avril 20, 2024

Horisont – Sudden Death

Avis :

Il y a certains groupes qui arrivent à bien cacher leur jeu et leur style. Prenons Horisont, groupe suédois, qui s’est fondé au début des années 2000 à Göteborg, ville réputée pour sa scène Death Métal. Affichant des pochettes assez équivoques, et des titres qui laissent songer à du métal pur jus, le groupe joue pourtant un Rock très old school, faisant écho à du Dire Straits avec quelques éléments de Black Sabbath. On retrouve des effets bluesy, quelques longs solos de gratte et un clavier qui prend beaucoup de place. Bref, on est loin du Death, aussi bien dans le fond que sur la forme. Avec Sudden Death, les suédois proposaient en 2020 leur ultime album, puisqu’ils ont pris la décision de se séparer. Un album au titre évocateur sur l’avenir du groupe, mais qui ne résonne pourtant pas comme un chant du cygne.

Le début nous met directement dans le bain. Revolution n’a rien d’une révolution. Il s’agit d’un titre rock très ancré dans les années 70 et qui ne propose pas grand-chose de nouveau. Les néophytes (comme moi) seront très surpris par ce titre, notamment si l’on ne connait pas le groupe, et que l’on pensait prendre une grosse tarte dans la tronche. C’est calme, voire même mou et ça n’invente rien du tout. Il en sera de même avec Free Riding, qui aura tout de même l’audace de mettre en avant un clavier omniprésent, utilisant même cela pour faire un drôle de break, divisant clairement le morceau en deux parties distinctes. Si ça reste sympathique, on sent toutes les références, et il n’y a pas grand-chose de neuf à se mettre sous la dent. C’est dommage, l’aspect revival est bien présent, mais tout cela manque de fraîcheur et d’envie de nouveau.

Pushin’ the Line ira encore plus loin dans les références, puisqu’il sera très difficile, à l’écoute du riff et de l’introduction, de distancier cela à un Dire Straits. C’est très similaire, que ce soit dans la mélodie, ou dans le tempo. Seule la voix un peu aigue du chanteur change la donne. Cependant, c’est avec ce titre que l’on découvre les capacités un peu plus Hard du groupe. Chose que l’on retrouve un peu dans Into the Night, malgré un côté « Disco » étrange, avec un saxophone qui en fait pas que des merveilles. Et Standing Here ira dans le même délire, avec des références à un Rock à tendance Disco qui ne fait pas forcément du bien, et qui a tendance à faire dans la redite. Mais Runaway rebattra les cartes, avec un effort un peu Country nerveuse, redorant le blason de la formation, qui est plus inspirée.

Graa Dagar peut faire penser à du Kadavar fatigué. On trouvera une sorte de fraîcheur salvatrice dans la langue suédoise, mais ça reste très fainéant et sans grande imagination. Sail On lorgnera encore et toujours sur les grandes pistes des groupes rock des années 70, avec plus de cinq minutes au compteur et une mélodie qui ne sort jamais des carcans que le groupe s’impose pour copier ses aînés. Alors oui, c’est sympa sur le coup, mais ça reste sans réelle imagination, malheureusement. Breaking the Chain sera par contre un morceau plus avenant et intéressant. Le clavier offre une ambiance délétère et on trouve, enfin, de l’originalité dans la construction du morceau. On retrouvera un peu cela avec le piano voix Hold On, qui prouvera que parfois, il vaut mieux s’abstenir de chanter sur une rythmique douce. Car le début est calamiteux, avec un chant faux affreux.

Restera alors, pour nous consoler, Archaeopteryx in Flight, le dernier titre de l’album pour la version normale, qui dépasse les huit minutes et qui est uniquement instrumentale. Bien évidemment, on entend tout le talent technique du groupe, et la construction complexe de l’ensemble nous emporte volontiers, mais cela arrive un peu tard. Pour les plus chanceux, il restera alors le très bon Reign of Madness qui renoue avec un hard puissant et ingénieux, ou encore White Light et son énergie communicatrice. Comme quoi, le meilleur arrive à la toute fin, et dévoile toutes les capacités dingues du groupe.

Au final, Sudden Death, le dernier, et ultime, album de Horisont, reste un effort sympathique mais qui manque de moments de grâce et d’inventivité. Si recopier ses pairs peut paraître une bonne idée, il faut aussi y insuffler de la nouveauté et une véritable identité pour se démarquer du lot, ce qui n’est clairement pas le cas ici. C’est dommage, car les suédois ont du talent à revendre, et il aurait pu continuer dans cette démarche, avec un peu plus d’idées…

  • Revolution
  • Free Riding
  • Pushin’ the Line
  • Into the Night
  • Standing Here
  • Runaway
  • Graa Dagar
  • Sail On
  • Breaking the Chain
  • Hold On
  • Archaeopteryx in Flight
  • Reign of Madness
  • White Light

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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