avril 23, 2024

Diary of the Dead – Chroniques des Morts-Vivants

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De : George A. Romero

Avec Michelle Morgan, Joshua Close, Shawn Roberts, Amy Ciupak Lalonde

Année : 2007

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Des étudiants en cinéma tournent, dans une forêt, un film d’horreur à petit budget, lorsque la nouvelle tombe au journal télévisé : partout dans le pays, on signale des morts revenant à la vie.
Témoins de massacres, de destructions et du chaos ambiant, ils choisissent alors de braquer leurs caméras sur les zombies et les horreurs bien réelles auxquels ils sont confrontés afin de laisser un témoignage de cette nuit où tout a changé.

Avis :

Le zombie est à la base une créature morte asservie par la magie vaudou. Provenant de l’île d’Haïti, cette magie lugubre a été mise à l’écran avec un certain brio par Wes Craven, ce qui est assez rare, avec le film L’Emprise des Ténèbres. Mais papy Romero n’est pas un homme qui aime vraiment les traditions et il préfère utiliser le zombie pour dénoncer les dérives humaines et montrer tous les défauts de l’espèce humaine bien vivante. En vrac, on y croise des messages comme la cruauté, la société de consommation, le développement en masse, les différences raciales et sociales, j’en passe et des meilleurs. Alors bien évidemment, quand un nouveau film du maître des zombies sort, c’est un peu l‘ébullition et il faut reconnaître que dernièrement, ces films sont moins fameux et moins acides que les premiers. Mais un film de Romero étant ce qu’il est, il reste souvent bien supérieur à la moyenne zombiesque. Alors que vaut Diary of the Dead, Chroniques des Morts-Vivants ?

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Attack of the Mummy

Succombant aux affres de la modernité, George Romero opte pour le found-footage, ce genre de cinéma caméra à l’épaule. Mais le monsieur s’est vite rendu compte des limites de ce genre avec lequel on ne peut pas filmer ce que l’on veut. Du coup, il choisit un montage habile, celui d’une nana qui a fait un montage, avec une voix-off et de la musique, ainsi que deux caméras, histoire de pouvoir alterner les plans. On va donc suivre une bande d’étudiants en cinéma en train de tourner un film de fin d’études. Une annonce radio puis télévisée raconte que des zombies ont envahi les rues et qu’il faut se protéger et tout le toutim. Le groupe se sépare alors, deux personnes se barrent dans une grande baraque alors que le restant du groupe prend un camping-car et essaye de retrouver leur parents. Le réalisateur du film décide alors de tout filmer pour diffuser ensuite sur le net afin de montrer la vérité sans déformer les propos, à la différence des médias. Mais tout ne va pas se passer comme prévu. En gros, on est face à un road movie teinté de survival, qui va permettre de dénoncer certaines choses assez chères à Romero.

En prenant des étudiant en cinéma, Romero va en profiter pour critiquer justement le journalisme et cette obsession de filmer tout, au péril de sa vie. On verra d’ailleurs plusieurs fois le jeune réalisateur à deux doigts de se faire bouffer pour filmer. Le problème c’est que ce genre de message sur le journalisme à tout prix et le sensationnel a déjà été l’objet de plusieurs films, dont Cannibal Holocaust. Mais le père Romero ne s’arrête pas là. En effet, il va aussi critiquer internet et la divulgation rapide d’informations, ainsi que la propagation de rumeurs. On décerne cela dès le départ avec les fausses précautions, et les quelques âneries vues dans les médias. C’est plutôt bien fichu mais ça reste léger. On remarquera d’ailleurs que le cynisme et très présent dans le film, car le réalisateur s’amuse avec ses personnages, les rendant auteurs et instigateurs de ce genre sensationnaliste avec le montage tape à l’œil, la voix-off douce-amère et la musique renforçant une image qui n’a pas besoin d’être accompagnée d’un quelconque son pour être forte. Enfin, comme à son habitude, le père Romero nous sort la cruauté de l’homme et sa faculté à s’amuser avec tout ce qui touche à l’éthique. Si tout cela semble intéressant, c’est surement le premier Romero qui est beaucoup trop appuyé, trop lourd entre le propos et l’image. On comprend tout, pas besoin de réfléchir et c’est très décevant de la part du réalisateur.

D’autant que tout cela n’est pas aidé par la réalisation qui fait très kitsch et flirte parfois avec l’amateurisme. Alors certes, on est en Found-Footage, mais ce n’est pas une raison pour sortir des plans ridicules et cheap à souhait comme lorsque la nana sort de sa chambre avec un chandelier ou le pauvre voleur qui se barre du campus ravagé avec une télé sous le bras. On regrettera aussi certains passages superflus comme avec le vieil amish qui ne sera qu’un prétexte pour mettre une scène gore et un poil de tension. Car tout le problème du film tient là, il ne fait pas peur et n’exploite pas assez le décor de la maison de fin pour suggérer une vraie peur à la 28 jours plus tard. C’est dommage, surtout que les acteurs ne sont pas forcément mauvais, à commencer par le prof alcoolique mais attachant. Mais l’héroïne est assez pénible et sa voix, même en VO est juste insupportable. Enfin, on pourra être déconcerté par le manque d’émotion des personnages, notamment lorsqu’ils perdent l’un des leurs. On dirait qu’ils n’en ont rien à foutre !

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Tête de pioche !

Au final, Diary of the Dead Chroniques des Morts-Vivants n’est pas le meilleur film de George Romero. Si la critique d’un certain système est toujours présente, elle est trop appuyée par un propos lourdingue et que l’on voit arriver comme un éléphant dans un corridor. On a connu le réalisateur plus en forme. Néanmoins, le film parlant de zombies reste bien supérieur à nombre d’autres films du même genre, seulement, pour du Romero, c’est assez faiblard…

Note : 12/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=QE7MVOhfCEs[/youtube]

Par AqME

TrasherNote de Trasher: 17/20

HerschellNote de Herschell: 13/20

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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