décembre 13, 2024

Pop Evil – Pop Evil

Avis :

Certains groupes mettent plus de temps que d’autres à percer. Ce fut le cas pour Pop Evil, fondé en 2001 autour de Leigh Kakaty et jouant dans un rock qui tend parfois vers le métal et parfois vers la pop, d’où le nom du groupe qui laisse peu de doute sur les chemins empruntés par la formation. Après plusieurs EP, le groupe américain sortira son premier album en 2008 avec Lipstick on the Mirror, mais connaîtra un succès certain en 2011 avec War of Angels. Dix ans, c’est ce qu’il aura fallu au groupe pour sortir de l’anonymat et s’imposer dans un milieu assez difficile. En effet, jouant sur deux tableaux, le groupe aura du mal à convaincre les métalleux qui y verront un simple groupe de pop rock et les amateurs de pop ne seront pas forcément convaincus par l’aspect rock parfois rude que la formation arbore. Bref, un vrai casse-tête qui n’empêche pas Pop Evil d’exister de sortir un cinquième album ayant pour patronyme le nom du groupe. Un choix qui montre que la formation est droite dans ses baskets, sachant ce qu’elle veut et où elle va. Un cinquième album intéressant à plus d’un titre malgré sa dichotomie propre à Pop Evil.

Le skeud débute avec Waking Lions, un morceau très hard, avec de gros riffs assez lourds. Dès le départ, le groupe démontre sa volonté de taper fort tout en montrant un aspect doux avec un refrain fédérateur et dans lequel le chanteur montre ses qualités vocales. Rien de bien transcendant dans cette piste si ce n’est son côté entêtant et mercantile qui fait que tout ça reste bien en tête au bout d’une seule et unique écoute. Néanmoins, Pop Evil surprendra son public avec Color Bleed, qui emprunte résolument son rythme et son style à Body Count. Car oui, avec ce titre, le groupe se lâche et fait une sorte de rap avec de gros riffs bien lourds et puissants. Alors certes, on est loin de la virulence du groupe de Ice T, mais cela est très étonnant de la part de Pop Evil de livrer une telle plage et c’est même intéressant dans le sens où la formation sort complètement de sa zone de confort. L’essai sera plus concluant avec Art of War qui baigne dans le même style malgré des riffs moins lourds et plus punk dans la façon de faire. La recette marche, le refrain très rock punchy permet des transitions vraiment nerveuses à la gratte et l’ensemble est vraiment bien foutu. On restera plus de marbre devant Ex Machina qui essaye d’être très pêchu mais qui s’enlise avec un refrain un peu moins percutant que le reste. Dans cette première moitié, seul Be Legendary fera office de titre à part avec son aspect pop rock mou du gland et qui ne prend pas vraiment de risque. Il est d’ailleurs étonnant de voir le groupe choisir ce titre comme premier single pour vendre le skeud.

La lente descente vers la pop se fera avec Nothing but Thieves, un long titre de plus de six minutes, ce qui n’était jamais arrivé au groupe. Essayant de construire quelque chose de plus complexe et d’aller plus vers une atmosphère qu’un titre carré et stéréotypé, Pop Evil offre un morceau qui noie le poisson avec quelques effets de style, ne démarrant vraiment qu’à partir de deux minutes et n’arrivant jamais à trouver une véritable structure digne de ce nom. Ce n’est pas désagréable, mais cela reste assez anecdotique. Par la suite, la seconde moitié de l’album sera plus tendre, plus molle et donc moins incisive. Tout cela commence avec A Crime to Remember qui fait écho à Imagine Dragons. A un tel point que l’on pourrait croire à du plagiat. Globalement, le son passe, mais il y a une vraie rupture avec la première moitié de l’album, Pop Evil montrant ses deux facettes de façon très directe, très frontale, peut-être un peu trop. Avec God’s Dam, le groupe nous sert son côté pop rock grunge avec des années de retard et ce n’est pas avec When we Were Young que tout cela va s’arranger. Néanmoins, le titre demeure assez attachant avec son refrain catchy et son aspect estival. Si l’album est sorti en Février, il fait un parfait son pour les vacances au soleil, à la cool. Birds of Prey est dans le même carcan et c’est avec Rewind que le groupe clôture son skeud, une ballade, passage obligé, mais qui demeure plutôt bien fait.

Au final, Pop Evil, le dernier album du groupe du même nom, est un pot-pourri de ce que propose le groupe depuis ses débuts, une alternance perpétuelle entre un rock proche du métal et un rock très proche de la pop. Une double facette qui peine à convaincre pour les puristes de la musique, mais qui se veut fédératrice et finalement assez agréable. Alors certes, ce n’est pas la panacée, mais le groupe a le mérite d’être honnête dans sa démarche et de ne tromper personne avec un album finalement sympathique bien qu’anecdotique.

  • Waking Lions
  • Color Bleed
  • Ex Machina
  • Art of War
  • Be Legendary
  • Nothing but Thieves
  • A Crime to Remember
  • God’s Dam
  • When we Were Young
  • Birds of Prey
  • Rewind

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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