octobre 12, 2024

Les Fourmis – Bernard Werber

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Résumé :

Le temps que vous lisiez ces lignes, sept cents millions de fourmis seront nées sur la planète. Sept cents millions d’individus dans une communauté estimée à un milliard de milliards, et qui a ses villes, sa hiérarchie, ses colonies, son langage, sa production industrielle, ses esclaves, ses mercenaires… Ses armes aussi. Terriblement destructrices.
Lorsqu’il entre dans la cave de la maison léguée par un vieil oncle entomologiste, Jonathan Wells est loin de se douter qu’il va à leur rencontre.

Avis :

En 1991, le premier tome des fourmis inaugure une trilogie censée être incontournable dans le paysage littéraire, mais surtout la révélation d’un auteur talentueux : Bernard Werber. Si l’on ne peut contester cette seconde affirmation, le statut de chef d’œuvre, à tout le moins d’excellent roman, des fourmis peut l’être. Non pas avant la lecture (les avis sont majoritairement très bons), mais au fil des pages l’on prend conscience de certains détails qui, accumulés ensemble, engendrent une opinion mitigée. La faute sans doute à l’image faussée que l’on se fait du livre à force d’entendre de multiples encensements et à un concept de départ plus qu’original. En somme, c’est comme regarder une bande-annonce et se rendre compte que le film respecte partiellement ses promesses.

Tout d’abord, il est bon de noter que l’idée initiale jouit d’une rare singularité : écrire un roman sous le point de vue de petits insectes (en apparence insignifiants), mais vivant en société sous une hiérarchie très marquée. Autre contrainte : implanter une seconde histoire vue sous l’angle des humains. En cela, l’équation paraît improbable et impossible à relier. Pourtant, le parallèle entre notre civilisation et celle des fourmis possèdent plus de points communs qu’on pourrait le croire. À ce titre, les incursions de l’encyclopédie du savoir relatif et absolu méritent à elles seules que l’on se penche sur le livre. Entre réflexions philosophiques et observations scientifiques, ces trop brefs passages sont comme la Bible de l’univers de l’auteur.

Mais (parce qu’il y en a un) cet exploit ne tient pas la distance et, finalement, apparaîtra en demi-teinte en milieu de parcours. Les séquences des fourmis paraissent bien documentées, mais leurs tribulations, ainsi que les guerres intestines ne sont guère surprenantes. On a l’impression de regarder tantôt un documentaire animalier, tantôt de plonger dans un monde de fantasy où les insectes dominent la planète. Le fait que les fourmis soient caractérisées par des numéros (exception faite des reines) n’aide pas à l’immersion. On est témoin certes, mais nullement impliqué ou intéressé par les événements. Hormis quelques exceptions, les fourmis sont assignées à une tâche précise et n’y dérogent pas. Cette spécialisation renforce leur fonctionnement, mais dégage une certaine froideur.

Malheureusement, la partie des humains est encore plus décevante. Cette sous-intrigue recèle des ficelles d’une banalité sidérante. À la suite d’un héritage, une famille emménage dans une nouvelle demeure. Là, le mari découvre une cave étrange. En dépit des avertissements explicites de son oncle, il s’y rend et… disparaît. Avant cela, c’est son quotidien et sa petite enquête sur son aïeul qui l’occupe. Le rythme est lent, presque apathique et l’on s’ennuie ferme. De fait, les protagonistes sont aussi impersonnels (voire plus) que les fourmis elles-mêmes. Leurs réactions sont attendues, incompréhensibles ou pas crédibles pour un sou. Faites votre choix. Mis à part la présence fantomatique d’Edmond Wells, c’est le calme plat à l’horizon.

Et cela s’étale sur l’entièreté (ou presque) du roman. Les aventures des fourmis dans leur habitat ou en milieu hostile. Les péripéties de la famille Wells et de gendarmes pas très dégourdis qui s’enfoncent et disparaissent dans cette fichue cave. L’ensemble forme une intrigue ennuyeuse, bancale et pas vraiment passionnante. Il faut attendre les dernières pages et la confrontation entre les deux mondes pour que les choses deviennent intéressantes. On retiendra surtout la tentative de communication et le final qui appelle le deuxième tome. En revanche, l’explication de la cave est hautement improbable et l’on a tendance à penser : « Tout ça, pour ça ! »  Un argument un peu prévisible et facile compte tenu de ce que l’on pouvait escompter.

En conclusion, Les fourmis est une déception. Encensé par les fans de Bernard Werber et la critique, le livre qui l’a révélé s’avère surestimé. Protagonistes peu attachants, intrigue cousue de fil blanc sans grandes surprises, longueurs permanentes, ce premier tome se montre laborieux et ennuyeux. Un roman qui vaut surtout pour les passages de l’encyclopédie du savoir relatif et absolu où la véracité qui en découle permet une réflexion personnelle. Pour le reste, Les fourmis ravira surtout les ethnologues (et les étudiants de la discipline), mais a tout de même le mérite de poser les bases de l’imaginaire de l’auteur. C’est sans doute sur ce point que le livre pèche principalement : à la fois prometteur, dense et tellement curieux que ce premier ouvrage n’est rien d’autre qu’une entame, une porte ouverte dans la tête de Bernard Werber. En espérant que la suite entre dans son cerveau…

Note : 11/20

Par Dante

MickeyNote de Trasher: 16/20

IscarioteNote de Iscariote: 14/20

top-15-actrices-de-hollywood-julia-robertsNote de Erin: 11/20

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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