avril 20, 2024

Ally McBeal Saison 3

D’Après une Idée de : David E. Kelley

Avec Calista Flockhart, Greg Germann, Gil Bellows, Courtney Thorne-Smith

Pays : Etats-Unis

Nombre d’Episodes : 21

Genre : Comédie

Résumé :

Charmante, romantique, hystérique, excessive et passionnée, Ally McBeal n’en reste pas moins une brillante avocate qui défend farouchement les intérêts du Cabinet Cage & Fish en suivant ses sentiments.

Avis :

Comme toujours, j’aime commencer mes chroniques par ce que j’appelle un rappel des faits. Lorsqu’on parle de réalisateurs, c’est assez simple, mais lorsqu’on parle d’un showrunner qui est en plein travail sur une série, la tâche s’avère plus ardue, notamment pour ne pas tomber dans le répétitif. Sauf si jamais le showrunner est « livré » en plein milieu de série, comme c’est assez souvent le cas. Bon ici, on n’est pas dans ce contexte-là, et après avoir déjà développé David E. Kelley, je me suis dit que j’irais bien fouiller du côté de la star d’ »Ally McBeal« . Car oui, « Ally McBeal » est une série qui a révélé une certaine Calista Flockhart.

Calista grandit à New York et très vite elle est attirée par le métier de comédienne. La jeune actrice fait ses premières armes dans divers épisodes de séries télé oubliées aujourd’hui, mais c’est sur les planches à Broadway en 1996, que Calista Flockhart commence à se faire grandement remarquer avec deux pièces, pour lesquelles elle décroche de très beaux prix. Elle accroche aussi l’attention de David E. Kelley, qui lui propose de passer des essais à Los Angeles, pour sa toute nouvelle série. Une série comique et romantique, autour d’avocats de Boston… La suite, on la connaît.

Après une deuxième saison bien remarquée, « Ally McBeal » est de retour pour vingt et un nouveaux épisodes et autant dire qu’il s’en passe des choses dans cette saison trois. Empruntant les mêmes sentiers que les précédents, cette saison trois est une saison mi-figue, mi-raisin, dans le sens où elle va offrir autant que très bonnes choses et de très beaux épisodes, que de moments un peu trop poussés et d’autres encore, qui arrivent de manière bien abrupte, au point que c’en est presque bâclé. Ainsi, même si « Ally McBeal » se laisse toujours regarder avec autant de sourire, il est vrai aussi que cette saison peut laisser un petit goût âpre en bouche.

Ally vient de faire une rencontre torride. Alors qu’elle ne s’y attendait pas, en faisant laver sa voiture, Ally a eu un crush avec « le laveur ». On pourrait presque parler de coup de foudre et ce dernier a tout eu l’air d’être réciproque, puisque Joël, ledit laveur, a été irrémédiablement attiré par Ally et ensemble, ils ont fait l’amour dans la voiture d’Ally. Cette aventure aurait pu en rester là, mais le destin se charge de jouer un vilain tour à notre avocate, qui va découvrir que Joël est le fiancé de la cliente d’Ally. Cliente qu’elle a si bien défendue, que cette dernière, Risa, demande à Ally d’être l’une de ses demoiselles d’honneur…

Voilà deux saisons qu’ »Ally McBeal » est entré en scène et elle a trouvé un succès qui ne fait que grandir pour l’instant. Il faut dire que la série de David E. Kelley avec sa galerie de personnages très hauts en couleurs et leurs mésaventures farfelues a de quoi nous accrocher et c’est donc avec plaisir qu’on se laisse entraîner dans de nouveaux épisodes.

Cette saison trois est une saison qu’on va appeler charnière pour la série, car c’est une saison où il se passe énormément de rebondissements (peut-être même un peu trop). Après une première saison qui cherchait à se mettre sur ses rails, après une deuxième qui avait trouvé sa vitesse de croisière, cette troisième va osciller entre les deux sentiments évoqués plus haut, dans le sens où maintenant que l’on connaît les personnages et l’univers, elle va continuer sur sa lancée, tout en essayant de proposer beaucoup de nouvelles choses et nouvelles trames, pour éviter au public de s’habituer, et par prolongement, de s’ennuyer avec quelque chose de désormais classique et déjà vu chez « Ally McBeal« .

Ainsi, pour cela, les scénaristes commencent fort avec une Ally qui couche dans une station de lavage de voitures, ce qui est très loin du personnage. S’ensuivra alors un effet boule de neige assez tordant, plein de gags, de punchlines, de rebondissements et de surprises. Ce qui est assez cool dans cette saison, c’est qu’elle n’est pas avare en rebondissements, et de cas typiquement « McBealien » à travers des clients dont les affaires sont aussi farfelues que le cabinet Cage & Fish. Le trop-plein de cette saison, l’envie de divertir et de ne pas tomber dans un effet « tourne en rond », est certes sa qualité, mais c’est aussi son défaut, car bien souvent la série fait dans le va-vite. Certains cas qui auraient mérité d’être plus développés sont très vite expédiés. Idem, en ce qui concerne le départ de certains personnages, dont une mort en à peine deux épisodes.

On sent aussi que les scénaristes testent des choses sur les personnages, comme ce qui tourne autour de Nelle, qui trahit, part et revient là encore en deux épisodes seulement. Cette troisième saison, en termes de richesse, est sûrement l’une des plus riches et des plus intéressantes, mais c’est aussi, a contrario, peut-être avec celle-ci, qu’ »Ally McBeal » commence lentement sa chute. Mais bon, pour l’instant, malgré son trop-plein, la série demeure un petit plaisir à suivre, et l’on s’amuse de chaque cas, chaque rebondissement et surtout, derrière ça, ce sont les personnages qui font le tout. Des personnages qui malgré des traitements parfois à la va-vite, demeurent des personnages qu’on aime.

Toujours dans ses scénarios, on sera aussi surpris de la modernité d’ »Ally McBeal« , qui au travers des cas qu’elle traite, ou encore au travers ses personnages, aborde des sujets qui sont intéressants. Çà et là, la série parle des dérives d’Internet qui commence à peine, elle parle de féminisme, de femmes à poste dans une société où le patriarcat règne en maître, elle parle de mal-être aussi, de deuil, elle aborde la surmédicamentation (cette psy sous prozac), elle aborde les ruptures amoureuses et leur ravage, elle parle de l’envie d’enfants… Bref, comme je le disais, c’est une saison chargée, et toujours intéressante.

Ainsi, cette troisième saison tient de très bons éléments et d’autres qui nous restent un peu en travers de la gorge. Comme toujours, amusante et déjantée, bien tenue, sans épisode mort ou qui tourne en rond, « Ally McBeal » atteint ici, dans un sens peut-être, son apogée, et a contrario, c’est aussi avec cette saison que des failles commencent à se faire ressentir (franchement, il est difficile de digérer la mort d’un des personnages principaux, tant celle-ci se joue en l’espace d’une heure d’épisode). Quoi qu’il en soit, si un goût en bouche peut avoir quelque chose de légèrement amer, il y a aussi tout le bien autour qui fait que malgré tout, on passe un très, très bon moment de rigolade, de surprise et même d’émotion.

Note : 14,5/20

Par Cinéted

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