avril 26, 2024

A History of Violence

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De : David Cronenberg

Avec Viggo Mortensen, Maria Bello, Ed Harris, Willia Hurt

Année: 2005

Pays: Etats-Unis

Genre: Thriller

Résumé:

Tom Stall, un père de famille à la vie paisiblement tranquille, abat dans un réflexe de légitime défense son agresseur dans un restaurant. Il devient alors un personnage médiatique, dont l’existence est dorénavant connue du grand public…

Avis:

Pour beaucoup de monde, David Cronenberg a viré sa cuti à partir de ce film. Il faut dire qu’il délaisse un peu le thème de la transformation humaine (Faux-Semblants, ExistenZ) pour faire un film qui semble plus cartésien et classique. Et c’est qu’à partir de là, le réalisateur a fait des films plus balisé, comme A Dangerous Method ou Les Promesses de l’Ombre. Mais cela veut-il dire que tous ses films récents sont devenus mauvais? Pas du tout, et chacun d’entre eux contient des sujets forts, qui tiennent à cœur au cinéaste. On retrouvera d’ailleurs des scènes qui rappelleront sans équivoque d’autres de ses films comme Crash pour ne citer que lui. Adapté d’un roman graphique du même nom, Cronenberg va faire de A History of Violence un film fort, sans concession et avec un schéma narratif qui happe le spectateur et qui surtout pose les bonnes questions au bon moment. Retour sur un excellent film.

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Œil pour œil, dent pour dent!

Le scénario est relativement habile car il pousse le spectateur à un questionnement permanent et cela dès le début. Le film commence sur un plan séquence assez long où l’on voit deux types bizarres sortir d’un motel miteux. On voit alors que ce sont deux tueurs sans scrupule et qui n’ont que faire de la vie humaine, enfant ou adulte. Cette première phase hyper violente va être en nette rupture avec la suite, puisque l’on va assister à la vie quotidienne de la famille Stall, dont le mari tient un café-restaurant dans une petite ville. Tout semble très harmonieux et les clichés vont bon train, comme la petite femme sexy, la jeune fille gentille et naïve et le grand frère qui est quelque peu martyrisé par les caïds de son école. On assiste donc à une vie familiale classique qui va subir une rupture, signant la descente aux enfers du mari, qui va renouer avec son passé qu’il avait habilement occulté. A partir de là, il va voir des comptes à régler et il va tout faire pour protéger sa famille.

Si certains pensent qu’à partir de là Cronenberg n’a fait que des films plus grand public, c’est qu’ils n’ont pas compris ce film, qui s’axe toujours autour de ses thèmes favoris. Si la transformation du corps est moins présente, on aura quand même de belles gueules comme le personnage de Ed Harris et surtout, la violence graphique va opérer des changements radicaux que le réalisateur s’amuse à faire en gros plans. Cela en fait un film gore et parfois dérangeants en atteste le passage où le héros écrase une gorge sous pied ou lorsqu’il éclate un nez à plusieurs reprises de façon virulente. On retrouve aussi son thème qui tourne autour du sexe comme on peut le voir dans Crash ou A Dangerous Method. Dans ce film, le sexe est cru, permet d’exorciser des démons et il demeure ancré dans la réalité, dans le sens où il devient presque animal, les acteurs cédant à des pulsions vives. Enfin, on retrouvera aussi le thème de la perte d’identité et la recherche de celle-ci puisque le héros cache un lourd secret et que l’on ne sera jamais s’il sait ou s’il a complètement oublié une période de sa vie.

Le film est monté de telle sorte que l’on a la sensation qu’il est tout le temps en rupture. On a presque la sensation de voir plusieurs films en un. Le début est un pur thriller classique et classieux, puis on tombe dans une comédie romantique pour retomber ensuite dans un thriller et enfin un film de mafieux. Ces ruptures sont toutes d’une grande violence comme le film en lui-même. Les images sont crues, ça saigne et tout cela ressemble à du Verhoeven et ça fait plaisir de revoir cela en 2005. Mais bien sûr tout cela ne serait rien sans les prestations des acteurs qui sont tout bonnement excellents. Viggo Mortensen est incroyable dans la peau du héros, à a fois attachant et très dur, surtout sur la fin où il est incroyable de crédibilité. Ed Harris est absolument génial en mafieux énigmatique et charismatique. Il est troublant, inquiétant et on sent qu’il est prêt à tout. On retrouve cet aspect chez Stephen McHattie qui est vraiment très bon dans son rôle de psychopathe au début du film et dans le bar. William Hurt est très drôle dans le rôle du grand frère, présentant un mafieux raté et borderline. Enfin, la présence de Maria Bello est excellente, à la fois sexy et touchante, elle tient son rôle jusqu’au bout et demeure vraiment très bonne.

A History of Violence

Un film qui porte bien son nom!

Au final, A History of Violence est une œuvre majeure de David Cronenberg. Violent, sulfureux, cru et réaliste, le film s’inscrit pleinement dans la filmographie du cinéaste canadien. Une adaptation de comics fidèle, puissante et qui montre que les romans graphiques américains ne sont pas seulement des super-héros et des effets spéciaux à gogo. Un grand film!

Note: 18/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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