janvier 17, 2025

Zombies of Mass Destruction – Potards Potaches

De : Kevin Hamedani

Avec Russel Hodgkinson, Janette Armand, Doug Fahl, Cooper Hopkins

Année : 2009

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur, Comédie

Résumé :

La vie s’écoule paisiblement sur la petite île de Port Gamble… Jusqu’à une attaque de zombies. Un petit groupe de rebelles se forme pour tenter de les repousser et de survivre. Et cette fois-ci les stéréotypes sont à l’honneur (et à la parodie).

Avis :

Le zombie semble être la créature la plus utilisée pour faire des comédies horrifiques. Les exemples sont multiples, allant de Doghouse à Shaun of the Dead, en passant par Bienvenue à Zombieland et on en oublie certains. En fait, le mort-vivant étant un reflet de notre humanité en perdition et de notre régression, il est assez facile d’écrire des scripts démontrant la stupidité de l’être humain, alors même qu’il a son cerveau de disponible. Du coup, de nombreux jeunes réalisateurs s’engouffrent dans la brèche et tentent de proposer une vision plus ou moins drôles du film de zombies humoristique, avec une pointe de gore tout de même. C’est le cas de Kevin Hamedani, dont Zombies of Mass Destruction est le seul fait d’armes en tant que réalisateur. Et on comprend vite pourquoi le jeune homme n’a pas repris une caméra depuis, et s’est laissé tenter par l’écriture et l’acting.

Zombies of Mass Destruction est donc une comédie horrifique qui prend place dans une petite bourgade américaine. La première demi-heure est là pour nous présenter les différents personnages et leur propension à la bêtise. Dès le début, le cinéaste tire à boulets rouges sur la religion, la politique, les racistes ou encore les homophobes. L’intention est louable, mais le côté absurde de chaque situation rend l’atmosphère assez délétère. En effet, dès le départ, les américains racistes sont juste stupides, et ils le resteront jusqu’à la fin. Tout comme ce pauvre maire sortant qui va se faire concurrencer par une femme qui a plus de chance que lui. Ou encore ce couple homosexuel dont l’un des deux doit enfin dire la vérité à sa mère, homophobe et rétrograde. Bref, ça tire dans tous les sens en oubliant une chose essentielle, la crédibilité.

« A force de forcer tous les traits, on finit par décrocher de l’histoire. »

A force de forcer tous les traits, on finit par décrocher de l’histoire, même si elle reste simple. Il n’y a personne pour rattraper l’autre, et surtout, ceux qui sont « normaux », à l’image de cette américaine d’origine iranienne, tombent toujours dans des situations ubuesques qui font que l’on ne ressent aucune empathie pour eux. Utiliser la parodie pour dénoncer des dérives sectaires ou des opinions répréhensibles, pourquoi pas. Encore faut-il que ce soit bien fait, avec un humour suffisamment fin. Là, ce n’est pas le cas, et tous les potards vont tellement loin que l’on en a vite ras la casquette à force d’hystérie et de situations complètement à côté de la plaque. D’autant plus que cela ne s’arrête pas à la présentation des personnages, mais ça empire lorsque les zombies déboulent. Le scénario va alors s’amuser à mettre du gore dans la comédie.

Après un premier assaut totalement gratuit auprès d’un jeune branleur, où les zombies se repaissent de sa chair, on va avoir droit à toutes les âneries possibles et imaginables, montrant que le film est fait par un sale gosse qui pense avoir de bonnes idées. Une petite fille va avoir le bras arraché en se faisant percuter par une voiture. La mère homophobe va se retrouver à manger son propre œil que lui lance son fils. L’iranienne va être kidnapper par les racistes et ils vont tout faire pour lui faire avouer qu’elle est une terroriste. Bref, les zombies ne sont pas forcément au second plan, puisqu’ils sont une menace réelle, mais ils font pâle figure face à des humains bien crétins et complètement à côté de leurs pompes. Mais c’est tellement mal fait que ça ne marche pas, même si le film est généreux en gore.

« La réalisation est complètement aux fraises. »

Là-dessus, on ne peut trop rien dire. Si c’est cheap à souhait que l’on voit les effets à des kilomètres (bordel, ces bras sortis tout droit d’un magasin de farces et attrapes…), il n’en demeure pas moins que les amateurs de bidasse en auront pour leur argent. Les zombies bouffent tout ce qui passe, et certains survivants y vont à fond, utilisant rotofil et autres joyeusetés pour venir à bout des morts-vivants. Mais encore une fois, la réalisation est complètement aux fraises, et on aura du mal à se détacher de ce côté fauché. C’est laid, certains plans ne sont pas bien cadrés, et on sent que les coupures sont autant de saynètes jouées, puis collées bout à bout lors du montage. Quand on sait que la comm compare ce film à Shaun of the Dead et Bienvenue à Zombieland, il y a quand même un gouffre entre les trois.

Et bien évidemment, qui dit film d’horreur fauché dit casting à la ramasse, avec bien souvent des « acteurs » qui sont des amis de l’équipe technique. Si on retrouve quelques têtes plus ou moins connus à l’image de Russel Hodgkinson (Z Nation), pour le reste, on sera dans le bas du bas du panier. C’est bien simple, ça joue comme des casseroles, et à chaque fois, on est mal à l’aise pour eux. Que ce soit le maire ambitieux et jaloux, le prêtre qui fait des séances de conversion pour « soigner » les homosexuels, la concurrente au maire avec son sourire niais, la jeune iranienne qui est une forte tête ou encore le couple gay, personne ne joue bien ou un peu juste, et dès le départ, c’est une catastrophe. Bon, vous me direz, c’était annoncé d’avance vu la tronche de la jaquette et le titre du film…

Au final, Zombies of Mass Destruction est un mauvais film, mais on peut lui trouver des excuses atténuantes. Il s’agit d’un long-métrage qui se veut sale avec du fond, dénonçant à tout va tout ce qui ne va pas aux Etats-Unis. La parabole avec les zombies, qui sont finalement plus intelligents que les humains, est vite faite, mais on reste sur un film mal maîtrisé, bordélique, et qui pousse bien trop loin tous les clichés qu’il dénonce, au point de ne finalement plus rien dire. Bref, c’est un film mal fichu, qui porte tous les stigmates de la comédie horrifique sans dosage, et sans talent.

Note : 05/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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