mars 19, 2024

The Rezort

De : Steve Barker

Avec Dougray Scott, Jessica De Gouw, Martin McCann, Jassa Ahluwalia

Année: 2015

Pays: Angleterre, Espagne, Belgique

Genre: Horreur

Résumé:

Pendant que le monde se remet d’un épisode zombie chaotique, un parc «zafari» est construit sur une île exotique. Ce parc offre la possibilité à ceux qui s’y aventurent d’observer des morts-vivants et même d’en éliminer lors de mises en situation… Hélas, le séjour prend un tout autre tournant.

Avis:

Aujourd’hui, il devient de plus en plus dur de faire un film de zombies original. Il faut dire que tout ou presque a déjà été dit et que le sous-genre a un peu de mal à retrouver un second souffle. Critique du système de consommation, critique des politiques, critique de la condition humaine, on a déjà vu tout cela et on peut croire que le film de zombies ne peut se sauver qu’à travers une mise en scène innovante et des personnages attachants. Pour autant, avec The Rezort, on aurait pu penser à un peu de nouveauté, de dépoussiérage. En effet, l’idée de placer les zombies dans un parc d’attractions pour que les gens puissent les shooter était en soi une bonne idée. Encore fallait-il de le reste suive, c’est-à-dire un bon budget, un scénario qui s’étoffe, des personnages intéressants et attachants et une mise en scène efficace. Avons-nous tout cela? Oui et non.

Dead Zone

Le monde se remet à peine d’une pandémie zombie et une riche femme d’affaires décide de construire un hôtel luxueux sur une île sécurisée pour y implanter un parc avec des zombies dedans afin que de riches personnes puissent venir les shooter et s’amuser. Manque de bol, une activiste va, sans le vouloir, faire défaillir le système de sécurité, libérant les zombies dans les îles, se faisant un plaisir dans le carnage. On va donc suivre un petit groupe de personnes qui va faire son possible pour rejoindre le port et évacuer l’île avant que des missiles ne viennent tout détruire. The Rezort, c’est une bonne idée, celle de mélanger, à quelque part, Jurassic Park et Walking Dead. En gros, un groupe de personnes va se battre pour survivre et découvrir aussi des choses abjectes sur l’île. Malheureusement, un film ne tient pas seulement sur une bonne idée, mais The Rezort s’en sort avec les honneurs.

En effet, derrière le côté survie, très classique, il réside dans le film une belle efficacité. Le réalisateur ne s’embête pas longtemps avec les présentations et délivre une galerie de personnages qui sont assez clichés, mais qui vont permettre de très vite passer aux choses sérieuses, à savoir les attaques de zombies. Le film se veut dynamique, nerveux, et c’est ce qui être. Sauf qu’en plus du côté attendu, le film va tenter d’apporter du fond et de critiquer les œuvres caritatives qui cachent parfois des manipulations politiques dégueulasses. C’est le cas ici avec des réfugiés parqués dans des camps, qui attendent des soins avec providence, mais dont on va voir le terrible sort. Profitant de ce twist final, le film gagne en épaisseur, même s’il n’exploite pas assez ce filon, pointant de manière hésitante les hommes d’affaire sans scrupule ni pointe d’humanisme. Il y avait certainement matière à faire plus frontal.

Zombirassic Park

Et si le film se révèle efficace, profitant pleinement de sa courte durée, il n’est pas exempt de défauts. Déjà, si les présentations des personnages est sommaire pour aller plus vite dans l’action, ils manquent tous de background et d’empathie. On essaye rapidement de nous présenter une héroïne traumatisée par la mort de ses proches et qui veut exorciser ses peurs. Malheureusement, on aura vite fait de voir qu’elle survivra malgré ses réticences à tuer des morts-vivants. Elle reste une sorte de final girl mais sans l’empathie que l’on peut ressentir. A ses côtés, on peut compter sur un compagnon immonde, qui a fait la guerre, mais qui va se révéler être une ordure égoïste. Là aussi, on fait vite le tour du personnage. Et il en sera de même avec tous les autres. On a droit au chasseur mutique qui sera le grand gentil de l’histoire, aux geeks insupportables, à l’activiste qui a des regrets ou encore aux riches qui ne servent à rien à part mourir. Bref, une galette qui empêche de s’investir émotionnellement dans le film. On est loin d’un Dernier Train pour Busan par exemple.

Mais le film pêche aussi par sa mise en scène trop classique. Certes, les zombies sont bien faits et le film n’abuse pas d’effets numériques pour les effets gores. Cependant, on reste dans le tout-venant du film de zombie. L’ambiance chaude de l’île n’est pas bien retranscrite. Le côté luxueux de l’hôtel, attaqué par des zombies, ne rend pas bien. On ressent l’influence d’un jeu vidéo comme Dead Island, mais on est loin de l’ambiance moite dudit jeu vidéo. Et il en va de même pour les effets de peur. Le film est un bon divertissement, mais il lui manque clairement une atmosphère poisseuse et horrifique. On suit vraiment des personnages qui passent leur temps à courir et à se faire mordre plutôt que d’avoir peur et de se planquer pour leur survie. C’est dommage, car il y avait vraiment quelque chose de mieux à faire.

Et il en va de même avec les acteurs. Dougray Scott est toujours aussi sympathique et il tient bien son rôle de vieux routard efficace dans la survie en milieu hostile. Jessica De Gouw reste un peu trop fragile pour le rôle. Elle campe bien la nana dépressive, mais il lui manque un petit quelque chose pour que l’on s’attache vraiment à elle. Certainement un aspect de femme forte que l’on ne voit pas vraiment, devant à chaque fois faire confiance à un homme pour s’en sortir. Les autres acteurs sont plutôt intéressants, ils font leur job, mais ils manquent vraiment de charisme pour en imposer un peu plus. En même temps, ils font ce qu’ils peuvent avec les personnages qu’ils ont…

Au final, The Rezort est un film de zombie qui est dans le haut du panier des films de zombies sortis directement dvd. Se voulant efficace, nerveux et avec une bonne idée de base, Steve Barker offre un film assez généreux devant lequel on ne s’ennuie pas. Il est juste dommage que le métrage n’aille pas plus loin dans la critique qu’il veut proposer et qu’il ne prenne pas plus de temps à poser une ambiance plus glauque et poisseuse. En l’état, on est face à un film sympathique, divertissant, mais c’est bien tout…

Note: 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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