avril 24, 2024

Charlie Says

De : Mary Harron

Avec Matt Smith, Merritt Wever, Hannah Murray, Sosie Bacon

Année: 2019

Pays: Etats-Unis

Genre: Biopic

Résumé:

Le film traite de Charles Manson, et en particulier l’influence qu’il a eue sur une jeune femme de 19 ans.

Avis:

Mary Harron est une réalisatrice qu’on peut aisément qualifier de culte, puisque c’est elle qui a réalisé le thriller « American Psycho« . Ce qui est étrange avec Mary Harron, c’est que malgré le culte qu’il y a eu autour de son film, la cinéaste américaine a bien eu du mal à se bâtir une carrière de cinéma. Depuis « American Psycho« , Mary Harron n’a fait que quatre films en dix-neuf ans, et si vous voulez revoir le nom de Mary Harron plus souvent, alors il faudra aller à la télévision, puisque la réalisatrice a travaillé sur tout ce qui se fait de mieux en matière de série, « Oz« , « The L World« , « Six Feet Under« , Big Love » et bien d’autres…

Le dernier film de Mary Harron sorti en 2013 s’arrêtait sur le destin d’Anna Nicole Smith, playmate au destin tragique. Après six ans d’absence, Mary Harron est de retour aux affaires et cette fois-ci, elle a dans son viseur la secte du tueur Charles Manson et surtout trois des filles qu’il a embrigadées pour commettre l’irréparable.

Bon, Mary Harron qui s’attaque à Charles Manson, autant dire que le projet, rien que sur le papier, donne sacrément envie et une fois sorti de la séance, même si le film est plus sage qu’on ne l’aurait imaginé, il n’en demeure pas moins intéressant, car à travers des flashbacks très bien fichus, la cinéaste explore les manipulations de Manson sur ses adeptes et la fascination folle de ces dernières pour lui, pour ses paroles. Si Mary Harron déçoit quelque peu en livrant un film trop propre, les portraits qu’elle en tire demeurent passionnants et rien que pour cela, « Charlie Says » mérite qu’on s’y arrête.

Karlene est une jeune diplômée qui est envoyée dans un pénitencier de Californie pour donner des cours à des détenues femmes. Dans cette prison, elle a aussi en charge trois jeunes femmes qui ont été les investigatrices des commandements de Charles Manson. Initialement condamnées à la peine de mort, leur peine est finalement commuée en peine de réclusion à perpétuité. Karlene devient alors le témoin des transformations personnelles des trois prisonnières qui prennent peu à peu conscience de la réalité de leur crime atroce.

À Hollywood, cette année, on dirait bien que Charles Manson a la coté, puisqu’après Quentin Tarantino et indirectement David Fincher, pour la première saison de « Mindhunter« , voici que débarque pour une troisième fois Charles Manson sur les écrans. Enfin ici, Charles Manson va apparaitre de manière différente, puisque le criminel en lui-même n’est pas l’idée de base de Mary Harron, qui préfère s’arrêter sur celles qui ont tué pour Charles Manson, surtout celles qu’il a convaincues.

Ici, le scénario ne fait pas le procès de Charles Manson. Non ici, la réalisatrice a décidé de parler de l’embrigadement et de l’influence qu’il a pu avoir sur ces jeunes femmes ordinaires que rien ne laissait présager qu’elles deviendraient des meurtrières en puissance. « Charlie Says » porte très bien son titre (« Charlie a dit »), car c’est la base de cette histoire et de ce point de vue. Jouissant d’une écriture très fine, Mary Harron, à travers de très bons flashbacks, a décidé de tout raconter. Les rencontres, les premiers mots qui obligent à se remettre en question, une certaine idée du monde et de l’homme idéal, comment l’emprise petit à petit fait son œuvre. Le scénario que tient entre les mains Mary Harron est aussi simple dans sa ligne directrice qu’il est complexe et même osé dans la direction qu’il prend. De fil en aiguille, la réalisatrice nous passionne pour ces jeunes femmes qui finiront bien par se remettre en question et par cet homme, génie du mal, qui est arrivé à entrainer beaucoup trop de monde.

« Charlies Says« , c’est aussi une mise en scène qui parfois est terriblement simple, allant parfois dans le déjà-vu. Puis d’un coup, cette mise en scène simpliste devient forcée, féroce, tragique, et même un poil gore et malaisant. On retrouve alors l’ambiance qu’on aime chez Mary Harron. Puis la réalisatrice sait comment faire monter la tension et l’intérêt, la pression et le suspens.

Enfin, « Charlie Says« , c’est un casting étonnant. C’est un casting peuplé de jolies surprises. Prenant des têtes connues sans pour autant faire appel à des stars, ce casting, entre Matt Smith presque terrifiant en Manson, ou Hannah Murray, Sosie Bacon, Marriane Rendón ou encore Chace Crawford qui casse son image de beau gosse, « Charlies Says » assure le spectacle, les intrigues, les fascinations et les émotions.

Très bonne surprise donc que ce « Charlie Says« . Pour son cinquième long-métrage, Mary Harron frappe fort si l’on peut dire ainsi et livre un film qui étudie l’embrigadement. Bien écrit et passionnant, on se laisse prendre dans les filets de l’intrigue et on suit cette dernière piqué à vif jusqu’au bout.

Note : 16/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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