Avis :
Le modèle radiophonique américain est géré par trois genres. Le premier est bien entendu le son pop, gouverné par une pléthore de pseudos chanteuses qui pensent chanter juste avec seulement trois notes d’accord en fond. On pense bien entendu à Katy Perry, Rihanna ou encore Britney Spears, qui feraient mieux de vendre leur corps plutôt que de brailler. Le second genre est le rap, hip-hop, un genre plus urbain, plus underground et qui est dirigé par des têtes d’affiche comme Eminem, Snoop Dogg ou encore P. Diddy, des gens qui pensent savoir écrire malgré toutes les fautes d’orthographe dans les textes. Enfin, le troisième genre est le rock. Chose impensable en France, certaines radios américaines prennent le risque de passer du rock, du hard et du métal sans pour autant se soucier des recettes. Le seul problème, c’est que pour passer à la radio, il faut tout de même rentrer dans certains codes et un nombre incalculable de groupes s’y sont engouffrés pour se faire connaître. On pense immédiatement à Nickelback, les derniers albums de Papa Roach ou encore 3 Doors Down. Pop Evil sort en 2013 son troisième album et après quelques clips assez intéressants, il était logique de se plonger dans l’écoute du skeud complet. Et si certains passages demeurent sympathiques, le ressenti global est moins réjouissant sans pour autant être désastreux.
Le skeud débute avec Goodbye my Friend, et on peut dire que ce n’est pas terrible. Coincé dans ce carcan imposé par la radio, le morceau n’est pas innovant, les quelques pointes vers un chant crié sont simplistes au possible et même le refrain respire le commerce. Heureusement, Deal With the Devil est un excellent titre. Avec une introduction sympathique, le titre est assez agressif, insidieux et le refrain entre bien en tête et comble du comble, on a même droit à un solo très efficace. Bref, il s’agit certainement du meilleur morceau de l’album. Arrive alors Trenches, un autre tube du groupe, qui allie chant rappé avec un air de hard rock. On pense directement à Papa Roach mais aussi à d’autres groupes de nu métal des années 2000. Le résultat et assez plaisant, d’autant plus que le refrain demeure efficace malgré une rythmique simpliste. Néanmoins, on peut saluer l’effort qui brise un peu les codes du hard conventionnel et radiophonique. Ce sera malheureusement le seul morceau qui sort un peu du cadre. Torn to Pieces est la ballade du skeud. Si dans son ensemble elle demeure très classique, elle est aussi ultra efficace grâce à une rythmique douce et qui monte sur les refrains, et à des paroles facilement assimilables, même pour le petit français. En ce sens, le pari est réussi et le morceau marche bien. Par la suite, les choses vont se gâter un petit peu car quasiment plus aucun titre ne retiendra notre attention. Divide n’est pas forcément accrocheur avec des sonorités déjà entendues des millions de fois et rien ne distingue ce titre d’un autre, le rendant très impersonnel. Beautiful est du même acabit que le titre précédent, sauf que le morceau propose un refrain qui rentre très rapidement en tête et on se surprend à chanter en même temps que le chanteur. Néanmoins, il faut reconnaître que cela reste très conventionnel et sans surprise, rappelant les titre à l’eau de rose de Nickelback.
La seconde moitié de l’album n’est pas des plus intéressantes et va cumuler les titres qui ne possèdent pas vraiment d’âme et de personnalité. Silence & Scars est le pire titre de l’album, complètement inutile, d’une facilité déconcertante et avec aucun passage accrocheur. On se demande encore ce qu’un titre comme celui-ci vient faire dans cet album. Heureusement, Sick Sense redresse la barre, notamment grâce à un refrain pêchu, des riffs agressifs et une rupture plutôt bien foutue. Fly Away continue sur la voie du titre précédent, affichant des riffs assez agressifs et un rythme soutenu plutôt sympathique. On regrettera un refrain trop calme et trop classique pour vraiment marquer les esprits. C’est alors qu’arrive Behind Closed Doors, un mélange de hard rock et de ballade plutôt bien ficelé, bien que très classique, et surtout avec un aspect commercial qui saute vraiment aux yeux. Néanmoins, cela se révèle efficace, la voix du chanteur colle parfaitement et on a même droit à un solo plutôt nerveux et agréable. Welcome to Reality démarre très fort avec des riffs ravageurs pour se calmer un petit peu par la suite, affichant un refrain très classique bien que rapide et qui rentre facilement en tête. On reprochera comme d’habitude cette facilité à rendre mercantile tous les styles, n’allant jamais vraiment dans le growl ou dans le métal qui tâche. Enfin, le skeud se termine avec Flawed, un morceau presque bouche-trou, qui s’oublie facilement, malgré de bons riffs et un rythme intéressant. Le seul problème, c’est que tout l’album baigne dans le même rythme sans réelle prise de risque et on ressent une certaine lassitude au fur et à mesure des écoutes.
Au final, Onyx, le dernier album en date de Pop Evil laisse une impression mi-figue, mi-raisin. Si les titres demeurent intéressants et agréables à l’oreille, on ne peut s’empêcher d’y voir un aspect mercantile désagréable et un ensemble formaté pour passer sur les ondes américaines. Une prise de risque accrue avec des riffs différents, plus de violence dans la voix ou encore des morceaux plus calmes aurait été bienvenue !
- Goodbye my Friend
- Deal With the Devil
- Trenches
- Torn to Pieces
- Divide
- Beautiful
- Silence & Scars
- Sick Sense
- Fly Away
- Behind Closed Doors
- Welcome to Reality
- Flawed
Note : 13/20
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Par AqME