mars 19, 2024

The Diabolical

De : Alistair Legrand

Avec Ali Larter, Arjun Gupta, Chloe Perrin, Kurt Carley

Année : 2015

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Une mère célibataire et ses enfants sont réveillés toutes les nuits par une intense présence. Alors que les experts du paranormal sont trop effrayés pour s’attaquer à ce violent esprit, elle doit demander de l’aide à son petit-ami, un scientifique.

Avis :

Il n’est jamais évident de faire un premier film. Entre les contraintes budgétaires, les acteurs de seconde zone que l’on doit se taper ou encore les exigences particulières de certains producteurs extravagants, la liberté d’expression semble en prendre un certain coup. Pour autant, on a l’habitude de dire que le cinéma horrifique est un terreau fertile car il laisse les coudées franches et s’impose peu de limites, si ce n’est bien évident l’argent alloué au métrage. En ce sens, même si on se tape de nombreuses bouses, on trouve parfois de petites pépites qui n’ont pas coûté un sou. Les exemples sont nombreux et on ne va pas s’amuser à faire une liste exhaustive. Le problème quand on est assez libre de faire ce que l’on veut, c’est que l’on peut aussi avoir des idées de merde, ou tout du moins des idées qui semblent bien sur le papier, mais qui ne rendent rien à l’écran. C’est un peu le cas de The Diabolical, qui offre un titre mensonger, une affiche mensongère et une idée toute pourrie qui servira de climax en carton.

Très clairement, The Diabolical joue la carte du fantôme et de la possession pour attirer le chaland. Il faut dire que ce sont des types de films qui attirent pas mal les jeunes et on peut trouver quelques petites choses sympathiques, dérangeantes et donc suscitant un certain émoi. Sauf que là, dès le départ tout reste flou et sans envie de bousculer un peu le spectateur. On va se retrouver rapidement au sein d’une famille dysfonctionnelle où une mère célibataire au bord de la banqueroute élève son fils qui a des accès de violence et sa fille toute mignonne qui subit les assauts d’un soi-disant fantôme. Le film ne tarde pas à lever le doute avec une première apparition, des médiums inquiets qui quittent précipitamment la maison et une mère qui semble désemparée. On tombe vite dans tous les clichés du genre, mais d’un autre côté, le film ne perd pas vraiment de temps à installer une ambiance, essayant d’aller à l’essentiel. Malheureusement, il manquera une grande partie de tout ce qu’il faut faire pour réussir la première partie d’un film d’horreur, l’empathie pour les personnages.

En ne présentant pas plus que cela les différents protagonistes de l’histoire, on va essayer de reconstruire les différentes pièces de cette famille. On comprend vite certaines choses, comme les accès de colère du fils, mais on reste sur le flou concernant la disparition du père. On va voir un homme qui semble être un professeur ayant pris sous son aile le jeune fils, mais qui en secret se tape la mère. Tout ce petit monde semble bien décidé à être complexe pour pas grand-chose et cela empêche clairement de ressentir une quelconque émotion pour eux. D’autant plus que les relations entre les personnages sont imbuvables, entre une gamine transparente mais normale et un gosse qui est constamment en conflit avec sa mère. Les dialogues sont insipides, n’ont parfois aucun sens et cela devient de plus en plus complexe de comprendre tout ce qui tourne autour de cette famille.

Mais l’autre défaut de ce film, c’est de ne pas avoir d’ambiance. C’est bien simple, la montée en pression ne fonctionne jamais malgré les différentes apparitions auxquelles nous aurons droit. Le film n’est pas avare en projection spectrale et certains fantômes ont vraiment de la gueule, un peu comme dans Silent Hill. Mais c’est le temps de quelques secondes dans ce film qui baigne dans le non-sens le plus total. C’est-à-dire que le film n’arrive pas à rendre son ambiance oppressante à cause d’une réalisation bancale et banale, mais aussi à cause du côté téléphoné des apparitions, qui font léviter les objets avant d’arriver. On trouvera aussi des brûlures sur les bras des gamins, des veines qui deviennent noires, mais on ne comprendra jamais pourquoi ça fait cela. Il y a un manque de logique flagrant dans ce film et on a l’impression de voir des saynètes qui ont été montées aléatoirement lors du montage. C’est une vraie calamité à suivre.

Mais le pire dans tout ça, c’est le twist final qui nous explique l’intervention des fantômes et tente de donner du relief au métrage. Le film jouit donc d’un retournement de situation complètement ridicule qui change la donne des apparitions et tente de faire de la science-fiction à deux balles. Si sur le papier on aurait pu croire à quelque chose de novateur et d’intéressant, en images, c’est une autre histoire. D’autant plus que ce climax n’a aucun sens avec tout ce que l’on vient de voir. C’est-à-dire qu’en axant son histoire sur un tel retournement, le film perd toute crédibilité sur certains éléments du film. Rien n’explique les brûlures, les apparitions de monstres sanguinolents, les veines noires ou encore les médiums qui partent en courant de la maison. Pour la faire courte, ce ne sont pas des fantômes, et de ce fait, plus rien n’a de sens et de logique. Une logique qui part carrément à vau l’eau lorsqu’Ali Larter comprend les enjeux en cinq secondes à la fin et décide d’aller faire une action qui va tout changer. Enfin tout, c’est vite dit, puisqu’il n’y aura aucune justification sur la hantise de la maison et les raisons des « méchants ». Reste les jolies gambettes d’Ali Larter, mais c’est peu de choses.

Au final, The Diabolical est une purge infâme, un film qui joue la carte du twist pour surprendre le spectateur, mais qui sombre dans la pire idée jamais exploitée. Le film échoue à tous les degrés, aussi bien dans sa volonté de faire peur en étant novateur que dans la présentation de sa famille azimutée. Il reste un monstre au design bien creepy (mais qui ne sert à rien) et la jolie actrice principale qui a bien du mal à trouver des films intéressants depuis Heroes. Bref, une purge de plus et ce n’est pas sans joie qu’on la voit disparaître du catalogue Netflix.

Note : 03/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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