Titre Original : Sanpo Suru Shin’Ryakusha
De : Kiyoshi Kurosawa
Avec Masami Nagasawa, Ryuhei Matsuda, Hiroki Hasegawa, Mahiro Takasugi
Année : 2018
Pays : Japon
Genre : Drame, Science-Fiction
Résumé :
Alors que Narumi et son mari Shinji traversent une mauvaise passe, Shinji disparaît soudainement et revient quelques jours plus tard, complètement transformé. Il semble être devenu un homme différent, tendre et attentionné.
Au même moment, une famille est brutalement assassinée et de curieux phénomènes se produisent en ville. Le journaliste Sakurai va mener l’enquête sur cette mystérieuse affaire.
Avis :
On dirait bien que plus rien n’arrête Kiyoshi Kurosawa, réalisateur japonais qui nous sort depuis quelque temps déjà un, voire deux, film par an et ça, avec toujours autant de qualité. Alors que l’année 2017 a vu arriver en Mars dernier, un Kiyoshi Kurosawa en Français avec Tahar Rahim et Olivier Gourmet dans « Le secret de la chambre noire« , puis en Juin avec un excellent thriller qui s’est très vite imposé comme l’un des films de l’année , »Creepy« , voici qu’arrive déjà le cru 2018.
Kiyoshi Kurosawa est l’un de ces réalisateurs qui a la faculté incroyable de passer d’un style à l’autre et d’aller là où l’on ne l’attend pas. « Avant que nous disparaissions » est un film imprévisible, tout à fait incroyable, car il ose une invasion que l’on n’avait pas encore vue. Suivant un concept passionnant, Kiyoshi Kurosawa nous propose simplement du neuf et bouscule les conventions pour ce genre de film, au point parfois de les réinventer.
Une famille japonaise est brutalement assassinée et seule la jeune fille a survécu. Dans un autre coin de la ville, Narumi part chercher son mari qui est l’hôpital. Il a été admis car il était comme traumatisé quelque part sur une route. Alors qu’un journaliste enquête sur le meurtre de la dite famille, lui comme Narumi vont découvrir une chose aussi invraisemblable que terrifiante. La jeune fille saine et sauve du massacre et le mari de Narumi sont des extraterrestres qui sont là pour collecter des informations sur l’être humain, avant de lancer une invasion qui verra l’espèce humaine exterminée.
Troisième film en moins d’un an pour Kiyoshi Kurosawa et troisième réussite. Changeant encore une fois de style, le réalisateur s’attaque à la science-fiction et nous offre là un excellent film qui ose autre chose dans son style. Un peu comme Denis Villeneuve l’a fait avec « Premier Contact« , Kiyoshi Kurosawa réinvente quelque peu l’invasion extraterrestre.
Sur le papier, « Avant que nous disparaissions » est un film qui parle donc d’une invasion extraterrestre. Le scénario nous présente divers personnages qui sont là pour étudier l’homme afin d’en connaître ses points faibles, lui voler des concepts et construire une machine qui appellera les restes de leurs potes pour éliminer au mieux l’homme de la surface de la Terre. Un scénario déjà vu mais qui, s’il est bien tenu, livre toujours des films intéressants.
Avec un scénario comme celui-là, on s’attend donc à quelque chose, mais à l’écran, c’est un tout autre film qui va nous être présenté. Plus dans l’émotion que dans l’action, même si le film détient d’excellentes scènes, Kiyoshi Kurosawa livre avant tout une belle réflexion sur la différence et les peurs qu’elle peut véhiculer. « Avant que nous disparaissions » est un film qui analyse l’être humain à travers les yeux d’un étranger à la Terre. Ainsi, c’est à travers ces personnages décalés et perturbés que le film proposera des réflexions sur le concept de la famille, la vie, la mort, la propriété, le fait d’être nous-même et qu’est ce qui fait une personnalité. Puis, bien entendu, l’inévitable sujet qu’est l’amour. « Avant que nous disparaissions » est un film dont tous les rebondissements, les décisions, même les plus tordues, finiront par questionner l’amour. Le sentiment amoureux, la flamme qui brûle, le simple fait d’être amoureux de la vie.
Bref, derrière la science-fiction, derrière les petits hommes verts, derrière cette invasion qui se prépare, derrière sa mise en scène incroyable qui s’aventure tour à tour dans le drame, dans le fantastique, dans le film de guerre, dans le polar, derrière tout ça, tout est fait pour parler d’amour. Et si le film était prenant jusque-là, cette dernière touche lui donne un fond fabuleux et l’intrigue en sera d’autant plus touchante et humaine.
On savait Kiyoshi Kurosawa talentueux conteur, et il le prouve encore une fois. Et finalement ce qui est frustrant avec « Avant que nous disparaissions« , c’est le fait de savoir que l’année 2018 est encore loin d’être terminée et l’on tient déjà sûrement l’un de ses meilleurs films.
Note : 17/20
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Par Cinéted