avril 25, 2024

Pixies – Indie Cindy

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Avis :

La musique est comme tout art, ponctuée de mythes et d’histoires qui mettent en avant des musiciens, groupes ou autres artistes sur le devant de la scène. Bien évidemment, il y a les groupes qui sont doués, ceux qui ont vendu des millions d’albums, mais il y a aussi ceux dont l’histoire est intéressante. Pixies fait partie de ces groupes qui sont rentrés dans une sorte de légende en très peu d’albums, notamment grâce à deux groupes. Fondé en 1986 à Boston, le groupe sort quatre skeuds entre 1988 et 1991. Connaissant un succès mitigé dans leur propre pays, c’est en Europe que le groupe fera les gros titres. Néanmoins, ce succès n’empêche pas le groupe de se séparer en 1993 dans des conditions houleuses. C’est alors que Kurt Cobain, alors leader de Nirvana annonce que son groupe doit beaucoup à la musique de Pixies, le présentant comme une influence majeure. C’est dans les années 2000 que Placebo décide de reprendre un morceau du groupe, Where is my Mind ? et c’est un franc succès, remettant le groupe sur le devant de la scène. Pixies décide alors de se reformer en 2004 et après dix ans de bonnes relations, le groupe revient en avril 2014 avec un cinquième album, Indie Cindy et le résultat est plutôt plaisant, voire bon.

Le skeud commence de manière forte ave What Goes Boom, un titre énergique, voire parfois violent, avec des riffs très électriques rappelant fortement ce que l’on peut trouver dans le hard rock. Il est intéressant de voir le groupe se plonger dans quelque chose d’aussi dur, alors que leurs genres de prédilection est plutôt le punk et le surf rock des années 60. Mais cette énergie est présente sur plusieurs morceaux et il faut avouer que c’est plutôt bien. Indie Cindy, titre dont est tiré le nom de l’album, est un morceau assez décousu, mais qui présente la particularité de faire un couplet assez vif et un refrain plus calme, ce qui est à l’inverse de ce que présente le groupe habituellement, c’est plaisant et relativement bien foutu. On retrouvera ce bordel musical dans Bagboy, autre titre aux accents rock et qui se révèle bien plaisant sur la longueur, surtout avec la force apportée par les chœurs féminins. Mais encore plus surprenant, le groupe se prend carrément pour AC/DC sur le titre Blue Eyed Hexe avec des riffs de grattes puissants mais surtout une batterie d’excellente facture qui n’est pas sans rappeler les rythmiques du fameux groupe de hard rock australien. Encore une fois le morceau est maîtrisé et fort agréable, faisant la part belle au rock n’roll. Il faut dire aussi que Frank Black possède une voix qui s’accorde parfaitement avec ce genre de morceau. Et que dire du solo plutôt bien foutu, allant de pair avec la voix criarde du chanteur.

LEFT TO RIGHT:  Black Francis, David Lovering, Joey Santiago

Mais le groupe ne reste pas dans un carcan qui l’étoufferait par la suite. Fidèle à ses sons assez discordants, le groupe propose aussi des moments plus calmes et des morceaux moins intéressants sur leur structure et sur leur rythme. Andro Queen est le morceau le plus calme du skeud et aussi le plus planant. Par moments, on dirait du David Bowie, mais tout cela manque d’énergie et d’envie. Il faut dire que le morceau fait un peu office d’extraterrestre dans ce skeud qui s’axe plus sur le rock. Mais d’autres morceaux sont aussi plutôt moyens, comme Ring the Bell, titre conventionnel et sans réel implication, qui montre que le groupe se contente de faire ce qu’il sait faire. Peut-on les blâmer ? Non, mais quand on voit ce qu’ils peuvent proposer, on en attend davantage. C’est un peu le cas aussi de Magdalena 318, qui démarre sur des riffs extrêmement lourds, et qui s’effacent au profit de quelque chose de plus léger et de plus pop, ce qui est dommage. A noter aussi Silver Snail, un morceau à l’ambiance très lourde, mais qui manque d’énergie et de folie, préférant jouer sur l’axe de la dépression. Si cet effet est réussi, le titre reste trop plat et ne propose pas assez de variations.

Au final, Indie Cindy, le dernier effort de Pixies, est plutôt intéressant et se révèle une bonne surprise à la longue. Sans pour autant être parfait ou proposer des morceaux d’excellentes factures tout le long, on reste dans un album convenable, qui surprend par certains aspects, comme ces incursions dans le hard rock mais qui déçoit aussi avec des titres moins marquants et parfois un peu trop complexes. Bref, un album plutôt réussi quoi qu’il en soit.

  1. What Goes Boom
  2. Greens ans Blues
  3. Indie Cindy
  4. Bagboy
  5. Magdalena 318
  6. Silver Snail
  7. Blue Eyed Hexe
  8. Ring the Bell
  9. Another Toe in the Ocean
  10. Andro Queen
  11. Snakes
  12. Jaime Bravo

Note : 14/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=IAxqFo59TBs[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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