décembre 11, 2024

Bandazos – Revolution Rock

Avis :

Si les origines du rock peuvent provenir de pays comme l’Angleterre ou les Etats-Unis, d’autres pays sont devenus des orfèvres en la matière, comme tous les pays scandinaves par exemple. Mais les pays latins ne sont pas en restent, comme l’atteste l’Italie et sa pléthore de groupes rock, voire métal, ou encore l’Espagne, même si cette dernière demeure un peu en retrait. Si l’on connait des formations comme Diabulus in Musica ou encore Mago de Oz, cela se situe un peu plus dans le Métal Sympho ou encore dans le Heavy. Si on veut creuser dans le rock pur et dur avec des connotations Hard, il faut chercher plus loin et on peut, au hasard d’errances « internetiennes », trouver Bandazos. Alors les informations à trouver sur ce groupe sont assez difficiles, car c’est un tout petit groupe, qui signe sur un label peu connu, à savoir Temps Record, et qui est originaire de Barcelone. Pas grand-chose à dire de plus sur le groupe qui officie dans un rock n’roll assez simple, presque rétrograde quand on jette une oreille à son travail et pourtant, c’est plutôt bien fichu et permet de se rappeler les douces années 70/80 avec des formations comme Dire Straits et consort. Et on en profite pour revenir donc sur Revolution Rock, le second album du groupe, qui commence à avoir de l’âge, puisque sorti en 2017.

Le skeud débute avec Intro… qui est une introduction. Pour autant, l’aspect alléchant de la chose arrive vite quand on sent un véritable savoir-faire dans les accords tout en n’oubliant d’afficher une mélodie presque hispanique dans le départ qui s’accentuera avec le titre suivant, Ramas Podridas. Dès le départ, on voit les références du groupe, à savoir un petit Mark Knopfler des familles. En effet, le style se rapproche fortement d’un Dire Straits, avec un chant clair assez calme et des grattes en arrière-plan plutôt aériennes. C’est beau, c’est doux et même si ce n’est pas original, cela reste fort sympathique. Même lorsque le rythme s’emballe un peu en deuxième partie de morceau. Quant à la langue, puisqu’ici, on chante en espagnol, ce n’est pas tellement un problème, même si le titre suivant prête à sourire. Cabeza, Corazon y Corones est un morceau plus pêchu, qui lorgne vers le Hard FM et c’est encore une fois bien foutu, malgré la langue qui fait parfois sourire, notamment quand sort un petit « corones » (couilles pour ceux qui ne savent pas parler un nom d’espagnol). Ce qui est intéressant ici, c’est la production, très propre et qui peut surprendre pour un groupe comme celui-ci, quasiment inconnu. Le ton descend un peu avec Aromas con Hielo, trop classique et qui manque d’impact dans le refrain. Le titre est beaucoup trop simple pour avoir une adhésion complète. Manhattan Tempo essaye d’installer une ambiance exotique au départ pour finir dans un rock pas désagréable, mais qui ne marque pas comme il devrait. Et Jinetes del Asfalto de continuer vers ce chemin tout tracé, simpliste et qui manque d’impact et d’innovation. Ce n’est pas mauvais, mais ça reste trop classique.

Pour démarrer la seconde moitié de l’album, Caballo Perdedor permet de se remettre dans une ambiance plus Hard, plus puissante et nettement plus sympathique que ce que l’on a eu auparavant. Nerveux, avec des riffs plus rugueux, le groupe remonte une route qui demeurait un peu trop plate. Cercano Oeste est un long titre qui se veut un peu plus construit, montant crescendo, mais qui souffre d’un rythme trop lent au départ, malgré sa volonté de rajouter des touches hispaniques. C’est agréable dans son ambiance, mais l’ensemble manque de cohérence et de moments plus marquants, plus poignants, voire plus rigoureux. Saturacion Ficticia renoue avec les allures de Dire Straits, proposant un titre calme tout en étant rock n’roll « à l’ancienne ». Ce n’est pas pénible, mais ça roule sur des rails et on reste dans une zone de confort un peu trop connue. Revolucion tente une autre approche, lorgnant presque vers un Desert Rock dans son introduction avant de partir vers quelque chose de plus classique et qui, comme pour nombre de pistes dans cet album, demeure trop conforme à ce que l’on attend d’un groupe de rock. Alors oui, c’est un petit groupe qui fait cela par passion, mais cela manque d’un petit quelque chose pour devenir vraiment excellent. Another Rock on the Wall (référence à Pink Floyd évidemment) est peut-être le morceau le moins bon de l’album, celui qui marque le moins et où l’on ressent les faiblesses de la production. A Sangre y Fuego vient redorer le blason de la formation, proposant un vrai titre Hard, puissant et qui ne laisse indifférent. Enfin, un vrai titre qui reste en tête et qui montre toute la palette artistique du groupe. Enfin, Fin est une conclusion sympathique qui vient clôturer un album qui laisse le cul entre deux chaises.

Au final, Revolution Rock, le dernier album en date de Bandazos, est un effort sympathique et où il faut prendre en compte les difficultés d’enregistrement et la jeunesse d’un groupe qui ne vit pas de la musique. Il en résulte un album en demi-teinte, certes trop classique, mais qui possède une paire de morceaux tout à fait honorables et qui montrent que le groupe peut produire de très bonnes choses. Bref, un album qui ne marquera pas les esprits, mais qui est fait avec le cœur et cela se sent.

  • Intro
  • Ramas Podridas
  • Cabeza, Corazon y Corones
  • Aromas con Hielo
  • Manhattan Tempo
  • Jinetes del Asfalto
  • Caballo Perdedor
  • Cercano Oeste
  • Saturacion Ficticia
  • Revolucion
  • Another Rock on the Wall
  • A Sangre y Fuego
  • Fin

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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