avril 19, 2024

Le Fils de Dracula – Comte Noir

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Titre Original : Son of Dracula

De : Robert Siodmak

Avec Lon Chaney Jr., Robert Paige, Louise Allbritton, Evelyn Ankers

Année : 1943

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Un mystérieux personnage nommé Alucard débarque dans une petite ville des Etats-Unis.

Avis :

Monstres de la littérature et monstres du cinéma, les créatures de chez Universal ont connu maintes suites et spin-off, jusqu’à parler aujourd’hui de remakes avec de super stars actuelles comme Scarlett Johansson ou encore Angelina Jolie. Mais bien avant ce manque évident d’idées, les scénaristes ont cherché d’autres pistes à explorer afin de continuer à travailler certains mythes et d’étoffer certains personnages, jusqu’à leur donner une descendance. Si l’on a connu cela avec la créature de Frankenstein, Dracula n’est pas en reste et Bela Lugosi a visiblement eu une vie sexuelle bien active. Après avoir vu sa fille se démener inlassablement contre sa malédiction de vampire, c’est maintenant son fils qui passe à la moulinette, pour un résultat intéressant mais qui est à mille lieues de ce que vend le titre même. Car en effet, il n’est point question du fils de Dracula, mais de Dracula lui-même, en grande forme pour toucher de l’argent et sucer le sang de quelques malotrus.

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La première chose qui frappe avec ce film, c’est sa différence avec le métrage précédent possédant l’allocution Dracula. En effet, si La Fille de Dracula lorgnait vers le drame sentimental avec un syndrome vu comme une malédiction, Le Fils de Dracula revient vers des fondamentaux horrifiques, ou tout du moins d’épouvante. Ici, Dracula est un vrai méchant, ayant un but, celui de s’enrichir et de conquérir une nouvelle femme. Relativement terre à terre dans sa trame générale et s’inscrivant dans un monde contemporain où l’argent prend de plus en plus de place, Le Fils de Dracula n’oublie pas pour autant qu’il doit rester fantastique et posséder des moments de frayeur, chose qu’avait volontairement évité le film précédent. De ce fait, le film arrive à combiner des moments plutôt intimistes avec d’autres passages plus effrayants, notamment lorsque le prince des ténèbres se transforme en chauve-souris ou use de ses pouvoirs.

Et si les effets spéciaux ont forcément pris un coup dans la trogne, ils n’en restent pas moins attachants et bien loin d’être tape à l’œil. Du moins pour notre époque, puisque l’on peut voir certains passages très appuyés comme le moment de la course-poursuite en chauve-souris où l’on voit la supercherie à des kilomètres à la ronde. Mais finalement, ce qui peut ressembler à une farce de maison hantée de fête foraine possède un certain charme et il est difficile de juger des scènes qui ont dû marquer des millions de spectateurs dans les années 40 aujourd’hui. Par contre, la réalisation de Siodmak renoue un petit peu avec le premier Dracula de Tod Browning. En effet, si La Fille de Dracula se voulait plus ancrer dans le réel et moins dans une débauche de gothique, Le Fils de Dracula se situe entre les deux, essayant de conjuguer le meilleur parti des deux films pour fournir quelque chose de différent sans pour autant rompre les liens avec les métrages précédents. Par contre, l’humour présent dans le film de Lambert Hillyer est totalement absent du métrage de Siodmak, renforçant l’aspect horrifique.

Mais le plus intéressant dans ce métrage, c’est qu’il y a un mélange des genres assez fort de plusieurs styles et notamment du film noir. La relation de Dracula avec la femme qu’il convoite va détruire un homme qui va tout faire pour montrer la vérité à des autorités pas si compétentes que cela. Ensuite, il y a la venue d’un personnage important, un professeur en sciences occultes qui va montrer comment gérer Dracula, avec une simple croix. Ainsi, entourant son métrage de personnages énigmatiques et de relations ambigües, le métrage de Robert Siodmak gagne en qualité et se révèle peut-être plus prenant et intéressant que La Fille de Dracula. D’autant plus que la réalisation contient quelques moments iconiques, comme lorsque la lune dresse une croix sur le dos d’une potentielle victime au sol ou encore lorsque le professeur lève la croix (scène qui a sans doute inspiré un certain Francis Ford Coppola). Cependant, tout n’est pas parfait, et c’est notamment au niveau du rythme que le bât blesse. Le film connait, malgré sa faible durée (1h19), quelques baisses de régime, notamment dans la dépression du personnage amoureux de la jeune fille du film, et cela peut nuire à l’attention du spectateur.

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Au final, Le Fils de Dracula est un très bon film et une suite relativement intéressante et différente que ce à quoi on pourrait s’attendre. Après un film plutôt dramatique reposant sur la fille du comte, on se retrouve ici avec un film noir doté d’un aspect horrifique où le comte tente de contrôler une jeune fille. Malgré des baisses de régime au niveau du rythme, le film trouve le ton juste et aborde la malédiction de Dracula sous un autre angle, à mi-chemin entre le film de base et la première suite, ce qui en fait un film hybride plaisant et presque novateur.

Note : 15/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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