mars 28, 2024

American History X

De : Tony Kaye

Avec Edward Norton, Edward Furlong, Elliott Gould, Stacy Keach

Année: 1999

Pays: Etats-Unis

Genre: Drame

Résumé :

A travers l’histoire d’une famille américaine, ce film tente d’expliquer l’origine du racisme et de l’extrémisme aux États-Unis. Il raconte l’histoire de Derek qui, voulant venger la mort de son père, abattu par un dealer noir, a épousé les thèses racistes d’un groupuscule de militants d’extrême droite et s’est mis au service de son leader, brutal théoricien prônant la suprématie de la race blanche. Ces théories le mèneront à commettre un double meurtre entrainant son jeune frère, Danny, dans la spirale de la haine.

Avis :

Tony Kaye est un réalisateur anglais qui se fait connaitre et très remarquer dès son premier film. Et quel putain de film le réalisateur offre là, puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de « American History X« , le film sur lequel on s’arrête aujourd’hui.

Avant son « American Histoiry X« , le réalisateur émerge peu à peu au cours des années 90, notamment en réalisateur de clips et de publicités.

« American History X » fait partie de ces films qui marquent au fer le spectateur. Pamphlet contre la haine et le racisme, Tony Kaye lâche dès son premier film une énorme claque que beaucoup considère comme un chef d’œuvre. Des considérations à juste titre tant le film arrive à conjuguer l’ultra violence dans ses images et la justesse dans son propos. Tony Kaye joue avec les frontières, offrant un film aussi malsain et dérangeant que fascinant et émouvant… « American History X » est dur mais magnifique et mérite amplement toutes ces considérations et presque vingt ans après sa sortie, c’est avec un plaisir toujours intact que l’on constate que le film ne vieillit tout simplement pas !

Derek Vinyard, c’était le skinhead par excellence. Une nuit, il abat deux jeunes noirs qui essayaient de voler sa voiture. Il écope de trois ans de prison. Trois ans qui vont lui être bénéfique à plus d’un titre. Quand il ressort de prison, il découvre que son jeune frère suit ses pas. Il va alors essayer de lui ouvrir les yeux, tout en rompant avec son passé.

Ce qui est assez dingue avec ce film, c’est la façon dont Tony Kaye arrive à parler d’un sujet aussi dur et déjà vu, sans pour autant tomber dans les clichés du genre. « American History X« , c’est du neuf à tout instant.

Le scénario est impressionnant de maîtrise. Le réalisateur ne lâche rien pendant les deux heures que dure le film. Ici, tout est au service de la conclusion. Chaque acte, chaque décision, chaque parole, chaque geste, a un sens précis et se trouvent là pour amener vers ce final qui achèvera le film dans une conclusion affolante d’émotion. Si « American History X » choque, passionne et hypnotise tout le long, c’est bien sûr grâce à cette touche finale, ce monologue incroyable où le film prend alors tout son sens.  » – … la haine est une saloperie … » et Tony Kaye en chef d’orchestre débutant, le démontre de la plus dure, mais aussi la plus bouleversante des façons et qu’importe si pour cela il faut déranger. Tony Kaye de manière très « rentre dedans » fera l’apologie de la haine, pour mieux la détruire au final.

Le scénario s’avère aussi bien plus complexe qu’il n’en a l’air, car en plus d’offrir une histoire passionnante et bouleversante, Tony Kaye multiplie les ressentis et aborde la société américaine sur plusieurs points de vue. « American History X » ne parle pas seulement du racisme et de la haine de l’autre. « American History X« , c’est aussi un film qui parle de la rédemption, d’éducation, du deuil et de ses ravages, il parle d’amour aussi et de la famille. Il parle des classes pauvres. Il parle des oubliés du système et de leur colère. Il aborde aussi un côté politique ou encore la création de mouvement extrémiste avec la question du pourquoi. Tony Kaye aborde tous ces sujets et les traite tous, et même si certains auraient mérité d’être plus approfondis, tous ont leur pertinence et leur importance pour que la peinture que le réalisateur dresse prenne un sens.

Du côté de la mise en scène, « American History X » est bluffant là encore de maîtrise. Faisant des allers-retours dans le passé et le présent, le film se suit sans qu’on ne voit passer les minutes. Entre scènes marquantes, ralentis extraordinaires et noir et blanc nécessaire, Tony Kaye fait planer sur lui des espoirs immenses, tant ce premier film tutoie le mot parfait !

« American History X« , c’est aussi des acteurs extraordinaires et je ne parle pas simplement d’Edward Norton et Edward Furlong qui nous marqueront à jamais, mais bien souvent, on a tendance à oublier Avery Brooks, génial en prof investi. On a tendance à oublier le malaise que procure Stacy Keach en chef de « parti » raciste. Beverly D’Angelo est géniale et bouleversante dans la peau de la mère des Vinyard. Ce film, c’est aussi Fairuza Balk, Jennifer Lien, Ethan Suplee ou encore Elliott Gould. Bref, Tony Kaye dirige tout ce beau monde de manière remarquable et chacun, même le plus petit rôle, est à sa place et sert l’histoire et renforce ce final.

« American History X » fait partie de ces films inoubliables. En un film, Tony Kaye déjoue tous les pièges et offre un chef d’œuvre de rédemption, de paix et d’amour. Tony Kaye réalise donc un grand film qui résonne toujours autant d’actualité.

Note : 18/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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