avril 26, 2024

Obituary – Obituary

Avis :

Le Death métal est un genre qui a connu ses prémices durant les années 80. Et encore, quand on parle de Death métal, ce n’est pas ce qu’il est devenu aujourd’hui, à savoir un genre assez violent, qui s’est décliné par la suite sur différents sous-genres comme le mélodique ou encore le brutal. Si Obituary n’est pas le groupe qui est le plus connu de par chez nous, il n’en demeure pas moins l’un des éléments les plus essentiels au Death. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est l’un des fondateurs du genre, au même titre que Celtic Frost ou Possessed, et que plus de trente après, ils sont toujours présents, aussi bien dans les bacs que sur scène. Alors il est vrai que cela n’est pas un signe de qualité, mais la durée est quelque chose qui ne trompe que rarement. Dixième album du groupe de Floride, cet album qui porte le même nom que le groupe se veut concis, expéditif et surtout, à l’image du groupe sans concessions ni chichis. Et si certains lui reprocheront son aspect trop brut et cette presque volonté de ne pas avancer ou proposer quelque chose de nouveau, Obituary reste fidèle à son crédo et fournit quelque chose de vif, qui respire l’énergie et la scène, malgré une certaine redondance.

Le skeud débute avec Brave, un morceau qui peine à dépasser les deux minutes et qui sera d’une grande violence. Avec une batterie qui tabasse les fûts comme jamais et une rythmique ultra dynamique, le groupe fournit une sorte d’introduction virulente et qui possède de faux airs de Thrash métal. Le chant guttural de John Tardy fait son office et on se surprend même à hurler en même temps que lui « Brave ». Cette violence se retrouvera aussi dans le morceau suivant, Sentence Day, mais qui sera plus musical, dans le sens où plus de la moitié du morceau sera un solo de guitare. Là-dessus, le groupe se montre très généreux et fournit un album finalement très musical malgré la rapidité des compositions et la durée assez faiblarde de l’album dans sa globalité. En effet, Obituary livre des envolées techniques très surprenantes et qui fonctionnent parfaitement. Sentence Day est un exemple parmi d’autres, mais c’est certainement le titre le plus remarquable là-dedans, offrant presque deux minutes de solos absolument remarquables. Et si le groupe arpente le chemin des morceaux rapides et courts, il fera mentir beaucoup de monde avec des plages comme End it Now, dépassant les quatre minutes sans que le rythme soit pour autant plus calme. Toujours aussi rapide et nerveux, les américains livrent un titre proche du metalcore avec un titre surpuissant et d’une efficacité redoutable.

Alors il est vrai que l’on pourra reprocher au groupe de faire toujours la même chose, avec des grattes sur-saturées, du growl puissant et des morceaux calibrés niveau violence, mais finalement, c’est ce qui fait le charme d’Obituary et le groupe reste fidèle à son image, n’évoluant que très peu malgré des morceaux qui dérivent un peu du côté Thrash. D’ailleurs, dans ce skeud, on retrouvera des titres plus posés, plus calmes au niveau de la rythmique, plus lourds, comme A Lesson in Vengeance, qui sera presque en mid-tempo et qui montre que le groupe peut faire des titres lourds sans pour autant aller à deux mille à l’heure. It Lives sera aussi un exemple assez probant malgré la double-pédale omniprésente, car le rythme des guitares permet au chanteur de poser un chant plus lourd, plus long sur la fin des syllabes et ainsi de faire quelque chose de plus accrocheur. On flirte avec le Sludge par moments et cela est fort agréable. Betrayed est aussi un morceau intéressant par sa rythmique plus groove métal et montre que le groupe essaye tout de même de faire des choses différentes à chaque morceau, même s’il garde toujours cette sonorité si particulière. En fait, le principal problème avec ce skeud, c’est que le groupe, à la longue, peut finir par lasser, et cela pour deux raisons. La première est la trop courte durée de l’album, qui fait que l’on en fait vite le tour et que l’on peut avoir un sentiment de lassitude qui intervient assez rapidement. Et la deuxième raison, c’est que l’on sent une certaine redondance dans les morceaux ou tout du moins leur construction, ce qui est dommage. Pour autant, cela n’en fait pas un mauvais album, bien au contraire.

Au final, Obituary, le dernier album en date d’Obituary, est une réussite dans sa globalité. Toujours fidèle au Death qui a fait sa solide réputation, le groupe originaire de Floride offre un effort puissant, rapide, sans fioritures et qui devrait ravir les fans. Et si l’on sent une certaine lassitude à force d’écoute, c’est bien un sentiment de puissance qui ressort en premier et on peut aisément dire que cet album est ce qui se fait de mieux dans le rayon Death, faisant d’Obituary une valeur sûre.

  1. Brave
  2. Sentence Day
  3. A Lesson in Vengeance
  4. End it Now
  5. Kneel Before Me
  6. It Lives
  7. Betrayed
  8. Turned to Stone
  9. Straight to Hell
  10. Ten Thousand Ways to Die

Note : 16/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=tEznVpX4MBE[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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