avril 19, 2024

Edmond

De : Alexis Michalik

Avec Thomas Solivérès, Olivier Gourmet, Mathilde Seigner, Tom Leeb

Année : 2019

Pays : France, Belgique

Genre : Drame, Comédie

Résumé :

Décembre 1897, Paris. Edmond Rostand n’a pas encore trente ans mais déjà deux enfants et beaucoup d’angoisses. Il n’a rien écrit depuis deux ans. En désespoir de cause, il propose au grand Constant Coquelin une pièce nouvelle, une comédie héroïque, en vers, pour les fêtes. Seul souci : elle n’est pas encore écrite. Faisant fi des caprices des actrices, des exigences de ses producteurs corses, de la jalousie de sa femme, des histoires de cœur de son meilleur ami et du manque d’enthousiasme de l’ensemble de son entourage, Edmond se met à écrire cette pièce à laquelle personne ne croit. Pour l’instant, il n’a que le titre : « Cyrano de Bergerac ».

Avis :

Alexis Michalik, c’est un touche-à-tout, et alors qu’il n’a « que » trente-sept ans, sa carrière est plus qu’honorable. Acteur, scénariste, metteur en scène, réalisateur, cela fait plus de quinze ans maintenant qu’Alexis Michalik passe d’un projet à l’autre avec la reconnaissance qui va avec. Si l’homme a beaucoup joué au cinéma, il est surtout animé par les flammes des planches, et pour preuve, il suffit de voir toutes les pièces qu’il a mises en scène, dans lesquelles il a joué, et même les pièces qu’il a écrites. D’ailleurs, « Edmond« , qui est son premier long-métrage, est un film tiré d’une pièce qu’il a écrite. Une pièce qui a remporté par moins de cinq Molière s’il vous plaît.

Après avoir donc triomphé sur les planches, voici, qu’ »Edmond » apparaît sur les écrans et pour son premier film, on peut dire qu’Alexis Michalik a fait fort, puisque son film est un petit coup de maître. Un coup de maître aussi hilarant qu’il est intéressant. Un premier coup de maître qui déclare aussi bien son amour du théâtre que du cinéma. Un film bourré de drôlerie, d’idées, d’histoire, de personnages tous plus adorables les uns que les autres. Un film qu’on ne voit absolument pas passer, d’ailleurs, c’est même un peu frustré qu’on voit la fin arriver alors qu’on aurait adoré passer encore plus de temps avec ces personnages. Bref, bien plus qu’un coup de cœur, c’est un coup d’amour !

Paris, Décembre 1897, Edmond Rostand est un jeune poète qui a de l’idée, mais qui n’arrive à rien. Il a bien écrit quelques pièces, mais toutes ont été des fours. Ami avec la légendaire Sarah Bernhardt qui, malgré les échecs, reste en admiration et certaine du talent du jeune homme, un jour, cette dernière propose une rencontre entre Rostand et le célèbre acteur Constant Coquelin. Par désespoir d’être un poète bientôt maudit, Edmond propose des idées qui lui passent par la tête. Un personnage qui aurait un grand nez. Un personnage de poète flamboyant. Une histoire d’amour tournée à la comédie et contre toute attente, Coquelin accepte et décide d’en faire sa prochaine pièce qui joue dans un mois et comme il se plaît à le dire,  » – Cette pièce sera très bien, il faut juste l’écrire … ». Edmond a donc un mois pour écrire ce qui deviendra « Cyranoc De Bergerac ».

« Edmond« , c’est une comédie d’une grande intelligence et finesse. C’est une comédie qui sait aussi bien allier le divertissement et l’histoire. C’est une comédie devant laquelle il est impossible de ne pas s’amuser, tant les gags, les situations, mais aussi les personnages, sont très bien pensés et très bien amenés. « Edmond« , c’est un tourbillon qui ne s’arrête jamais. L’intrigue est rudement menée et elle nous tient en haleine, voire même en suspens, alors même que l’on connaît déjà la fin de l’histoire. Alexis Michalik a finement mené ses scènes, « Edmond » s’amuse de son histoire, tout en délivrant un beau message. Dans « Edmond« , rien n’est impossible, il faut s’accrocher, persévérer, mais rien ne se fait sans effort. Si le film tient un ton léger et drôle pendant tout son long, il aborde aussi le processus de création. On est littéralement plongé dans la création presque au jour le jour d’un chef-d’œuvre, et à travers cette idée terrible de raconter l’urgence de son créateur, le film parle du travail de metteur en scène, ce qu’Alexis Michalik connaît très bien et c’est peut-être aussi pour ça qu’ »Edmond » résonne si juste. Tout comme le film respire le théâtre, et finalement, cette histoire et les difficultés qu’elle rencontre sont toujours d’actualité, tout comme beaucoup d’autres sujets que le film aborde.

Si le film est un véritable plaisir à regarder, il est aussi un véritable plaisir à écouter, car en plus d’être parfaitement joué (Thomas Solivérès trouve enfin un rôle qui le met parfaitement en avant, c’est une très belle révélation, il est tellement bon quand il est dépassé par les évènements, quant à Olivier Gourmet, il est génial au possible), Alexis Michalik a très bien su mettre en avant les vers d’Edmond Rostand. On peut même dire qu’il a fait un travail de dingue pour que tout soit naturel, évident, et rien ne fasse en trop ou soit lourd. « Edmond« , c’est donc de la poésie pendant deux heures.

Plongé dans une photographie somptueuse signée Giovanni Fiore Coltellacci (oui, c’est tellement beau qu’on se doit de le citer pour tout le travail), tenu par une troupe de comédiens aussi hilarante que vraiment émouvante, Alexis Michalik a raconté de la plus belle des manières la création de « Cyrano de Bergerac ». Il nous a amusés, il nous a tenus, il nous a faits même pleurer. Bref, le film est une réussite et est d’ores et déjà l’un des meilleurs films de cette année 2019. Bref, rien à redire, si ce n’est bravo, merci et merde pour la suite Mr Michalik !

Note : 18/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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Une réflexion sur « Edmond »

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