De : Nils Tavernier
Avec Jacques Gamblin, Laetitia Casta, Bernard Le Coq, Florence Thomassin
Année : 2019
Pays : France
Genre : Drame
Résumé :
Fin XIXème, Joseph Ferdinand Cheval, est un simple facteur qui parcourt chaque jour la Drôme, de villageen village. Solitaire, il est bouleversé quand il rencontre la femme de sa vie, Philomène. De leur union naît Alice. Pour cette enfant qu’il aime plus que tout, Cheval se jette alors dans un pari fou : lui construire de ses propres mains, un incroyable palais. Jamais épargné par les épreuves de la vie, cet homme ordinaire n’abandonnera pas et consacrera 33 ans à bâtir une œuvre extraordinaire : « Le Palais idéal ».
Avis :
Nils Tavernier est le fils du grand Bertrand. Il se fit d’abord connaître en tant que comédien pendant près d’une vingtaine d’années. Puis au début des années 2000, il commence à réaliser, courts-métrages et documentaires vont faire sortir son nom, et surtout son prénom, pour finalement n’être plus qu’un nom. Aujourd’hui oscillant entre documentaire et fiction, Nils Tavernier est un réalisateur confirmé qui signe avec « L’incroyable histoire du facteur Cheval« , son troisième film de fiction.
Mettre en scène la vie de Joseph Cheval est une très bonne idée, surtout que la vie de l’homme a tout d’un film et l’homme a laissé une très belle marque dans le paysage français. Porté par un joli bouche à oreille et au vu de la bande-annonce, le nouveau film de Nils Tavernier, qui retrouve pour l’occasion Jacques Gamblin, avait tous les ingrédients réunis pour être fabuleux, prenant et bouleversant. Et si l’histoire est belle au possible, si Nils Tavernier a soigné son film, je dois avouer avoir une petite déception à la sortie de ma séance, car finalement, malgré toutes ses qualités, « L’incroyable histoire du facture Cheval » résonne comme un film scolaire, lisse et finalement plus intéressant que touchant et émouvant, et c’est bien dommage.
Joseph Ferdinand Cheval est un simple facteur qui habite dans la Drôme. Chaque jour, il parcourt plusieurs dizaines de kilomètres à pied pendant ses tournées, où il se plaît à rester seul. Oui, le facteur Cheval n’aime pas vraiment la compagnie des gens, c’est un homme à part, qui a quelques soucis de sociabilité. Ayant perdu sa femme, Cheval se remarie avec Philomène, une femme veuve et solitaire. De cet amour, va naître un enfant, une petite fille du nom d’Alice. Ne sachant pas comment s’y prendre avec les enfants, il va naître une drôle d’idée dans la tête du facteur Cheval. Et s’il construisait le palais idéal pour sa belle Alice. Le projet d’une vie, puisque c’est seul qu’il va construire effectivement ce palais et il va mettre trente-trois ans pour le bâtir.
« L’incroyable histoire du facteur Cheval » est un film duquel je ressors assez embêté, ou du moins assez partagé. Dans le fond, je ne peux pas dire que j’ai passé un mauvais moment devant ce film. Et d’ailleurs, avec une telle histoire, comment passer un mauvais moment ? C’est impossible, surtout quand on retrouve Nils Tavernier derrière la caméra.
« L’incroyable histoire du facteur Cheval« , c’est un film à l’esthétisme superbe. C’est un film qui respire le travail pour offrir le plus beau possible à l’écran. C’est un film à la reconstitution parfaite. Ici, Nils Tavernier nous plonge sans mal dans cette époque, dans cette histoire et les quarante ans de la vie de cet homme qui défilent devant nous sont en permanence intéressantes.
De plus, le film est tenu par un Jacques Gamblin très convaincant. Un Jacques Gamblin qui démontre encore une fois le talent dont il est capable. Laeticia Casta, Louka Petit-Taborelli, Natacha Lindinger, Bernard Le Coq complètent ce casting, trouvant de belles places et de jolis rôles.
Mais voilà, si le film a ses bons et ses beaux côtés, je dois dire qu’il manque à cette « … Incroyable histoire du facteur Cheval » de la vie, du souffle, de la douleur. La vie de ces personnages est très loin d’être facile et leur parcours est semé de drames et pourtant, je n’ai pas été ému ou bouleversé par cette histoire. C’est beau, c’est bien, et c’est peut-être trop bien fait, car au final, à force de trop bien faire, Nils Tavernier offre un film lisse, où tout se passe comme ça doit se passer. On suit alors cette vie extraordinaire avec l’attente que le film nous emporte vraiment et ça n’arrivera pas.
Résultat, « L’incroyable histoire du facteur Cheval » est beau, mais il mérite plus d’émotion. C’est un film qui est plus intéressant pour son histoire que prenant et c’est bien dommage, car ça lui fait défaut. Après, comme je le disais, le moment fut loin d’être mauvais et je reste heureux de la découverte… Surtout pour son histoire…
Note : 13/20
Par Cinéted