Titre Original : Murder Loves Killers Too
De : Drew Barnhardt
Avec Christine Haberman, Mary LeGault, Allen Andrews, Scott Christian
Année : 2008
Pays : Angleterre
Genre : Horreur
Résumé :
Big Stevie a un sérieux problème : il ne ressent de plaisir que dans le meurtre. Il vit à l’écart du monde, dans une région isolée, et voit chaque touriste égaré comme l’une de ses futures victimes. Aussi, l’arrivée d’un groupe de jeunes gens venus passer quelques jours en pleine nature est pour Big Stevie une excellente surprise, la promesse de quelques moments « très agréables ». Lorsqu’ils débarquent dans ce trou perdu, Aggie et ses amis sont évidemment loin de se douter de ce qui les attend. Très vite, le massacre commence. Bientôt, Aggie se retrouve seule face au pervers. Le problème de Big Stevie va rapidement devenir son problème…
Avis :
Le marché du DVD en France est tout de même assez étrange. Certains films de très bonne qualité se retrouvent souvent inédit dans notre pays, alors que de grosses daubes indépendantes trouvent le chemin des bacs. C’est le cas par exemple de Meurtres (ou Murder Loves Killers Too en version originale). Film complètement fauché sorti en 2008, il est le seul méfait de Drew Barnhardt, qui n’a plus touché une caméra par la suite. Slasher fait à partir d’un scénario famélique qui ressemble à un film entre potes, le seul apport que pouvait avoir le métrage, c’est les prix remportés dans divers festivals, certainement supervisés par un groupuscule d’aveugles. Bis et promettant un déluge de gore, Meurtres pouvait susciter la curiosité. Mais bien mal nous en a pris…
De manière très succincte, une voix off nous raconte les meurtres de quelques jeunes dans une région reculée des Etats-Unis. L’histoire semble alors se répéter de nos jours, avec cinq personnes qui ont loué un grand chalet pour faire la fête. Très rapidement, les jeunes vont disparaître les uns après les autres, puisque le chalet est habité par Big Stevie, un type qui ne trouve de la jouissance que dans le meurtre. Le point de départ du film, et son point d’arrivée, sont là, un gros type va massacrer des jeunes, dans l’espoir de bander un bon coup. D’après son interview, Drew Barnhardt s’inspire grandement des slashers des années 80 pour faire son film. Et on pourrait presque prendre cela comme une insulte, tant il n’y a rien à sauver là-dedans.
Déjà d’un point de vue narratif, on se trouve dans le bas de gamme. Les cinq personnages ne sont pas du tout attachants et n’ont aucune épaisseur. On a le jeune homme qui a loué la bâtisse et qui conduit, qui va se taper la blondasse de base sur le billard. Puis il y a une jeune fille hystérique, celle un peu plus terre à terre et enfin le sportif qui veut niquer avec la folle. Toute une palette de personnages dont on se souciera peu et qui n’apporte strictement rien à l’histoire. Une histoire dans laquelle un gros monsieur utilise des passages secrets dans sa baraque pour mieux surprendre les jeunes fêtards. Le réalisateur, qui est aussi le scénariste, espère dès lors surprendre avec un twist final ringard, mal amené et sans aucun sens. Bref, on est clairement dans une histoire sans aucun intérêt.
De plus, la mise en scène est clairement en dessous de tout. Bien entendu, on a déjà vu pire, surtout pour les amateurs de films d’horreur bis, comme Five Across the Eyes, pour ne citer que le pire du pire. Ici, on pourrait dire que Drew Barnhardt essaye des choses, avec notamment des mouvements de caméra pour limiter les coupes. Cependant, on reste dans quelque chose de très amateur, qui fait plus film de fan que vrai film fait avec des professionnels. L’exploration de la maison fait peine à voir, certains mouvements de recul manque de précision, et on aura même droit à un montage tout moche. Il faut rajouter à cela une photographie inexistante et un éclairage aux abonnés absents, histoire de parfaire le côté cheap et moche.
Mais on ne peut pas dire non plus que le réalisateur s’est freiné du point de vue gore. Si on reste dans quelque chose de « sage », bien loin des torture-porn dégueulasses comme Guinea Pig, on aura quelques séquences rigolotes et débiles. On peut par exemple citer le moment du couteau dans le bide et du tirage d’intestins. On encore les coups de couteau à répétition dans le ventre, avant de rompre le coup d’un des personnages. Il y a cette volonté de sale gosse de fournir des trucs sales pour contenter le pécore moyen qui ne recherche que le gore. Et le final, complètement débile, va tenter d’aller encore plus loin, pour un résultat crétin, que seuls les ados débiles pourront apprécier.
Il n’y a pas grand-chose à dire de plus sur ce film. Si tant est que l’on puisse appeler cela un film. Les acteurs, certainement des amateurs pour la plupart, sont ridicules et jouent très mal. D’ailleurs, entre l’hystérique qui surjoue sa joie, et la blonde qui n’est là que pour se balader en string et seins nus, on aura notre quota de mauvais moments. Et que dire de certaines références, comme le premier enlèvement, qui évoque celui de Massacre à la Tronçonneuse, mais sans la maîtrise d’un Tobe Hooper. On reste vraiment dans le fond, du fond, du fond du panier.
Au final, Meurtres est un film dont on se serait bien passé, et que seuls les collectionneurs de bisseries dégueulasses peuvent avoir chez eux. Complètement ringard et fauché, l’histoire tient sur un timbre-poste et la réalisation ne suit absolument pas, en plus d’acteurs qui se demandent ce qu’ils foutent là. On est clairement dans un film de potes qui a eu la chance de sortir en DVD chez nous par on ne sait quelle malédiction. Malgré sa faible durée (1h10), on arrive tout de même à se faire chier face à un vide absolu qui ne rend absolument pas hommage aux slashers, mais qui les roule dans la boue…
Note : 03/20
Par AqME