novembre 8, 2025

Despised Icon – Shadow Work

Avis :

Parmi les genres les plus extrêmes, on peut compter sur le Deathcore. Sorte de mélange entre le Death Métal et le Hardcore, il est clair que les groupes qui épousent ce genre-là ne sont pas là pour rigoler. L’un des fondateurs du genre est Despised Icon, un groupe canadien (québécois pour être plus précis) qui s’est formé en 2002 et qui s’est rapidement imposé sur la scène underground. Après plusieurs changements de line-up, le groupe a trouvé un équilibre en 2004 et va sortir plusieurs albums, notamment sur le label Century Medias Records. Tout s’arrête en 2010, après une longue tournée, le groupe se mettant en pause pour une durée indéterminée. Mais quatre ans plus tard, les québécois sont de retour, signant cette fois-ci chez Nuclear Blast Records. Ils sortent alors deux albums en trois ans, entre Beast en 2016 et Purgatory en 2019.

Il faudra alors attendre six ans pour avoir un nouvel opus. Shadow Work arrive dans un moment où le Deathcore bat son plein, notamment grâce à Lorna Shore, qui a su tirer son épingle du jeu via des arrangements orchestraux épiques. Ce n’est pas vraiment le crédo du groupe canadien, qui aura plutôt à cœur de se plonger dans un Deathcore virulent et percutant, bercé par des fulgurances Hardcore typiquement américaines. Le premier morceau va en ce sens. Shadow Work est court, concis, durant moins de trois minutes. Entre des riffs de fouf furieux et une batterie qui va à trois mille à l’heure, on est clairement dans un registre de Deathcore classique et violent. Et Over my Dead Body ne va pas forcément déroger à la règle, si ce n’est des passages plus groovy qui viennent parsemer un ensemble tonitruant.

Néanmoins, on ressent déjà des élans Hardcore, notamment dans le deuxième couplet où d’un point de vue vocal, on reste dans un registre plus Hardcore, avant de laisser la place à des petits cris de cochon ou d’insecte. Le mélange fonctionne à plein régime, et les deux chanteurs font de belles joutes vocales. Death of an Artist sera un morceau moins mémorable. Si on reste sur un registre de violence extrême, il y a moins d’éléments qui nous sortent d’un schéma classique. Alors oui, pour les amateurs de Deathcore, c’est le bonheur, mais il manque une certaine identité au morceau pour vraiment marquer. On se reposera plus volontiers sur Corpse Pose qui démarre sur les chapeaux de roues et qui viendra nous scotcher les tympans. C’est très dense, mais les guitaristes sont vraiment excellents, et il y a une belle variété dans la rythmique et les riffs.

The Apparition sera un excellent morceau. Il est la parfaite synthèse de ce que représente le groupe. On a ici des éléments Deathcore old school, mais qui sont mélangés à des passages plus Hardcore, et l’ensemble donne un titre exemplaire, nerveux, puissant et qui donne envie de fracasser tout ce qui bouge. Reaper donne le ton dès le début. Il s’agit-là d’un titre très lourd et puissant, qui joue plutôt avec des éléments issus du Death Métal. Le rythme au départ est plutôt lent, jusqu’au blast de la batterie dans le dernier tiers, où le titre devient alors une masse informe qui vient juste tabasser nos esgourdes. Quant à In Memoriam, on pourrait croire à un interlude avec son début au piano, mais il n’en sera rien. Le morceau débouche rapidement sur du Deathcore pure souche, ponctué par des éléments plus clairs, qui s’effacent assez vite pour de la violence.

Pour attaquer la dernière partie de l’album, le groupe ne va pas ralentir le rythme, bien au contraire. Omen of Misfortune viendra foutre un bordel pas possible, parfois à la limite de la mélodie. Si ça fonctionne comme un exutoire salvateur, il faut aussi dire que le titre manque de moments vraiment marquants. Obsessive Compulsive Disaster va partir rapidement en eau de boudin avec deux chanteurs qui se rendent la pareille dans un déluge de violence. Heureusement que le refrain fonctionne plutôt bien dans un délire Hardcore, sinon on serait sur un titre sans intérêt. Puis arrive alors ContreCoeur et ses moins de deux minutes. Le chant est en français, ça frappe fort, mais ça reste quand de l’ultra violence pour de l’ultra violence. Fallen Ones vient alors clôturer l’ensemble avec maestria, conjuguant parfaitement le Deatchore avec le hardcore, et c’est tout ce que l’on attendait.

Au final, Shadow Work, le dernier album de Despised Icon, est un bon album, qui montre bien que les canadiens ont encore leur mot à dire après plus de vingt ans de carrière. L’énergie est là, les riffs sont puissants, et l’ensemble tient bien la route. Cependant, on notera une petite propension à la redite, et de ce fait, l’ennui peut vite venir au bout de plusieurs écoutes, ce qui reste tout de même dommageable. Bref, un bon album, mais qui comporte quelques errances.

  • Shadow Work
  • Over my Dead Body
  • Death of an Artist
  • Corpse Pose
  • The Apparition
  • Reaper
  • In Memoriam
  • Omen of Misfortune
  • Obsessive Compulsive Disaster
  • ContreCoeur
  • Fallen Ones

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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