avril 20, 2024

DFXX – Drivin’ Me Bad

Avis :

Le rock, c’est une affaire de musique, mais aussi de mode de vie. Etre rock n’roll, sans pour autant vouloir dire de mettre sa vie en danger en abusant de drogues, c’est surtout ne pas se laisser faire et faire ce que l’on a envie quand on en a envie. Cette force de caractère se retrouve dans les riffs des groupes de rock et dans cette volonté de faire bouger les choses, même si cela ne plait pas à tout le monde. C’est d’ailleurs pour cela que le rock n’est pas trop diffusé sur les radios, parce qu’il se fout des modes et des avis des autres. Le rock, il faut que ce soit brut de décoffrage, que ça envoie sur scène, et parfois sur les albums studio. DFXX est un groupe de rock assez étonnant. Premièrement par l’âge des membres du groupe, puisque il y a bien plusieurs dizaines d’années qui séparent les membres du groupe. Deuxièmement parce qu’il s’agit d’un groupe qui vient du Luxembourg et s’il y a bien un pays timide en matière de rock, c’est bien là-bas. Mais DFXX ne désespère pas pour autant et dans son esprit très rock, le groupe décide de sortir son premier album, Drivin’ me Bad, dans des conditions d’enregistrement pas toujours faciles, puisque ce premier skeud a été enregistré dans un bar. Vide, certes, mais du coup, le son s’en ressent un petit peu. Celui nuit-il à l’écoute ? Pas trop.

Le style de DFXX est un rock très proche du hard rock. Le skeud débute avec Taxi, un morceau qui bénéficie d’une introduction un peu étrange avant de lâcher les guitares dans des riffs assez classiques mais bourrés d’énergie et d’envie de faire quelque chose qui bouge bien. L’enregistrement dans des conditions proches du live permet de bien entendre chaque instrument et on va se rendre compte de la forte présence de la ligne de basse, mais aussi d’une batterie classique mais qui fait le job. Le titre est plaisant, si l’on excepte un léger problème de voix. Forcément, avec de telles conditions, le chant n’est pas toujours juste et on perçoit quelques maladresses. La voix étant en plus assez nasillarde, il semble être complexe pour le chanteur du groupe de pousser un peu plus ou de moduler en fonction des tonalités. Qu’importe, Straight va mettre tout le monde d’accord et l’important, ce n’est pas forcément la voix, c’est surtout l’instrumentalisation et l’énergie débordante du groupe qui se ressent dans ce morceau. C’est très entrainant et finalement, on voit que l’on n’a pas à faire à des manches, chacun remplissant parfaitement son rôle. Et des titres puissants, le skeud en possède plusieurs dont Hungry to be Angry qui peut faire penser à ZZ Top malgré un refrain poil faiblard, Sixxteen et ses échappées punk ou encore Ride, très classique mais ultra efficace.

Alors forcément, ce skeud possède toutes les scories d’un premier album. Outre une production un peu bancale avec cet enregistrement qui finalement ne rend pas honneur au groupe, faisant penser à un objet amateur (et même si le groupe ne prétend pas vouloir faire de la musique son métier), on retrouve aussi des titres un peu moins intéressants. On peut par exemple citer The Key, dont les riffs sont surpuissants, mais le titre est un poil trop linéaire si l’on excepte le superbe solo en fin de morceau. Encore une fois, techniquement, c’est irréprochable, mais le morceau est trop monotone. On peut aussi parler de The River, un titre qui se veut doux, mais dont les conditions ne rendant pas honneur et le chanteur n’arrive pas à bien poser sa voix dessus. Il en résulte un titre qui aurait pu être intéressant en studio, mais pas forcément en pseudo live. Enfin, difficile de ne pas évoquer Blind Business et son refrain insupportable ou encore Rotten Candy et son côté punk, mais qui ne fait pas vraiment le job à cause d’un chant trop approximatif, même dans les chœurs. Alors il reste Rose, qui clôture l’album de la plus belle des manières puisqu’il s’agit du morceau le plus abouti, entre douce romance et nervosité contenu, avec en sus, un petit bonus en fin de titre, enchainant les riffs lourds, s’approchant d’un hard rock bien gras et qui fait plaisir.

Au final, Drivin’ me Bad, le premier album de DFXX, est un bon premier album qui donne la pêche et met en lumière un groupe qui pourrait faire des étincelles avec des conditions d’enregistrement un peu plus adéquates. Avec cet album, il est assez difficile de poser un avis juste sur la qualité intrinsèque de chaque morceau tant le son résonne par moments et manque presque de pureté. En fait, on a droit à un live sans public et cela fait très amateur, ce qui est dommage, car quand on voit la qualité technique, on se dit que le groupe pourrait beaucoup mieux.

  1. Taxi
  2. Straight
  3. The Key
  4. Hungry to be Angry
  5. The River
  6. Ride
  7. Sixteen
  8. Blind Business
  9. Rotten Candy
  10. Rose

Note : 14/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=T4EOGL4kbfc[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.