
De : Simon Astier
Avec Mister V, Géraldine Nakache, William Lebghil, Vincent Dedienne
Année : 2025
Pays : France
Genre : Comédie
Résumé :
Inspiré du personnage du même nom créé par Mister V, McWalter nous plonge dans les péripéties d’un agent secret déjanté. Après avoir éliminé un méchant qui menaçait la terre, et au passage une usine de pains à burger, McWalter peut enfin se consacrer à faire le deuil de sa compagne Tracy, morte accidentellement dans la précédente attaque. Mais c’était sans compter sur une série d’explosions mystérieuses qui secouent la planète. Son agence, exaspérée par ses méthodes destructrices, le convoque pour lui demander des comptes. Les choses tournent mal quand McWalter est accusé à tort : sur chaque lieu d’explosion, des traces de son ADN ont été retrouvées, l’impliquant directement. Mais s’il n’est pas coupable, alors qui orchestre ces attentats ? Alors qu’il tente de se défendre, une nouvelle explosion frappe le siège de l’agence… Pris au piège, notre héros doit non seulement prouver son innocence, mais aussi échapper à ceux qu’il a longtemps servis, tout en essayant de découvrir le cerveau derrière ces attaques dévastatrices.
Avis :
Depuis quelques années maintenant, le monde de Youtube arrive à se transposer sur le grand écran, ou tout du moins à transformer de simples concepts pour le format court à des longs-métrages qui trouvent le chemin des salles de cinéma (Le Visiteur du Futur) ou des plateformes de streaming. Mister V est un youtubeur qui possède un univers déjanté dans lequel il faut réussir à entrer. C’est aussi un homme d’affaires malin qui a su transformer certains de ses sketchs en affaire juteuse, à l’image de ses pizzas surgelées qui ont eu un succès fou auprès de son auditorat. McWalter est à la base un personnage qu’il a créé de toutes pièces pour sa chaîne Youtube, s’inspirant, bien évidemment, de personnages existants déjà, de James band en passant par Ethan Hunt de Mission : Impossible.

S’associant avec Simon Astier, Freddy Gladieux, Vincent Tirel et Thibault Valetoux pour écrire un scénario, voici que McWalter déboule sur Prime Video, promettant alors une comédie d’action déjantée sans temps mort. Afin d’attirer le chaland, on notera tout de même un casting luxueux, avec notamment Géraldine Nakache, François Berléand, William Lebghil et Vincent Dedienne. Bref, tous les éléments sont réunis pour faire de ce film la nouvelle comédie policière française, espérant attirer les jeunes et les moins jeunes. Malheureusement, on ne pourra que constater le semi-échec de l’entreprise, qui n’arrivera jamais à nous convaincre totalement, la faute à une succession épuisante de saynètes qui se veulent drôles, mais qui sont parfois d’une lourdeur incommensurable.
« un univers mal dosé qui tente une approche à la Kad & Olivier »
L’histoire est relativement simple. McWalter est un agent de police très efficace, mais qui possède des méthodes un peu expéditives. Il a aussi des problèmes de mémoire, oubliant très rapidement tout ce qu’il fait et ce qu’il a vécu. Alors qu’il intervient dans une prise d’otages qui a lieu dans une usine de pains à burger (oui, ça commence fort), sa fiancée se fait tuer en même temps qu’il exécute le chef des braqueurs. Il part en dépression, et des attentats ont alors lieu, et tout indique que c’est lui le poseur de bombes. Il devient un paria, et va devoir prouver qu’il n’est pas le terroriste. Point de surprise au sein de cette histoire, qui prend forme avec une succession de mésaventures complètement barrées. A un tel point que parfois, le film s’égare bien trop loin.
D’ailleurs, le début est un peu difficile, notamment dans la prestation de Mister V, qui semble ne pas y croire, mais aussi dans les séquences d’action qui sont faiblardes. Et en un sens, cela ne vient pas de la mise en scène de Simon Astier, mais bel et bien de l’humour qu’il y a là-dedans, tant c’est lourd et épuisant. On est constamment dans la surenchère, dans le toujours plus, et à la longue, c’est fatiguant. Outre les blagues sur l’immortalité de son héros, on se retrouve avec des passages qui lorgnent tout le temps en-dessous de la ceinture, ou encore un univers mal dosé qui tente une approche à la Kad & Olivier, usant d’un burlesque parfois mal dosé. A titre d’exemple, on peut citer le Paystan, nouveau pays pauvre inventé pour donner naissance à un méchant revanchard. C’est parfois drôle, mais c’est souvent too much.
« Vincent Dedienne vole la vedette à tout le casting. »
Et tout cela est bien dommage, car le film recèle tout de même quelques bonnes idées. Il y a des moments de grâce qui sont drôles, comme lorsque le héros monte le son de la télévision, et que c’est la présentatrice du journal qui se met à crier. Parfois, le côté ubuesque de la situation trouve un juste milieu, et se fait plus finaud qu’il n’y parait. On peut aussi noter la mise en scène de Simon Astier qui veut livrer un vrai beau film. Il y a de bonnes idées de mise en scène, il y a un travail sur les plans et les lumières, et le côté cheap que l’on aurait pu avoir ne se voit pas, notamment sur certains effets spéciaux. Et il faut aussi saluer la prestation sans faille, et hilarante, de Vincent Dedienne, qui vole la vedette à tout le casting.

Au final, McWalter est une comédie folle, mais qui l’est justement un peu trop. L’histoire, pourtant simple, regorge de rebondissements improbables, tout en oubliant certains éléments en son sein, montrant un certain je m’enfoutisme sur la cohérence de l’ensemble. Ici, il faut faire un gag toutes les minutes (si ce n’est pas toutes les secondes), jusqu’à l’épuisement, pour montrer que l’on est drôle et que l’on a des idées derrière la tête. Mais si parfois c’est marrant, c’est bien souvent au détriment d’une structure solide et pertinente. Ne sont pas les ZAZ qui veut, et ce film en est une preuve flagrante, malgré quelques passages bien trouvés, et une technique relativement plaisante.
Note : 10/20
Par AqME