septembre 26, 2025
BD

Un Travail pour Fantomiald

Auteurs : Nicolas Pothier et Batem

Editeur : Glénat

Genre : Comédie

Résumé :

Donald a un problème : il doit impérativement trouver un travail pour pouvoir payer un loyer à Onc’ Picsou. Si Donald ne paie pas, Onc’ Picsou récupérera sa maison et découvrira à la cave le repaire de… Fantomiald, l’identité secrète de son célèbre neveu ! Après un entretien d’embauche à l’Agence du travail, notre héros du quotidien enchaîne tous les métiers – facteur, peintre, déménageur ou encore livreur de produits laitiers – mais il semblerait que la mission qui lui réussit le mieux soit son job de l’ombre. Entre une bande de voleurs masqués qui s’apprêtent à passer à l’acte, le musée d’Art moderne de la ville cambriolé par les Rapetou et l’invasion de zombies givrés qui déambulent dans les rues sous l’emprise de bonbons rafraîchissants, notre héros masqué, assisté par le génial Géo Trouvetou, a décidément du pain sur la planche ! Sans compter que la rivalité entre Picsou et son meilleur ennemi Flairsou est en train de prendre des proportions catastrophiques. Donald réussira-t-il à rétablir l’ordre à Donaldville tout en préservant son identité secrète ? Rien n’est moins sûr…

Avis :

Un peu comme pour les personnages de comics chez Marvel et DC, Disney s’est longtemps amusé à intégrer au sein de son lore de nouveaux protagonistes qui deviendront des têtes d’affiche sur certaines histoires. C’est en 1969 que Disney Italia va créer le personnage de Fantomiald, un justicier masqué qui va sauver la veuve et l’orphelin dans les rues de Donaldville. Dans les années 90, le personnage est un peu laissé de côté, mais certains runs seront réédités, au point que le héros ne quittera jamais vraiment le collectif. Glénat, dans son association avec Disney, va alors profiter de Fantomiald pour proposer quatre nouvelles petites histoires qui se retrouveront alors dans Un Travail pour Fantomiald, album de quarante-huit planches écrit par Nicolas Pothier et dessiné par Batem, le papa du Marsupilami, rien que ça.

Comme dit juste au-dessus, l’histoire de cet album se décompose en quatre petites historiettes qui ont un point commun, le fait que Donald doive trouver un travail pour payer le loyer de sa maison, imposé par Picsou qui en a marre que son neveu vive à ses dépens. Le lien est assez ténu, mais il va permettre de mettre en avant un thème assez intéressant autour de la recherche d’emplois, et que parfois, on n’est pas fait pour certains boulots, quand bien même on nous les impose. C’est assez léger, et il faut gratter un peu la surface pour penser à cela, mais comme l’album est à destination d’un public jeune, il ne faut pas non plus les assommer avec un message cynique et imposant. Bref, on ne peut quand même renier le fait qu’il y ait un brin de profondeur pour les plus grands lecteurs.

La première histoire prend place autour de Picsou et de son avarice. Il perd sa première place, et il demande à Donald de lui faire un don, et que s’il en est incapable, alors il doit lui payer un loyer. Donald enchaîne les boulots, mais il est incapable de faire quoi que ce soit de correct, et il décide alors de rendre visite à Flairsou et de lui demander de faire un don à Picsou. Ce démarrage est plutôt rocambolesque et manque sans doute de sérieux, mais de façon globale, il pose les bases des trois histoires suivantes, avec cette histoire de loyer et le fait de trouver un travail pour Donald. On y perçoit un humour enfantin mais sympathique, et les dessins de Batem sont idéaux pour ce genre d’exercice.

La deuxième histoire va encore plus loin dans le délire et les jeux de mots foireux. La société U-Beurre, qui livre des pots de yaourt à domicile, organise une offre d’emploi où il faut être déguisé en super-héros. Donald y voit une aubaine, mais il sera concurrencé par quatre voyous qui se font passer pour des gentils. Le récit sera alors une course-poursuite dans la ville et l’occasion de mettre en avant les talents de Fantomiald avec toute une panoplie d’objets. La fin présente un personnage bien connu des amateurs de canard, et il est presque dommage que cela tombe comme un cheveu sur la soupe. Néanmoins, cette histoire est rythmée et plutôt amusante, sans pour autant être un chef-d’œuvre.

La troisième histoire se déroule dans un musée, où Donald postule pour être gardien de nuit. Malheureusement pour lui, les frères Rapetou ont décidé de faire un casse ce soir-là, et il va se passer plein de choses dans cet établissement. Ici, on joue avec les idées de l’art moderne et on aura quelques références assez plaisantes. On reste sur du convenu et du farfelu, mais l’ensemble se révèle plaisant à lire, avec un rythme soutenu. Le final prête évidemment à sourire, montrant qu’être super-héros la nuit est un travail à plein temps, et qu’il est difficile de cumuler plusieurs emplois.

Enfin, la dernière histoire est peut-être la plus rigolote, même s’il lui manquera un final à la hauteur. En fait, le problème de ces quatre petits segments, c’est que la résolution du problème tombe toujours comme un cheveu dans la soupe, avec l’intervention de Géo Trouvetou, par exemple, ou d’un deus ex machina bienvenu. Ici, une usine de ventilateurs fait faillite à cause d’une usine qui fabrique des bonbons rafraîchissants. Mais si les gens ont le malheur d’avaler plusieurs bonbons, ils deviennent des zombies congelés. L’idée est saugrenue, mais comme pour les trois précédentes histoires, le rythme est soutenu, et on se plait à suivre les aventures de ce malheureux canard. De plus, les dessins de Batem vont parfaitement avec l’ambiance recherchée.

Au final, Un Travail pour Fantomiald est une bonne BD fort plaisante, et qui délivre un plaisir de lecture immédiat. S’il faut gratter pour trouver une réflexion plus adulte autour de la recherche d’emploi et de ses difficultés en fonction de ses compétences, les plus jeunes lecteurs adoreront le rythme relevé et les gags aussi bien visuels que textuels. Si l’on n’est pas sur la meilleure BD de la collection, on reste sur quelque chose de fortement recommandable, pour qui cherche une bande-dessinée qui ne se prend pas la tête, et amuse bien.

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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