mars 19, 2024

The Nightmare

The_Nightmare

De : Rodney Ascher

Année : 2015

Pays : Etats-Unis

Genre : Documentaire

Résumé :

Et si l’on vous disait que chaque nuit, quand vous vous endormez, que vous n’êtes pas seul ? Que vous êtes entouré de forces obscures qui rodent et vous observent ? Et si l’on vous disait que vous pourriez vous réveiller paralysé, sans défense, avec ces ombres à vos côtés ? Et si l’on pouvait vous prouver que cela arrive vraiment ?
C’est ce que Rodney Ascher démontre dans The Nightmare. Malgré son sujet terrifiant, ce n’est pas un film de fiction mais un documentaire présentant des événements et phénomènes réels racontés par ceux qui les ont vécus.
« Ce n’est pas un cauchemar. C’est réel. Je le sais. »

Avis :

Si on ignore le passif du réalisateur, la première approche avec The nightmare pourrait laisser perplexe. Sommes-nous en présence d’un film d’épouvante ou d’un found footage ? Le pitch de départ, ainsi qu’un rapide coup d’œil sur la bande-annonce, va en ce sens. Pourtant, il n’en est rien. Après s’être penché en long, en large et en travers sur le Shining de Kubrick, Rodney Ascher revient avec un nouveau documentaire et pas n’importe lequel puisqu’il s’attaque cette fois-ci à la paralysie du sommeil et aux terreurs nocturnes. The nightmare porte-t-il bien son nom ou n’est-ce qu’un pétard mouillé digne d’un Paranormal activity esseulé ?

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Pour un tel sujet, on serait enclin à avoir une approche scientifique qui expliquerait rationnellement des phénomènes « hallucinatoires ». Or, Rodney Ascher délaisse toute objectivité au profit de témoignages pour le moins déroutants qui nous raconte avec un sens de la narration évident leur calvaire nuit après nuit. Pour ce faire, on occulte tout artifice propre à susciter l’angoisse pour se concentrer sur des récits structurés dont le naturel des intervenants laisse peu de place à la remise en question de leurs dires. Une progression qui monte crescendo dans la terreur tout en jouant sur les peurs enfantines (obscurité, monstres…).

Le tout est appuyé par des reconstitutions qui montrent à l’écran des émotions, ainsi que des songes. En cela, il s’agit d’un véritable tour de force de se plonger dans la psyché de ces individus (soit dit en passant, différents en tout point sur le plan social, éducatif ou religieux). L’on parvient à ressentir le sentiment de perdition et le naufrage de leur santé mentale au vu de séquences qui usent d’un traitement psychédélique (images déformées ou ondoyantes) avec une prédominance de teinte rouge sombre. Ces passages dépourvus d’une réelle cohérence tendent à troubler le spectateur, surtout lorsqu’elles succèdent à l’apparition de créatures dont on ignore tout.

C’est peut-être sur ce point que le documentaire s’égare quelque peu. On part d’un postulat et de témoignages aux nombreuses corrélations pour basculer vers une interprétation individuelle très disparate, pour ne pas dire décousue. Démons, univers parallèles, entités désincarnées, sans oublier des extraterrestres, sont cités pour essayer de trouver une explication. Chaque hypothèse est étayée sur des bases solides. On se sert de la mythologie, de faits similaires survenus au cours de l’histoire (là encore, sur l’ensemble de la planète). Certains passages évoquent des longs-métrages qui ont puisé, à leur tour, leurs idées dans des faits réels.

Les esprits d’Insidious (qui ont tenté de canaliser l’essence même des terreurs nocturnes), Les griffes de la nuit, L’échelle de Jacob, Communion ou les films de possession sans préférence particulière. Hormis quelques images et extraits disséminés çà et là des métrages cités, ce type de clin d’œil est sous-jacent (L’homme-papillon et La prophétie des ombres ne sont pas clairement mis en avant) et interpellera surtout les cinéphiles. Pour autant, cela n’enlève en rien la crédibilité des propos avancés, mais démontre que la culture s’imprègne de ces phénomènes universels pour mieux nous faire frissonner.

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The nightmare est un documentaire déstabilisant. Derrière ses faux airs de found footage, le film de Rodney Ascher traite son sujet avec une approche originale. Tout en soignant sa narration et en développant une atmosphère angoissante (pour ne pas dire malsaine à certains égards), l’on découvre une succession de témoignages déconcertants dont, au final, on ne sait que trop penser. Le choix de la subjectivité permet une plus grande empathie auprès des intervenants tout en favorisant l’immersion du public au cœur même de leurs cauchemars. Vérité, hallucinations ou songes, il n’existe pas de réponses définitives. Le réalisateur se contente d’exposer les faits ; aux spectateurs d’en tirer leur propre conclusion…

Note : 15/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Zw63D5JxtvI[/youtube]

Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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