mars 28, 2024

Bloodsucking Bastards

De : Brian James O’Connell

Avec Fran Kranz, Pedro Pascal, Emma Fitzpatrick, Neil W. Garguilo

Année : 2015

Pays : Etats-Unis

Genre : Comédie, Horreur

Résumé :

Evan est un salarié dévoué dans une société où travaille également sa petite amie Amanda et son meilleur ami Tim. Tout se complique pour Evan lorsque Amanda le quitte et que son patron remet la promotion qu’il lui avait promise à un de ses rivaux, Max…

Avis :

La comédie horrifique est un genre qui ne connait pas la crise. Depuis les films des années 40 avec Abbot et Costello faisant mumuse avec Dracula et les monstres de chez Universal, le genre ne s’est jamais éteint et atteint même une apogée durant les années 2000. Il faut croire que le monde a besoin de dédramatiser certaines horreurs, les adolescents ont envie de rire avec un bon bain de sang et les producteurs s’en donnent à cœur joie, alternant le culte comme Shaun of the Dead et le très mauvais avec Lesbian Vampire Killers. Entre ce grand écart qualitatif, on peut retrouver des films assez sympathiques, à l’image de Doghouse ou Severance. A travers ces quelques lignes, on se rend vite compte que le cinéma britannique est assez friand de ce sous-genre, mais les américains ne sont pas en reste. Exclusif à certains festoches, Bloodsucking Bastards a été très mal vendu. Perçu comme un actionner vampirique avec beaucoup d’hémoglobine, le film sera tout autre chose, et ce n’est peut-être pas plus mal. Car en-dehors du fait que le film soit assez sympathique, il propose aussi une vision assez marrante du travail, voyant cela comme un acte vampirique. Bref, même si Bloodsucking Bastards n’est pas le film du siècle, il n’en demeure pas moins agréable.

L’histoire est relativement simple à comprendre. L’action se déroule dans un bureau de ventes par téléphone et le chiffre d’affaire n’est pas au beau fixe. Le directeur décide alors d’embaucher un directeur des ventes efficaces et qui a quelques passifs avec le personnage principal du film. Cependant, au fur et à mesure du temps, les employés deviennent étranges, plus sérieux, plus sanguins et surtout, plus efficaces à la tâche. Notre héros et son meilleur ami découvre alors que le nouveau directeur des ventes est un vampire et il booste la société en transformant les employés en vampire. Dit rapidement comme ça, on pourrait croire que l’on fait face à une énième comédie d’horreur complètement fauchée, et on ne sera pas loin de la vérité. Les décors minimalistes de bureau sont assez fades, les personnages sont peu travaillés et seul le couple central possède un léger background parce que lui a été incapable de dire à sa femme qu’il l’aimait, mais hormis cela, c’est très léger. D’autant plus que le rythme est assez mou au départ, même si les vannes fusent et que l’on voit le portrait qu’a voulu faire le réalisateur, à savoir une bande de potes sympathiques, inoffensive et un peu branleuse.

Cette façon de faire rappelle bien évidemment le cinéma d’horreur à faible budget des années 80, avec une longue présentation des personnages et quelques meurtres pour faire patienter jusqu’au dernier acte. Le plus gros reproche que l’on peut faire à ce film, c’est que les personnages manquent de charisme et que l’on a du mal à s’attacher à eux, hormis Amanda, la femme du héros, qui dégage un charme certain et semble la seul à ne pas surjouer la comédie, restant dans un rôle assez sérieux. D’autre part, les dialogues tournent vite en rond et à vide, restant perpétuellement sur le sexe, les relations homme/femme ou cette volonté de constamment draguer ou baiser. On retrouve donc la secrétaire un peu chaude, le gros lourd qui n’a jamais baisé personne ou encore le geek de base très maladroit lorsqu’il fait des réflexions. Fort heureusement, un acteur va venir sauver la mise, c’est Pedro Pascal. Même si l’acteur est en roue libre, surjouant à mort le côté cool de son personnage, il n’en reste pas moins drôle, notamment sur la fin avec son côté nonchalant.

Et le film se rattrape aussi sur son final qui part dans un délire grand-guignol complètement assumé. L’équipe de bras cassé va alors s’armer avec les moyens du bord pour éradiquer du vampire en pagaille. Encore une fois, on voit rapidement que le film a un budget ultra serré, puisque toutes les mises à mort sont faites hors champs, ne laissant que quelques gerbes de sang lors d’une explosion. Cependant, c’est relativement nerveux et bien filmé que ce dernier acte marque et soit d’une efficacité redoutable, en plus d’être suffisamment drôle.

Le film est aussi moins bête qu’il n’y parait. En voulant placer son film dans un petit centre d’affaires, le réalisateur compare alors le vampirisme au travail, notamment celui monotone mais dense de faire un maximum de ventes, demandant toujours plus aux employés pour booster les ventes. Le film se fait alors assez malin pour rendre les plus branleurs travailleurs et ceux qui veulent une promotion ou qui font du zèle rester des humains. Le parallèle vampire/robot piquant le boulot des employés humains est alors assez facile et le final du film peut se voir comme un gros burnout où les machines (ici les vampires) explosent et ne peuvent rien faire contre l’humain. Alors bien évidemment, il est complexe de vraiment savoir si le réalisateur avait toutes ces idées en tête lors du tournage, mais c’est assez drôle de comparer le travail au vampirisme, aspirant nos vies et ne laissant que peu de loisirs.

Au final, Bloodsucking Bastards est un film assez agréable et qui est plus intelligent qu’il n’y parait. Son plus gros défaut est son manque de rythme durant son premier tiers et surtout un budget riquiqui qui se voit d’entrée de jeu. Néanmoins, il serait réducteur de juger le film simplement à cela, car entre un dernier acte délirant et quelques passages plutôt drôles, Bloodsucking Bastards est un film honnête qui essaye de tirer son épingle du jeu et en comparant le travail au vampire, il y arrive plutôt bien. Bref, certainement pas le film du siècle, mais un bon petit moment, et c’est déjà pas mal.

Note : 12/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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