septembre 26, 2025

Raise the Dead

Auteurs : Leah Moore, John Reppion, Hugo Petrus, Marc Rueda, Guiu Vilanova

Editeur : Soleil

Genre : Horreur

Résumé :

Une nuit, la télé annonce l’apparition de hordes de zombies dans les rues de Pittsburgh. Un groupe de survivants disparates trouve abri dans un restaurant. Comment survivront-ils face aux hordes de zombies ?

Avis :

Courant 2000/2010, le zombie a eu une poussée de croissance, au point de revenir sur le devant de la scène sous tous les formats possibles et imaginables. Au cinéma, le remake de L’Armée des Morts de Zack Snyder fait des émules, Max Brooks sort son roman World War Z et devient un best-seller, et même certains groupes de musique s’amusent à parler de morts-vivants dans leurs paroles. Figure de proue de la pop culture horrifique, le zombie fait les beaux jours d’un peu tout le monde durant ces années-là. Mais la question à se poser est : y a-t-il une once d’originalité dans tout ce bazar ? Parce qu’hormis quelques exceptions, force est de constater que les récits autour des zombies tournent en rond et manquent cruellement d’ides novatrices. Pour preuve, même Max Brooks le dit dans son édito du deuxième tome de Raise the Dead.

Symptomatique de son époque, sorti en 2011, Raise the Dead tente de se faire une place en tête de gondole pour surfer sur le succès des morts-vivants. Et si les lecteurs avides de chair putréfiée vont se jeter sur les deux tomes de cette histoire, on ne peut pas dire non plus que l’originalité soit de mise dans ce récit. Comme n’importe quelle production de ce genre, on se retrouve enfermé dans un restaurant avec un petit groupes de personnes, qui vont devoir survivre à une invasion zombie. Bien entendu, ce petit monde ne va pas forcément s’entendre, et ils vont décider de partir du restaurant pour un laboratoire qui possède un bunker, signe de lieu de survie idéal. Sur la route, les choses se compliquent, et le deuxième tome prend les survivants pour les amener à survivre dans un monde ravagé par les morts.

On a déjà lu et vu ça des centaines de fois, et rien ne viendra sortir Raise the Dead de ce marasme ambiant. Dans le premier tome, les auteurs font de leur mieux pour tenter de donner de l’épaisseur aux protagonistes. C’est-à-dire qu’entre chaque phase d’action, on a droit à une paire de planches qui expliquent comment les personnages sont arrivés en ce lieu, et comment ils ont vécu les premières attaques de zombies. Cela reste louable, mais c’est tellement sommaire que l’on s’en bat les noix, et surtout, cela syncope l’action, qui ne devient plus fluide. Le pompon revient à l’arrivée dans le laboratoire, avec ce savant-fou zombifié mais qui a encore sa tête, laissant supposer qu’il y a un antidote possible quelques part. Il manque vraiment à ce premier tome une aura novatrice, et une envie de bousculer les codes.

Heureusement, les dessins sont plutôt beaux, malgré des contours noirs épais, qui manquent parfois de finesse. Les amateurs de gore seront servis, même si on a connu bien pire (Crossed par exemple). Sur le deuxième tome, le dessinateur change, mais cela n’est pas forcément visible, même si le côté craspec est plus assumé. Néanmoins, c’est toujours au niveau du scénario que ça manque d’ampleur et d’originalité. Là, on aura un double récit, avec d’un côté les enfants survivants du premier tome qui vont faire équipe avec une femme esseulée pour survivre, et de l’autre côté, des militaires qui vont faire un coup d’état pour créer une armée de soldats zombies afin de faire régner l’ordre (comment ? ce ne sont pas aux militaires de réfléchir). On aurait pu croire à un récit un peu plus politisé, mais il n’en sera rien, l’histoire restant binaire et en surface.

Et ce sera tout le problème de l’entièreté de Raise the Dead. Si le premier tome demeure une entrée en matière classique et sans grande surprise, sinon son final étrange, le second tome manque de profondeur, et se contente finalement d’une linéarité qui lui fait du tort. Jamais les deux scénaristes n’incluent un discours politique ou une critique d’un système militaire rigide et rétrograde. Si le divertissement est visé, on peut dire que c’est à moitié réussi, notamment dans sa rythmique, mais on reste sur notre faim, et surtout, rien ne viendra nous secouer, pas même la fin, qui se veut nihiliste, laissant planer un doute sur l’avenir de l’humanité, ou tout du moins de notre humanité telle qu’on la connait. D’ailleurs, aussi étrange que cela puisse paraître, l’édito de Max Brooks laisse planer un doute sur la qualité intrinsèque de ce comic…

Au final, Raise the Dead demeure un comic sans prétention, qui s’oublie aussi vite qu’il est lu. Même lors de sa sortie, en 2011, le récit était déjà-vu et sans aucune surprise en son sein. Si les amateurs de zombies peuvent y trouver leur compte, pour les autres, qui attendent un peu plus de ce genre de récit, l’ennui sera au rendez-vous, avec une histoire sans relief, et manque d’originalité flagrant. Bref, si on pourrait se contenter des dessins, Raise the Dead demeure une déception, qui peut s’avérer encore plus grande, la faute à deux couvertures alléchantes, jouant avec les codes de la pop culture…

Note : 10/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.