mai 8, 2024

Le Gangster, le Flic & l’Assassin

Titre Original : Akinjeon

De : Lee Won-Tae

Avec Ma Dong-Seok, Kim Moo-Yul, Kim Sung-Kyu

Année: 2019

Pays: Corée du Sud

Genre: Thriller, Action

Résumé :

Un puissant chef de gang dont la férocité est redoutée dans le milieu manque de se faire assassiner par un homme qui prend la fuite sans être identifié. S’il a survécu de justesse à l’attaque, le gangster sait que sa réputation est irrémédiablement endommagée : il doit retrouver l’assassin et le faire payer.
De son côté, un inspecteur de police, est persuadé que le fameux assassin est l’insaisissable tueur en série nommé « K ». Le flic et le gangster vont alors unir leurs forces pour mettre la main sur l’assassin. Mais si le premier rêve de le voir derrière les barreaux, le deuxième n’a qu’une idée en tête : le voir mourir.

Avis :

Lee Won-Tae est un producteur de cinéma coréen. La première partie de sa carrière, il l’a donc passée comme producteur, aidant à faire des films tels que « Ivre de femmes et de peintures« , ou encore « Spellbound » qui doit voir le jour. Puis c’est en 2017 que Lee Won-Tae passe le cap et s’essaie à la réalisation. Son premier film se nomme « Man of will » et il demeure malheureusement encore inédit chez nous. Pour son deuxième film, Lee Won-Tae arrive en grandes pompes chez nous. Le cinéma coréen ayant le vent en poupe depuis une belle quinze d’années, de plus étant présenté au dernier festival de Cannes, « Le gangster, le flic & l’assassin » était un film que j’attendais avec beaucoup d’impatience, tant sa bande-annonce annonçait un moment de cinéma fou, fun et décomplexé.

À la sortie de ma séance, je dois dire que je suis très loin d’être déçu, car « Le gangster, le flic et l’assassin » est une petite bombe comme seul le cinéma coréen sait en faire. Régressif, esthétique, jubilatoire, Lee Won-Tae nous entraîne dans un film rageur et ravageur qui assure le spectacle de manière condensée, efficace et tranchée.

Jung Tae-seok est un flic qui a de l’instinct et de l’ambition. Jang Dong-su est quant à lui un terrible chef de gang. Un soir, ce dernier se fait violemment agresser au couteau par un inconnu qui vient de le percuter en voiture. Cette méthode d’agression, Jung l’a déjà constatée sur plusieurs hommes qui ont tous été victimes de meurtre. Jung est alors sur que Jang, ce chef de gang, est la seule victime qui ait survécu face à ce meurtrier en série. La police ne croyant pas à la thèse du tueur en série, et Jang voulant faire la peau à celui qui l’a agressé, les deux hommes ennemis décident d’unir leur force pour coincer le tueur. La règle sera alors très simple, le tueur est pour le premier qui l’attrape…

Il y a de films qui savent attiser les envies de par leur simple production, et il faut dire que « Le Gangster, le flic et l’assassin » faisait partie de ceux-là, rien que parce qu’il vient du cinéma sud-coréen, cinéma qui nous déjà gâté cette année avec sa superbe Palme d’Or.

Entre polar, thriller, enquête et film d’action Lee Won-Tae ne va pas choisir et il va tout mélanger et condenser en un film certes court, mais d’une efficacité à tout épreuve. Pourtant, malgré tout le bien que je commence à en dire, le film de Lee Won-Tae tient toutefois une petite faille, son scénario. Si l’idée d’un tueur qui tue au hasard sans logique apparente, est géniale, si l’idée d’une association entre un gangster, chef de gang, victime du tueur et un flic que personne ne veut écouter, est terrible (noté que le film se base sur des faits réels), on regrettera que le réalisateur fournisse le minimum dans cette histoire. On sent que cette histoire aussi géniale soit-elle sur le papier, est surtout un prétexte pour offrir un film devant lequel le spectateur a tout pour s’éclater. La démarche n’est pas ici d’offrir un grand thriller sombre et marquant, mais plus de livrer un film totalement dingue, à la folie communicative, afin que le spectateur jubile et en ait pour son argent. C’est un choix discutable sur certains points, mais indiscutable sur d’autres, tant finalement, on s’éclate devant ce film.

« Le gangster, le flic et l’assassin« , c’est un film qui est d’une grande générosité. Une générosité à la hauteur de sa folie et si le scénario est loin d’être un summum de subtilité, le film se rattrape amplement avec sa mise en scène punchy. Lee Won-Tae nous entraîne dans un film qui jamais ne s’arrête. « Le gangster, le flic et l’assassin » décoiffe, offre des idées de mise en scène qui ont beaucoup de cachet. Lee Won-Tae arrive parfaitement à tenir son ambiance, tout en osant parfois s’aventurer dans une certaine forme d’abus. Il y aura parfois de la surenchère, mais c’est fait avec tellement d’amour et de générosité qu’au lieu d’agacer, on s’éclate et l’on en redemande. Bref, dans un sens, c’est un combat démesuré et parfaitement chorégraphié, ces scènes de courses-poursuites, de confrontation ou encore de meurtres violents sont pile ce que l’on avait envie de voir dans un tel film et on lui pardonnera alors le manque de fond de ses personnages.

Personnages d’ailleurs qui sont tenus par trois acteurs géniaux, même s’il faut aussi avouer que l’un d’entre eux se détache du lot. Si Kim Sung-kyu est le diable incarné dans la peau de cet assassin presque terrifiant. Si Kim Moo-yul est top en flic bien trop investi, c’est bel et bien Ma Dong-seok qui tient le film. L’acteur coréen qu’on a pu voir notamment dans « Dernier train pour Busan » ou encore le génial et inédit « Along With the Gods« , offre là une prestation des plus marquantes en chef de gang, aussi caricatural qu’il est terrible, tant on sent que le comédien s’éclate dans ce rôle.

« Le gangster, le flic et l’assassin » est donc un très bon film et surtout un très bon moment de cinéma. Simple dans son intrigue, le film gagne grandement avec une mise en scène pleine de surprises. Ça se bastonne fort, ça se joue des caricatures, c’est sombre et en même temps Lee Won-Tae y injecte beaucoup d’humour à travers des moments très décomplexés. Bref, c’est bon, on s’éclate et l’on en redemande !

Note : 15/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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