Necronomicon

De : Brian Yuzna, Christophe Gans et Shu Kaneko

Avec Jeffrey Combs, Belinda Bauer, Bess Meyer, Bruce Payne

Année : 1994

Pays : Etats-Unis, France, Japon

Genre : Horreur

Résumé :

H.P. Lovecraft arrive en voiture à la bibliothèque, une bibliothèque où serait gardée une reproduction du légendaire Necronomicon ! Howard réussit à subtiliser la clé de la partie interdite aux moines qui gardent le bâtiment afin d’y prendre des notes. Une fois dans la salle, le Necronomicon ouvert à côté de lui, Howard commence sa prise de notes. Pendant ce temps 3 mini-histoires se dérouleront.

Avis :

_ Première histoire : Sans aucun doute la plus proche de l’univers de Lovecraft.

Edward de la Poer va revenir dans une vieille demeure familiale, dernier descendant de la lignée il souhaite revendiquer ses droits sur la propriété et chasser les démons de sa mémoire. Il ouvre une lettre d’un de ses aïeux, son oncle. Cette lettre raconte le tragique accident qui tua la femme et le fils de l’homme. A son réveil, ses proches l’empêche de descendre afin qu’il ne voit pas les corps des deux êtres qu’il chérissait le plus au monde. Malheur, il ne peut résister à la tentation, et il ne veut y croire. Devant tout le monde l’homme va prendre la Bible et la jeter dans le feu, cette action engendrera la peur auprès de la foule qui était venue pour le deuil. Une fois seul dans le hall, une créature arrive et donne un livre à l’homme en proie au désespoir (cette étrange créature sur deux pattes à l’air de poisson pourrait être assimilée aux monstres du Cauchemar d’Innsmouth). L’homme accepte le présent sans trop comprendre, et feuillette l’œuvre, il tenait entre les mains le Necronomicon ! Il débute alors une incantation dans le but de ressusciter son fils et sa femme …

Cet épisode est fidèle à l’univers de Lovecraft, car on y retrouve le désespoir de l’homme ! Et c’est sans aucun doute le sentiment le plus présent dans les œuvres de l’auteur, c’est ce sentiment qui les forcera à agir sans prendre conscience de leurs actes, c’est ce sentiment qui causera … Leur perte !

Comme dit plus haut on y retrouve les monstres aquatiques d’Innsmouth, le Necronomicon, et un monstre gigantesque au point qu’on ne le voit pas en entier : Cthulhu ?

A mon avis le meilleur des 3 épisodes.

L’homme débute le rituel pour faire revenir à la vie ses proches

_ Deuxième histoire : Une histoire sympathique mais prévisible !

Un journaliste vient recueillir des informations auprès d’une femme car il y aurait eu 11 cadavres avec les mêmes marques dans ce quartier ces 40 dernières années. La maison où réside la femme aurait été achetée il y a environ 80 ans par un homme, un homme qui ne serait apparemment pas mort et pourtant aucun signe de vie de sa part… En entrant, un froid intense saisit le reporter, il pose alors la question à la jeune femme sur ce phénomène : elle serait victime d’une maladie très rare qui l’obligerait à rester dans le froid avec interdiction d’être sous les rayons du soleil. Tout en buvant un thé, la femme raconte l’histoire de sa mère qui serait venue louer une chambre dans ce même bâtiment 22 ans plus tôt. Nous retournons donc dans le passé pour vivre l’histoire de sa mère qui le soir même de son emménagement va être malmenée par son beau-père, elle s’enfuit au troisième étage, étage du docteur qu’elle n’était censée déranger sous aucun prétexte. Le docteur entendant les cris, sort et défend la jeune fille. A son réveil, elle se trouve dans le laboratoire du docteur qui est équipé d’une machine vraiment étrange, après cela nous ne reverrons plus le beau-père… Et alors que la veille au soir c’était une liquide blanc et visqueux qui tombait du plafond, c’est cette fois du sang … Où est passé le corps de l’homme ?

Ici le réalisateur a pris de la liberté en créant un scénario original. Ce segment n’a aucun rapport avec une quelconque nouvelle de Lovecraft, les liaisons que l’on pourrait faire entre ce deuxième épisode et l’univers d’Howard sont la bizarrerie et la cruauté humaine. La bizarrerie dans le sens où il nous est toujours impossible de savoir ce qu’il se passe dans la tête des personnages, pourquoi ils font ça. Ils sont dégoûtés par un geste et pourtant quelques instants plus tard, nous les verrons faire la même chose… La curiosité humaine ou le contrôle par une force mystérieuse ? On peut de suite rejoindre l’autre point qu’est la cruauté : tout le monde le sait mais ne veut pas forcément l’admettre mais l’Homme est un être cruel. Dans cet épisode encore une fois nous verrons qu’il est prêt à tout pour accomplir ses desseins.

Le journaliste avec une couverture interrogeant la maîtresse de maison

_ Troisième histoire : Des agents pas très chanceux …

Deux policiers vont poursuivre un malfrat en voiture, mais se disputant tout en conduisant ils vont rentrer dans une voiture. En se réveillant la femme va se rendre compte que son collègue a disparu, elle est blessée, elle appelle de l’aide mais décide de partir seule explorer les lieux sombres de Los Angeles. Elle suit la traînée de sang et rencontre un vieil homme ! Elle l’accuse d’être le fameux Boucher, l’homme réfute l’accusation de la femme et finit par la convaincre de le suivre pour l’aider à trouver son collègue. Ce pauvre agent va découvrir que ce Boucher, dont on parle est quelque chose de bien plus horrible qu’un psychopathe humain …

Comme pour le segment précédent, cette histoire est purement inventée et ne reprend rien d’une œuvre de Lovecraft. Sauf un détail ! Le terme « détail » est relatif quand on voit la chose ! En effet, la femme croisera (involontairement) une monstruosité qui se nourrit de sang humain, des humains donneraient à cette chose des corps d’hommes et de femmes telles des offrandes à un dieu. Et plus la bête mange plus elle devient puissante … Mais personne ne connaissant son existence, qui pourra l’arrêter ? Si les témoins de son existence perdent la vie dans les minutes qui suivent  … D’où vient cette créature ? Quel est son but, mais surtout, qui la nourrit depuis tout ce temps ?

L’étrange couple que l’agent va rencontrer

Au fur et à mesure des histoires, nous verrons Lovecraft dans la bibliothèque continuant de prendre des notes. Il ne se rend malheureusement pas compte que plus il lit le Necronomicon plus le portail entre le monde et celui des Grands Anciens s’ouvre.

Parlons maintenant du film en général, nous avons trois épisodes différents, plus la transition entre chaque, dans la bibliothèque. Trois segments très différents qui permettent qu’on ne se lasse pas trop même arrivé au troisième. Même si c’est dans le premier que nous retrouverons le plus de clins d’œil à l’univers de Lovecraft, les autres ne sont pas mauvais pour autant. Le but premier des réalisateurs étaient de créer une vision de la mythologie de Lovecraft, cet univers étant parfois un peu abstrait, ils se sont permis de faire quelques dérives tout en gardant des personnalités et des ambiances propres aux nouvelles et romans de l’auteur.

Le film est de 1993, il n’y avait donc pas les moyens techniques d’aujourd’hui pour réaliser des effets spéciaux extraordinaires, mais détrompez-vous car les effets spéciaux du film sont vraiment agréables à regarder (le film en général est d’ailleurs assez gore!), cette touche d’images vieilles donne vraiment quelque chose en plus au film.

Le niveau des acteurs est très variable malheureusement, les moines qui gardent la bibliothèque sont juste mauvais alors que d’autres acteurs joueront parfaitement leur rôle … Tant que je suis sur les moines, il faut savoir que les passages dans la bibliothèque sont vraiment minimes et n’offrent rien de bien excitants, ils sont là simplement pour faire une pause d’une ou deux minutes entre chaque segment. Cela dit il se passera quand même quelque chose à la fin du troisième épisode, Lovecraft a été trop loin dans ses recherches !

Au final, Necronomicon reste un film vraiment sympathique, malgré un jeu d’acteur parfois médiocre, mais en tant que fan de l’univers de Lovecraft, je reste déçu que les 2 derniers segments n’aient pas repris des créatures, des lieux, ou même un morceau d’une histoire de H.P. Lovecraft.

La bibliothèque (The Library) réalisé par Brian Yuzna.

Premier segment : Les noyés (The Drowned) réalisé par Christophe Gans.

Deuxième segment : Le froid (The Cold) réalisé par Shūsuke Kaneko.

Troisième segment : Murmures (Whispers) réalisé par Brian Yuzna.

Récompenses :

Fantafestival 1994 : Meilleurs effets spéciaux.

Fantasporto 1994 : Meilleurs effets spéciaux.

Nominations :

Saturn Award 1997 : Saturn Award de la meilleure édition VHS.

Fantasporto 1994 : Meilleur film.

« Qui repose éternellement ne peut mourir, mais en certaines dimensions même la mort peut mourir, dans sa tanière Cthulhu rêve et attend. »

« La chose la plus miséricordieuse en ce bas monde est l’incapacité de l’esprit humain à mettre en corrélation toutes les informations qu’il contient. »

Note : 16/20

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Par Herschell

Note de Serval: 11/20