avril 26, 2024

Monster Magnet – Mindfucker

Avis :

Trouver le succès quand on évolue le rock et le métal, c’est parfois très rapide, et parfois très long, voire impossible. En effet, malgré une démocratisation du genre, le rock et le métal sont des styles qui passent peu souvent à la radio, tout du moins en France, et certains groupes galèrent pour trouver une certaine notoriété. Sauf s’ils sombrent dans la pop dégoulinante et la ballade de base pour plaire aux ménagères. Bref, certains groupes connus aujourd’hui n’ont pas tout le temps eu le vent en poupe et loin s’en faut pour Monster Magnet. Fondé en 1989 autour du charismatique Dave Wyndorf dans le New Jersey, le groupe ne va connaître de véritable succès que dix ans après sa création après le sixième album Powertrip. Si avant ça le groupe avant une certaine notoriété, c’était principalement grâce à leur style si particulier qui mélange les genres sans se poser de questions. Entre Stoner, Métal, Hard et parfois Punk, Monster Magnet est un groupe hybride qui gagne ses galons grâce à une énergie débordante et une technique hallucinatoire. Cependant, les différents changements de line-up ou encore de labels ont toujours fragilisé le groupe qui arrive pourtant à s’en sortir à chaque fois. Et Mindfucker, le douzième album du groupe, ne fait pas exception à la règle, car c’est tout simplement incroyable.

Le skeud débute avec Rocket Freak et on sent de suite les appartenances du groupe. Entre Hard et Punk, le groupe balance la sauve rapidement et ne se laisse pas décontenancer par les variations de rythme. Très rapidement, la rythmique emporte tout sur son passage et on a une furieuse envie de bouger la tête dans tous les sens. La voix grave et si caractéristique du chanteur donne une énergie folle et les solos de gratte sont tout simplement dantesques. Bref, d’entrée de jeu, Monster Magnet montre qu’il est en grande forme, et qu’il ne se formate pas à un seul style. Ce qui sera confirmé par la suite avec Soul, sorte d’enfant terrible de Black Sabbath et Queens of the Stone Age. Plus posé en termes de rythmique que le morceau précédent, mais aussi plus lourd en ce qui concerne les riffs, le titre est plus puissant et montre crescendo pour atteindre des stratosphères de groove et d’envie de bouger son cul. Avec Mindfucker, le groupe continue sur sa lancée, offrant un bon vieux Stoner des familles avec tout ce qui fait le charme du genre, entre une voix aérienne et des riffs bien gras. Sans compter sur un refrain catchy à souhait qui fonctionne parfaitement. C’est à partir de I’m God que le groupe va commencer un milieu d’album bien différent et plus grandiloquent. Il y a un vrai changement de direction dans les deux titres suivants.

Avec I’m God, le groupe propose un titre plus long, qui possède une vraie ambiance sonore et qui ne démarre pas au quart de tour. Le morceau va monter petit à petit jusqu’à devenir clairement obsédant, entêtant et montrant une technique de grande qualité. Alors il est vrai que sur l’énergie, on perd un peu, même si le refrain est puissant, mais globalement, il y a une recherche pour offrir quelque chose de différent et de plus psychédélique. On retrouvera cela avec Drowning, sur un titre encore plus long et qui va plus loin dans l’ambiance et le psychédélisme. Cependant, encore une fois, le groupe trouve une osmose parfaite entre des riffs parfois discordant et une mélodie insidieuse qui nous pénètre pour ne plus nous lâcher. C’est non seulement efficace mais d’un génie rarement atteint. Par la suite, Monster Magnet va revenir à quelque chose de plus simple. Avec Ejection, le groupe se lance dans quelque chose de plus rock n’roll, de moins lourd d’un point de vue riff, et donc de plus court. Concis et efficace, le titre s’avère un petit repos avec deux titres longs et denses. Enfin, pour les quatre titres suivants, le groupe va revenir à la même recette qu’au départ avec des morceaux entre Rock, Métal et Punk pour un résultat surprenant, entrainant et qui donne toujours une pêche d’enfer comme pour Brainwashed ou encore All Day Midnight.

Au final, Mindfucker, le dernier album en date de Monster Magnet, est une pure réussite et certainement l’une des meilleures choses que l’on ait eues cette année. Non seulement ça pulse sévère quand ça rentre dans le bon vieux rock n’roll, mais en plus de cela, certains titres sont plus complexes, plus longs, plus denses, montrant l’étendue incroyable de ce groupe qui aura mis du temps avant de se faire connaître, mais qui depuis, ne baisse jamais en qualité. Bref, c’est bon et on en redemande.

  • Rocket Freak
  • Soul
  • Mindfucker
  • I’m God
  • Drowning
  • Ejection
  • Want Some
  • Brainwashed
  • All Day Midnight
  • When the Hammer Comes Down

Note : 18/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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