avril 19, 2024

Frontier Saison 1

D’Après une Idée de : Brad Peyton, Rob Blackie et Peter Blackie

Avec Jason Momoa, Landon Liboiron, Zoe Boyle, Christian McKay

Pays : Etats-Unis, Canada

Nombre d’Episodes : 6

Genre : Historique, Aventure

Résumé :

Au 18e siècle, en Amérique du Nord, trappeurs et entrepreneurs s’affrontent pour arracher le contrôle de la traite des fourrures à la Compagnie de la Baie d’Hudson.

Avis :

Il semblerait que les séries télévisées soient devenues un nouvel Eldorado pour les scénaristes. En effet, il s’agit d’un format long, qui peut permettre d’approfondir les personnages et donc de livrer des histoires plus denses. Et si parfois on tourne en rond et que l’on s’ennuie ferme, les dernières choses qui ont fait beaucoup de bruit sont des séries, comme Game of Thrones, Banshee, Sons of Anarchy, Stranger Things ou encore The Handmaid’s Tale. L’autre avantage des séries, outre le temps que l’on peut y consacrer, c’est qu’elles permettent d’explorer en profondeur des pans cachés de l’Histoire avec un grand H. On peut citer Vikings, mais aussi Dowtown Abbey ou encore Band of Brothers. Bref, l’histoire est bien représentée et les séries peuvent mettre en exergue des choses qui nous sont inconnues, comme le fait Frontier. Série très courte de six épisodes de 45 minutes pour la première saison, Frontier propose de partir à la frontière canadienne à la fin du XVIIIe siècle pour suivre les conflits entre marchands de fourrure.

Produite à la fois par Netflix et Discovery, Frontier ne cherche pas à ressembler aux autres séries, si ce n’est dans sa violence et sa façon de présenter des actes assez difficiles. On va donc suivre un conflit important qui met en avant l’Hudson Bay Compagny, un conglomérat de vendeurs britanniques qui exploite le filon de la fourrure. Un homme décide alors de faire tomber la compagnie, Declan Harp et il vit dans les bois avec toute une communauté ralliée à sa cause. Le problème, c’est que la fourrure est un marché lucratif et que les canadiens, les amérindiens, les américains, les français et les anglais se battent cette nouvelle aubaine. Il va alors falloir la jouer fine pour Declan Harp, qui possède aussi un passif avec l’un des gérants de HBC.  Avec un tel scénario, on se doute bien que cette série va mettre en avant des combats, de la violence et un combat un peu sauvage qui se fait si rare sur nos télévisions. Au niveau du scénario, c’est assez intéressant car cette histoire tirée de faits réels est très méconnue de par chez nous. Cela permet donc de voir les exploitations de certaines grosses compagnies et des manières de faire qui ne sont pas toujours légales (pour ne pas dire jamais). Du coup, rien que le postulat de base est intéressant à suivre.

Ensuite, ce sont bien les personnages qui seront au centre de cette histoire. En premier lieu, on va découvrir Declan Harp est un golgoth charismatique magnifiquement interprété par Jason Momoa. Le personnage est trouble, cache un lourd secret (qui sera bien évidemment dévoilé au cours de l’avant-dernier épisode) mais il va se faire attachant car il essaye d’améliorer la vie de chacun, sauf de l’HBC et on comprend vite pourquoi. On va aussi rencontrer Michael Smyth, un jeune anglais qui se retrouve au Canada par le plus grand des hasards. Incarné par Landon Liboiron, on ressent rapidement de l’empathie pour lui car il va choisir ce qui nous semble être le bon camp. On regrettera peut-être son adaptation très rapide, mais cela fait partie du charme de la série. On retiendra aussi Lord Benton, le grand méchant de cette première saison, divinement interprété par Alun Armstrong. Le personnage est un vrai pourri, qui ne connait aucune limite dans la manipulation et la torture, que ce soit psychologique ou physique. Il s’agit vraiment d’un personnage détestable sous toutes les coutures, un véritable méchant.

Mais, ce qui est le plus étonnant dans cette série, ou tout du moins dans cette première saison, c’est la domination des femmes. On ne dirait pas comme ça, de prime abord, et pourtant quand on y repense et que l’on creuse un peu, les quatre femmes présentes sont bien meilleures que les hommes. On va commencer par Grace Emberly, la tenancière de la taverne, qui chapote tout le monde, calme les esprits avec ses deux serveuses et arrive à manipuler tout le monde pour trouver son petit fonds de commerce. On s’attache rapidement à elle et on se rend compte que tout tourne autour d’elle, que ce soit les manigances ou les soins apportés aux personnages. On notera aussi Elizabeth Carruthers, qui va réussir l’exploit d’exploiter la mort de son mari pour faire un mariage arrangé et ainsi faire la nique à tous les hommes pensant détenir le monopole de la fourrure. On aura aussi Sokanon, l’ange protecteur de Declan Harp ou encore Clenna, la chérie de Michael et qui va développer elle aussi un certain sens de l’adaptation. Bref, tout doucement, le féminisme pointe vraiment le bout de son nez et c’est relativement intéressant.

L’autre point fort de la série, c’est sa violence. C’est un peu la mode en ce moment, mais cela montre bien la sauvagerie de l’époque. La série montre aussi à quel point l’homme est bien peu de chose face à l’argent et au commerce. On aura donc droit à des meurtres de sang-froid, des sarcasmes de la part du grand méchant, mais aussi des exécutions, des guerres et d’autres crimes particulièrement violents. Certains personnages seront donc plus psychologiquement instables que d’autres, comme un tueur à gages américains ou encore le capitaine Chesterfield, un homme très impulsif mais aussi très malléable et influençable. Cependant, s’il y a beaucoup de meurtres et de sang, la série n’en fait jamais trop et ne tombe pas dans la surenchère. Les trois showrunners ont trouvé un juste équilibre afin que la série ne sombre pas dans la caricature. Alors il est vrai qu’il y a de grosses ellipses temporelles, mais globalement, tout se tient et les six épisodes passent rapidement.

Au final, la première saison de Frontier est relativement convaincante. Les enjeux sont nombreux et importants, les personnages sont hautement charismatiques et la mise en place de l’époque semble assez fidèle et nous plonge dans un environnement trop peu connu du grand public. Si on peut lui reprocher quelques facilités au sein du scénario ou une propension à se débarrasser rapidement de personnages gênants, Frontier s’assume, va au bout des choses et laisse sur un cliffhanger qui donne envie de savoir la suite, ce qui est plutôt bon signe.

Note : 16/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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