novembre 14, 2025

Vengeance: A Love Story – Nic Cage se la Joue Bronson

De : Johnny Martin

Avec Nicolas Cage, Anna Hutchison, Talitha Bateman, Don Johnson

Année : 2017

Pays : Etats-Unis

Genre : Thriller

Résumé :

Après une soirée chez des amis, Teena et sa fille Bethie traversent le parc pour rentrer et se font aborder par quatre hommes. Bethie parvient à se cacher mais entend l’agression de sa mère. La fillette prend la fuite et croise l’inspecteur Dromoor. Les responsables sont arrêtés mais leur avocat peu scrupuleux obtient leur libération. Pour Dromoor, justice n’est pas encore faite…

Avis :

La carrière de Nicolas Cage reste un mystère. Débutant dans les années 80, il perce réellement dans les années 90 et 2000 avec des rôles emblématiques, puis durant les années 2010, il va subir une légère traversée du désert, alternant des films de cinéma, et des DTV tout moisis qui échouent en règle générale entre les mains d’action heroes vieillissants comme Steven Seagal ou Dolph Lundgren. C’est bien simple, entre 2013 et 2020, il aura approché les vingt films bancals qui sortiront chez nous en DTV ou alors sur des plateformes de streaming. Et parmi tous ces films, on retrouve de tout, allant du film « historique » avec des croisés à de l’horreur avec des peluches, ou encore du thriller dans lequel il joue un policier justicier. Ce qui tombe bien, puisque c’est pile poil le rôle qui lui incombe dans Vengeance – A Love Story.

Le film débute avec une arrestation musclée, présentant alors deux policiers dont les méthodes sont plutôt expéditives. On retrouve un Nic Cage dépressif, en policier veuf qui en a marre de voir son monde tomber peu à peu dans une délinquance devenue quotidienne. La présentation reste sommaire, on trouve un acteur bien grimé pour masquer cernes et rides, mais cela a le mérite de mettre en avant une mise en scène relativement propre, avec de l’action qui n’est pas si mal filmée que ça. Rien de mirobolant non plus, mais ce démarrage est bien plus engageant que bons nombres de DTV douteux. Seule la scène de drague dans le bar, présentant alors la victime du film, demeure gênante, avec des rapports factices qui ne sont là que pour mettre en avant une rencontre fortuite mais déterminante pour le scénario. C’est plus cringe qu’autre chose.

« on pourrait presque y retrouver une ambiance de film avec Charles Bronson. »

Une fois les personnages principaux mis en avant, le film part alors vers une narration classique, notamment avec l’élément perturbateur, c’est-à-dire le viol collectif de cette pauvre femme, devant sa fille, par quatre garçons pleins d’avenir. Etrangement, le réalisateur ne joue pas la sobriété sur ce moment-là. Le film n’épargne personne, avec une scène crue à laquelle assiste une jeune fille qui ne peut rien pour sa mère. La violence est prégnante, et on pourrait presque y retrouver une ambiance de film avec Charles Bronson. Il est dommage qu’après cela, le long-métrage tombe dans un drame larmoyant, avec une reconstruction difficile, mais surtout un procès complètement suranné. Le réalisateur tombe dans la facilité, et préfère alors jouer sur les sentiments en présentant une famille de crasseux qui veut protéger ses enfants en payant un avocat hors de prix tout en véhiculant des mensonges.

En fait, il n’y a pas de demi-mesures dans ce film. On a d’un côté les gentils, les victimes, qui tentent de se reconstruire, et de l’autre, les méchants, qui en plus de ne pas assumer leurs actes, mentent à tours de bras, pleurent et se victimisent. Forcément, nous, spectateurs, ne pouvons qu’éprouver une antipathie profonde pour ces rednecks dégénérés qui représentent des pro-Trump en force. D’ailleurs, et c’est l’un des seuls points intéressants du film, il est surprenant de voir le petit tacle à la gorge faite à la religion, avec ce prêtre qui pardonne aux violeurs, en donnant le nom du meilleur avocat de la région pour sauver ses ouailles. Il est juste dommage que cela ne soit qu’une légère fulgurance dans le film, et pas un thème vraiment approfondi et travaillé. Cela aurait donné un vrai sens à l’existence de ce long-métrage.

« Vengeance : A Love Story demeure un film qui manque cruellement de fond »

Malheureusement, le film préfère se plonger corps et âme dans un Revenge Movie où ce n’est pas la victime qui se débarrasse de ses bourreaux, mais le gentil flic qui commence à en avoir marre de cette justice à deux vitesses. Au bout de cinquante minutes de film, Nicolas Cage décide alors de prendre les armes et de buter les quatre hommes qui sont plus ou moins innocentés, ou qui ne vont pas prendre de la prison pour le crime commis. Toujours à la manière d’un Charles Bronson, l’acteur ne va pas faire dans la dentelle, et il va flinguer à tour de rôle les méchants de cette histoire. On reste dans quelque chose de très linéaire, de très banal, mais qui interpelle par son aspect crapoteux et sans aucune remise en question. On pourrait presque croire que le film met en avant la peine de mort…

De ce fait, Vengeance : A Love Story demeure un film souffle le chaud et le froid, et qui manque cruellement de fond, ou tout du moins, le fond n’est pas assez travaillé. De plus, au niveau des acteurs, on est aussi dans de la pure fainéantise. En fait, le film repose surtout sur les petites épaules de Talitha Bateman, jouant la fille de la victime, qui essaye de protéger sa mère, tout en prenant des coups de la part des familles des victimes. Le reste du casting est par contre catastrophique, entre un Nicolas Cage neurasthénique, une Anna Hutchison qui ne fait que pleurer, un Don Johnson qui fait le minimum syndical, ou encore la mère de famille des voyous qui surjoue constamment, devenant alors une caricature d’une Amérique profonde et détestable. A chaque apparition, elle enfonce le film dans les méandres de la médiocrité.

Au final, Vengeance : A Love Story n’est pas le pire DTV dans lequel on peut voir Nicolas Cage. Il y a quelques fulgurances et des éléments de mise en scène plutôt appréciables, ou encore quelques passages un peu sulfureux qui auraient mérité un meilleur traitement. Il est dommage que le réalisateur tombe alors dans un faux film de procès mal branlé, avec des acteurs très mal dirigés et une vengeance qui sombre dans la facilité, sans une once d’originalité. Bref, il s’agit-là d’un long-métrage largement dispensable…

Note : 07/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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