Paris, car les distributions des mangas en films sont catastrophiques. Quoiqu’il en soit, le super-héros américain a supplanté le super saiyan. Et bien souvent, il est important de voir la genèse de ces super-héros pour comprendre le détour qu’ils ont pris, pour devenir plus sombres et plus réalistes. Alors pour l’univers Marvel, il y a les intégrales par année pour Spider-Man, X-Men et consorts, et chez DC, il y a eu les Archives DC, qui n’ont malheureusement pas eu le succès escompté. Retour sur le dernier tome des aventures de Batman, entre 1964 et 1965.

Comme on l’a montré précédemment sur le premier tome de ces intégrales, ces histoires ont assez mal vieilli. Et pourtant, quand on prend le temps de lire la préface, on comprend tous les changements qui ont été opérés pour faire de Batman ce qu’il est devenu dans les années 60. Les recherches scientifiques étant à un stade de découverte très poussé, les différents scénaristes s’en sont inspirés pour faire des histoires. C’est ainsi que sur plusieurs scénarios, on se retrouve avec des explications assez bancales concernant le pourquoi du comment. Ainsi, la première histoire qui voit Batman contre l’homme fort d’un cirque nous explique des choses sur le cerveau et la perception des ondes musicales qui peuvent rendre agressif. Difficile de croire à ce genre d’explications, surtout maintenant, où les avancées technologiques ont fait un immense bond en avant. Mais ce qui choque le plus dans ces histoires, c’est la mièvrerie ambiante autour des deux personnages principaux. Batman et Robin ne se posent jamais de questions, ils affrontent les malfrats sans grande peur et certaines scènes d’action sont tout bonnement improbables. On peut voir nos deux compères faire des bonds et des retournements qui n’ont absolument aucun sens, ou alors évitant des pièges de manière grotesque. La redondance des histoires est aussi assez pénible. On retrouve le même schéma narratif, avec des voleurs et des cambrioleurs qui prennent un butin, qui font galérer Batman, puis ce dernier trouve la solution et les fait arrêter. A la longue, c’est un peu pénible et on sent un certain ennui. Maintenant, il faut remettre l’objet dans son contexte historique. Le public visé n’est plus le même qu’aujourd’hui. Nos mœurs ont changé et la société est plus violente. L’attente est aussi très différente, recherchant une certaine maturité dans le rôle des super-héros. Du coup, la fraîcheur de cette anthologie l’emporte sur une redondance scénaristique plutôt lourde.

Au niveau du dessin, on reste dans quelque chose de très enfantin et de très old school. Les couleurs sont assez flashy et on est loin de l’aspect sombre de notre héros. On voit bien que le public visé est très enfantin. Tout comme les méfaits commis par les malfrats sont bien gentils, ne constituant que des vols d’objets prisés. Alors c’est assez rigide par moments, mais cela reste agréable et il est intéressant de comparer les dessins d’aujourd’hui avec ceux de la belle époque. La bonne surprise viendra aussi de la rencontre avec deux grands méchants, Le Pingouin et Le Sphinx. Mais ils sont bien loin de l’image que l’on a d’eux aujourd’hui. Le Pingouin est toujours dodu et vilain, mais il a un air ridicule avec son parapluie en guise de balai volant. Le Sphinx n’est pas forcément aidé par son costume très kitsch, mais qui plus est, il a un passage ahurissant où il se transforme en une sorte de culbuto. Bref, même si cela fait plaisir de les revoir (surtout que le personnage du Sphinx n’avait plus été vu depuis près de 20 ans !), on les préfère largement avec leur design de maintenant.

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Au final, Archives DC Batman 1964/1965 est moins intéressant que le premier volume même s’il recèle quelques passages sympathiques. Il faut dire qu’après la première vague de nostalgie, il arrive la seconde vague de lassitude et on peut voir que Batman a plutôt bien vieilli avec les histoires d’aujourd’hui. Néanmoins, cet ouvrage demeure une jolie porte sur le passé qu’il est agréable de découvrir pour voir toute l’évolution du personnage.

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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