mars 29, 2024

American Assassin

De : Michael Cuesta

Avec Dylan O’Brien, Michael Keaton, Taylor Kitsch, Sanaa Lathan

Année: 2017

Pays: Etats-Unis

Genre: Action

Résumé:

Nouvelle recrue d’une équipe d’élite officiant pour le contre-espionnage américain, Mitch Rapp va suivre un rude entraînement mené par Stan Hurley, formateur légendaire de la CIA. Face à une vague d’attaques terroristes sans précédent à travers le monde, les deux hommes vont devoir s’attaquer à Ghost, un individu aussi dangereux qu’insaisissable, ayant pour intention de déclencher une guerre nucléaire.

Avis :

Quand on s’attelle aux films d’espionnage, on rencontre généralement deux types de métrage. Les productions à l’intrigue complexe et recherchée, comme Spy Game, La taupe ou La mémoire dans la peau. Sous couvert d’un enrobage faussement aguicheur, il y a aussi les films d’action camouflés. Ceux-ci trouvent rapidement leurs limites dans leurs intentions douteuses. Des longs-métrages qui, la plupart du temps, ne dépassent pas le stade du DTV. Or, les voies de la distribution étant particulièrement sinueuses et incompréhensibles, certaines exceptions parviennent à se frayer un chemin jusque dans les salles obscures. C’est le cas d’American Assassin. Un titre qui en dit long sur l’inspiration du metteur en scène et des scénaristes…

Déjà responsable de Secret d’État et de quelques épisodes de Homeland, Michael Cuesta tente une approche différente pour ce film. À savoir, il n’implique pas directement des agents surentraînés, mais un jeune homme avide de vengeance qui a perdu sa compagne lors d’une attaque terroriste. Le fait de ne pas « professionnaliser » la traque des terroristes est intéressant pour plusieurs raisons. On peut espérer un développement émotionnel plus poussé et ambigu qu’à l’accoutumée. De plus, le côté amateuriste et le peu de moyens à disposition de Mitch Rapp (Dylan O’Brien) se veut également un avantage pour offrir un film d’action/espionnage différent.

Et pourtant, le désir de vengeance s’avance bien vite comme un prétexte pour réorienter l’intrigue sur les rails de la décence patriotique si chère à la bannière étoilée. Toutefois, les premiers instants laissaient croire à une progression moins manichéenne qu’escomptée. Malheureusement, on se retrouve avec une succession de poncifs qui n’ont d’autres buts que de vulgariser le problème terroriste et les implications géopolitiques qui en découlent. Le recrutement par une agence gouvernementale, l’entraînement par un vieux de la vieille, la mise en condition sur le terrain… Bref, le schéma narratif est d’une prévisibilité effarante.

D’ailleurs, l’essoufflement même des intentions initiales se vérifie avec des dialogues pauvres qui prêtent à peu de conséquences. On se retrouve alors avec une histoire binaire dont le principal (pour ne pas dire unique) objectif est d’empêcher l’explosion d’une bombe nucléaire. Questions enjeux, American Assassin accuse trois décennies de retard. L’amalgame entre la menace nucléaire qui évoque la guerre froide et le terrorisme au Moyen-Orient présente un résultat aussi navrant que surfait. On en oublie l’électron libre dont les motivations demeurent nébuleuses et les réactions encore plus sombres. La faute à un dénouement facile qui éprouve toutes les difficultés du monde à renverser la situation.

Niveau action, le film se rattrape sensiblement avec son lot de fusillades et d’affrontements entre les valeureux agents secrets et les méchants terroristes (ou les mercenaires, c’est selon). Le rythme se veut énergique et plutôt fluide pour prodiguer un divertissement honnête et néanmoins terriblement sommaire. L’ensemble des séquences demeure percutant, bien que certains passages manquent d’une crédibilité évidente pour justifier le tout. On regrettera également la pauvreté des chorégraphies en combats rapprochés. Ne subsiste qu’une violence assez explicite portée par une séance de tortures qui contraste avec le ton gentillet et très académique du métrage.

Derrière un potentiel initial prometteur, American Assassin se révèle un film d’action basique et sans âme. Les questionnements de départ cèdent vite la place à un discours sans relief où la vengeance et les choix géopolitiques sont remisés à des considérations anecdotiques. L’intrigue accumule les clichés dans une progression certes dynamique, mais très superficielle. Quant à l’aspect espionnage, il ne sert que de prétexte à l’expression de règlements de compte plus ou moins personnel. Un métrage moyen qui se contente du minimum syndical pour étayer des propos surannés et maladroits.

Note : 10/20

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Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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