Unleash the Archers - Apex

Avis :

S’il y a bien une chose qui est de plus en plus appréciable dans le monde du métal, c’est la présence de femmes qui s’imposent de plus en plus. Et on ne parle pas de Métal symphonique où les chanteuses à voix sont en terre sainte. Dans tous les genres, on retrouve une gente féminine de plus en plus prégnante, soit en tant que musicienne, soit en tant que chanteuse et frontwoman. Se formant en 2007 autour du couple formé par le batteur Scott Buchanan et la chanteuse Brittany Slayes, Unleash the Archers est un groupe canadien qui va faire deux albums de façon indépendante pour commencer leur carrière. C’est en 2015 qu’ils signent alors chez Napalm Records pour un troisième opus qui fut accueilli de manière assez tiède. Restant pourtant chez le même label, c’est avec Apex, leur quatrième effort, que la formation redécolle fortement.

Sorti en 2017, ce quatrième opus pour les canadiens signe l’arrivée d’un nouveau bassiste, Kyle Sheppard (qui ne restera que deux ans dans la formation) et va drôlement bien porter son nom. En effet, après plusieurs écoutes, on va vite se rendre compte que ce nouveau skeud est sans doute le meilleur du groupe, encore aujourd’hui (parce que oui, j’écris ces lignes huit ans après la sortie de l’album…), malgré deux autres albums aux productions plus solides. Ce qui fait le succès de cet effort, c’est tout simplement sa simplicité dans les mélodies, sa structure longue et solide, et cet amour pour les hymnes fédérateurs au sein d’un Power métal stéréotypé mais galvanisant. L’album a beau durer un poil plus d’une heure, il reste entêtant et ne suscite jamais le moindre ennui. Un tour de force qui commence fort avec Awakening, qui annonce un réveil tonitruant.

Long de plus de sept minutes, bénéficiant d’une introduction inquiétant mais qui va rapidement faire parler les grattes, le titre nous plonge dans un Power puissant et virulent qui frappe fort et ne laisse rien au hasard. Et la puissance vocale de Brittany Slayes fera le reste, avec une maîtrise impressionnante. Seul le refrain peut paraître un peu en deçà, avec un aspect un peu vieillot. Derrière, Shadow Guide va aller vers quelque chose de plus épuré et de plus direct. Ici, point d’introduction ou de fioriture pour peaufiner une certaine ambiance, le groupe propose un morceau vif et nerveux qui nous donne une pêche d’enfer. Une autre facette du groupe qui démontre aussi un chant en growl qui s’insère parfaitement dans le titre. Il en ira de même avec The Matriarch qui contiendra un petit son Heavy au niveau des riffs, donnant une rythmique rapide et ultra catchy.

En abordant Cleanse the Bloodline, on renoue avec un Power à tendance Heavy bien long et tenant des parties épiques qui font plaisir à entendre. Unleash the Archers se défait un petit peu de certains oripeaux vieillots pour produire un pur titre puissant et plaisant. D’ailleurs, ce n’est pas étonnant que ce soit ce titre qui fut choisi pour vendre l’album. The Coward’s Way sera du même tonneau, avec des riffs bien sentis, et une envie de bien nous rentrer dedans. Cependant, on notera des partitions plus enjouées que d’habitude, donnant au titre un côté Epic vraiment très intéressant. Puis arrive False Walls, la pièce maîtresse de l’opus, dépassant les huit minutes, et jouant sur plusieurs tableaux pour mieux montrer tout le talent technique et de composition du groupe. On ne s’y ennuie jamais, Brittany Slayes explose tous les codes du genre, et on plonge en plein univers médiéval.

Difficile de passer après un si gros morceau, et pourtant, Ten Thousand Against One envoie du lourd, dans un registre plus court, plus concis (mais qui dépasse quand même les cinq minutes) et doté d’un refrain qui reste un long moment en tête. Earth and Ashes sera peut-être un tantinet moins fracassant, mais son introduction à la guitare sèche est poignante, et il permet alors de mieux nous saisir quand il faut partir dans les riffs plus lourds. Ce morceau possède presque un côté Prog qui est parfaitement inclus dans l’ensemble. Call Me Immortal est LE morceau fédérateur par excellence, avec un refrain de zinzin qui reste immédiatement en tête. Enfin, Apex et ses huit minutes viennent clôturer avec un panache un album solide de bout en bout et qui ne laisse finalement rien au hasard.

Au final, Apex, le quatrième album de Unleash the Archers, est un excellent effort de la part des canadiens, et sans doute leur meilleur opus à ce jour. Le groupe officie dans un Power loin de tout cliché et mélange des influences Heavy savamment digérées pour mieux nous percuter et nous donner envie de bouger dans tous les sens. Bref, un album pivot dans la carrière du groupe, qui lui permet de rencontrer une certaine notoriété, même s’il ne retrouvera pas la même flamboyance par la suite.